La disparition de Cheikh Béthio Thioune, survenue 24 heures après sa condamnation à 10 ans de travaux forcés dans l'affaire du double meurtre de Madinatou Salam, est accueille tel un couperet sur la tête des Sénégalais et plus particulièrement de ses milliers de talibés.
Mais, du côté de la présidence, la réaction du chef de l'État tarde à tomber. En effet, contrairement à ce qui se fait quand une personnalité politique, religieuse ou coutumière décède, le Président Macky Sall, n'a pas encore présenté, sur sa page officielle, les "condoléances de la nation" à la famille Cheikh Béthio.
Le décès de ce dernier n'a pas été non plus évoqué hier en Conseil des ministres, si l'on se fie au compte-rendu du communiqué transmis à la presse.
Ce qui a poussé à se poser des questions sur la nature des relations entre le président de la République et le défunt guide des thiantacônes.
Quelques heures après le prononcé du verdict du procès des thiantacônes, le fils aîné du Cheikh, Serigne Saliou Thioune "Gueule-Tapée", avait, dans une sortie incendiaire, tenu le gouvernement pour responsable des conséquences du verdict.
Une sortie qui, d'après nos informations, a été mal appréciée au plus haut sommet de l'État.
Le mutisme du président Macky Sall aurait-il un rapport avec cette déclaration ?
En tout cas, un autre fils de Cheikh Béthio, Seydina Thioune, câblé depuis la France pour l'interpeler sur les modalités du rapatriement de la dépouille de son père, dit "ne rien attendre de l'État du Sénégal".
Mais dans la classe politique, le Président Sall n'est pas le seul à se garder de se prononcer sur la disparition de Cheikh Béthio Thioune. Wade, Idy, Sonko, pour ne citer que ceux-là, ont adopté la même réserve. Pour l'instant, parmi les figures politiques d'envergure, Madické Niang et Ousmane Tanor Dieng sont parmi les rares à s'être exprimées sur le décès de Cheikh Béthio. Ils lui ont rendu un hommage appuyé.