Amadou Woury Diallo et Bara Sylla avaient écopé de 5 et 7 ans de prison pour trafic de faux médicaments. Le premier nommé a bénéficié d’une grâce présidentielle et s’est fait la malle. L’Ordre des pharmaciens est dans tous ses états.
C’est avec une grande surprise, de la désolation, de l’amertume et beaucoup de regret que l’Ordre des pharmaciens du Sénégal accueille la grâce présidentielle dont bénéficie Amadou Woury Diallo qui a été condamné pour trafic illicite de faux médicaments d’une valeur de 1,3 milliard de F Cfa. Puisque ce dernier n’a pas attendu pour demander son reste. Actuellement, il se la coule douce en Guinée.
Ainsi, avant-hier, à l’appel du dossier devant la Cour d’appel de Thiès, Amadou ne s’est pas présenté. Joint par ‘’EnQuête’’, le président de l’Ordre des pharmaciens, Amath Niang, a fait part de sa désolation : ‘’Le procès en appel d’avant-hier a été un événement inédit. Eux-mêmes ont été mis devant le fait accompli. Aucun élément des dossiers qui prouve ou qui indique les traces de la grâce présidentielle d’Amadou Oury Diallo. C’est étonnant et c’est un problème.’’ Car, bien que la grâce présidentielle relève des prérogatives du président de la République, il estime qu’elle doit être encadrée, pour qu’on puisse déterminer ceux qui sont éligibles à cette grâce.
Docteur Niang ajoute qu’ils ont été informés depuis très longtemps. ‘’Cette grâce est intervenue à la veille de la fête de l’indépendance. C’est un document qui est rendu public. Nous avons des conseillers juridiques qui suivent l’évolution du contentieux qui nous opposent à ces gens’’, renseigne le président de l’Ordre des pharmaciens. Amath Niang note ‘’qu’après avoir été sanctionnés sur la base d’un verdict rendu par le tribunal de Diourbel, ils (Amadou Woury Diallo et Bara Sylla) ont interjeté appel. C’est comme du lait sur le feu’’.
‘’Le rôle d’un pharmacien est d’être au service de la santé publique du pays’’, poursuit-il. Avant de préciser que, dans le cas d’espèce, l’Ordre des pharmaciens ne se bat pas pour la préservation d’intérêts professionnels, mais pour l’intérêt de la santé publique. Le ‘’problème du marché noir est devenu une très grande problématique’’. ‘’On ne joue pas avec la santé des populations’’, dit-il au bout du fil.
Après cette bataille perdue, Dr Niang constate que ‘’c’est tout le peuple sénégalais qui a perdu’’. Très remonté, il fulmine : ‘’C’est une exposition à une situation de danger se rapportant à la préservation de leur santé.’’ Ces médicaments, dit-il, sont destinés à être consommés par la population. Ainsi, Dr Niang trouve normal qu’ils usent de toutes les voies que la loi leur permet pour qu’on revienne à l’orthodoxie. Il indique clairement qu’ils ne peuvent pas se permettre de laisser des actes qui portent atteinte à l’épanouissement de toute une profession et qui l’empêchent de se déployer, conformément aux recommandations du législateur.