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Le temps du ramadan, période de vaches maigres pour restaurants et gargotes
Publié le dimanche 12 mai 2019  |  laminute.info
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© AFP par Seyllou
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Le ramadan semble avoir imposé son rythme moins d’une semaine après le début du jeûne musulman, à mesure que les gargotes et autres restaurants se vident de leurs habitués, certains des tenanciers d’espaces dédiés à la nourriture de rue avouant même vendre à perte.
A la Gueule Tapée, par exemple, non loin de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, c’est le grand vide autour des gargotiers, un paradoxe dans un quartier surpeuplé d’ordinaire plein d’énergie et en constante effervescence.

Sauf pendant le ramadan, “tous les vendeurs de meubles installés le long du canal (de la Gueule Tapée) prenaient leur petit déjeuner ici’’, rappelle fièrement Minshaou Saidou, un ressortissant nigérien dont la dibiterie est installée en face du lycée mixte Maurice Delafosse.

Avec le ramadan, “c’est à peine si l’on voit un client’’, ajoute-t-il, quasiment contraint de tourner les pouces, alors qu’en d’autres temps, sa petite dibiterie ne se désemplissait presque jamais, assure le jeune Nigérien.

Preuve que selon lui les choses marchent au ralenti, Minshaou Saidou affirme qu’avant le ramadan, il lui arrivait d’écouler parfois jusqu’à 7 kg de viande grillée sous forme de brochettes, alors qu’il peine à écouler ne serait-ce qu’un kilogramme en cette période de jeûne.

Dans ces conditions, son grand-frère avec lequel il tient la dibiterie ne vient plus au travail, alors que leur commerce emploie en temps normal trois personnes.

’’On pensait qu’au moment de la rupture du jeûne, on allait pouvoir se frotter les mains, mais avec l’élan de solidarité que l’on note à travers notamment la distribution de repas de rupture gratuits dans les rues et les mosquées, on vend vraiment à perte”, constate Minshaou Saidou, un peu amer.

Il souligne que la seule clientèle qu’il peut être amené à servir dans ce contexte est constituée majoritairement de lycéennes et d’étudiantes exemptées de jeûner pour plusieurs raisons, relatives notamment aux menstrues.

La même situation semble prévaloir dans les autres quartiers, comme à la Médina, où Nafi Samb, dont le restaurant est situé rue 13, parait tout aussi résignée pour ses affaires.

’’Je pouvais préparer jusqu’à 15 kg de riz pour le repas de midi, dit cette femme de forte corpulence. Mais avec le Ramadan, je ne cuisine que 9 kilogrammes environ pour le dîner que j’ai du mal à écouler”.

Bara Diop, vendeur de café Touba, a lui pour sa part trouvé une astuce pour s’en sortir. ’’Avec le ramadan, explique le jeune Baol-Baol, je change tout simplement de métier’’.

Il affirme que l’année dernière à la même période, il s’est reconverti momentanément dans la vente de vaisselle, en attendant la fin du jeûne, avant de signaler que cette année, pour les premiers jours en tout cas, il a entamé de vendre des cartes de recharge téléphonique, sans exclure de se tourner au besoin vers un autre business plus fructueux.
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