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Mustapha Naham Artiste - ‘’Avec moi, tout se fait au gré des envies et opportunités’’
Publié le samedi 18 mai 2019  |  Enquête Plus
Mustapha
© Autre presse par DR
Mustapha Naham, artiste Sénégalais
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Etabli en France depuis quelques années, Moustapha Naham est un chanteur et acteur sénégalais. Il est à l'initiative du ‘’Dialawaly Festival’’ qui se tient tous les ans à Dagana, sa ville d’origine. Il en parle dans cet entretien, ainsi que de son incursion dans le septième art.



Quelle est l’actualité musicale de Moustapha Naham ?

Je suis en ce moment en studio et ce, depuis presque un an, pour un album prévu en 2020 et qui sera produit par mon label de toujours : ‘’Les Enchanteurs’’. Ce projet dénommé ‘’Paris- Ouaga-Dakar’’ est une collaboration entre trois artistes d'origines diverses dont moi-même qui représente le Sénégal, le guitariste et arrangeur français Dominique Prévost de la France, ainsi que le chanteur et le joueur de kora burkinabé Kantala Traoré. Un projet qui nous fera faire une tournée entre la France, le Burkina et le Sénégal.

Par ailleurs, je m'occupe à distance de l'organisation de la 2ème édition du Dialawaly Festival de Dagana, en étroite collaboration avec le comité d'organisation, bien entendu.

Comment est né cet évènement ?

Le Dialawaly festival est le fruit de mes multiples expériences en tant qu'artiste et en tant qu'organisateur, puisque je suis le secrétaire du festival français "Onlyfrench“. A travers ce dernier, j'ai pu apporter ma contribution à la bonne visibilité de la musique sénégalaise. En effet, j’y ai programmé un bon nombre d'artistes sénégalais au cours de nos différentes éditions, à Dakar et à Paris. On peut citer dans ce lot : Yoro Ndiaye, Carlou D, Fada Freddy, les Frères Guissé, pour ne citer que ceux-là. Cette expérience était alors à mettre au profit de la ville qui m'a vu grandir, à savoir Dagana. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de monter avec mes amis et parents du Walo, ce beau festival qui se donne l'objectif de valoriser la diversité culturelle de cette région riche en histoire.

Vous en êtes à la deuxième édition, comment s’est passée la première session ?

La première édition est allée au-delà de nos attentes. Nous étions partis avec l'idée de faire simple et sobre. Avec l'orchestre Guneyi de Saint-Louis comme tête d'affiche, la première journée dédiée à la musique moderne a drainé du monde, malgré le froid du mois de décembre. La deuxième journée réservée à la musique traditionnelle a vu défiler différentes cantatrices du Walo dont Marema Mbaye et son orchestre. Elle a reçu également les prestations d’une troupe de Maures et de celle théâtrale de Dagana qui a pu retracer l'histoire de la reine Ndatté Yalla et de son fils Sidya Léon Diop. En somme, c'est autant de facettes du Walo qui ont été mises sur orbite au plus grand plaisir de la population.

Quelles sont les grandes lignes du programme de cette année ?

Pour la deuxième édition, on aura l'artiste musicien Yoro Ndiaye comme parrain. Sans oublier l'orchestre Guneyi de Saint-Louis qui est un partenaire de cet événement. D'autres artistes qui font l'actualité musicale du pays sont attendus. Il est prévu une journée Hip hop dénommée Dialawaly Hip hop. Elle sera réservée aux artistes des cultures urbaines. D'ailleurs, ce volet hip hop du festival est appelé un jour à recevoir toutes les sommités sénégalaises de ce secteur. C'est notre souhait. La journée musique traditionnelle, qui fait le charme du festival, donnera aux festivaliers l'occasion de voir les cultures du Walo avec les troupes peulhs, maures, wolofs, diola et bambaado.
Les arts plastiques ne seront pas en reste, puisqu'une exposition est prévue cette année au musée Fuddu de l'artiste Hady Aidara de Dagana. Cette édition sera celle de la confirmation avant de laisser le festival grandir.

Pourquoi Yoro Ndiaye comme parrain ?

Le choix de Yoro Ndiaye comme parrain de cette édition s'est fait naturellement. Mon amitié avec Yoro Ndiaye n'est plus un secret. Notre relation aujourd'hui va au-delà de la musique. Donc, penser à lui est chose naturelle. Nous avons aussi pensé qu'il est temps de rendre hommage à ces artistes qui, comme nos anciens, contribuent eux également au rayonnement de la musique sénégalaise. Après Yoro, ça peut être les Frères Guissé, Pape et Cheikh, Alioune Mbaye Nder, Fallou Dieng, etc. Ils sont loin de prendre leur retraite, mais ils méritent des hommages pour qu'on n'oublie pas leur apport.

Vous avez joué dans un film français, qu’est-ce qui vous a amené dans le septième art ?

Disons que je ne suis pas allé vers le cinéma, mais c'est plutôt le cinéma qui est venu vers moi. Le producteur du film ‘’Amin’’ m'a vu dans un documentaire qui traitait d'un projet relatif aux familles en hébergement d'urgence. Documentaire dans lequel je faisais des ateliers d'écriture avec les enfants. C'est ainsi qu'il a voulu de moi dans ce film et en a parlé au réalisateur Philippe Faucon (un très grand réalisateur. Il a eu le César du meilleur film français au festival de cannes). Philippe Faucon m'avait proposé le rôle principal d'ailleurs. Pour des raisons personnelles, j'ai fini par incarner un des rôles principaux du film. Ce fut une belle expérience et une belle opportunité, puisque le film a été sélectionné au festival de cannes et dans plusieurs autres festivals, avec l'une des stars du cinéma français, Emmanuelle Devos. C'est une autre page de ma carrière qui s'ouvre. Je m'en réjouis !

Après ce premier essai, êtes-vous tenté de mener une carrière dans ce domaine ?

J'aimerais bien jouer pour un réalisateur sénégalais comme Moussa Touré et Moussa Sene Absa ou Alain Gomis. Et pourquoi pas aussi tenir un rôle dans une série télévisée. Pourquoi pas !

Et la carrière musicale dans tout cela?

Ma carrière musicale se passe bien.
Après les albums Guidelam en 2013 et Naham Trio en 2016, l'album Paris-Ouaga-Dakar est en gestation. La sortie étant pour 2020 toujours avec le même label et le même producteur.

Donc tout va bien !

Des opportunités se sont présentées dans le Cinéma français sans compter le volet social que je développe au Sénégal (des bibliothèques scolaires que je monte dans des écoles primaires au Sénégal).
Pour quelqu'un qui n'a pas que la musique comme activité, je trouve ça, pas mal !
Jusqu'ici je ne me suis pas fait de plan de carrière, tout se fait au gré des envies et opportunités.

B. BOB
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