Le collectif des travailleurs de Pcci réclame à la boîte 350 millions de francs Cfa. Ils tenaient une conférence de presse, samedi dernier, devant les locaux de la boîte.
Cent quarante-cinq employés de Pcci exigent le payement de 16 mois de salaires qu’ils estiment à 350 millions de francs Cfa. Ce qui fâche davantage ces travailleurs, c’est que leur employeur refuse d’appliquer la décision du juge qui ordonne le payement immédiat de ce qu’on leur doit. En effet, la direction devait leur payer directement sans passer par les banques suivant la décision du juge, selon les téléopérateurs qui ont manifesté devant la façade de la boîte, ce samedi.
Youssoupha Ndao, coordonnateur du collectif pour le recouvrement des salaires qui existe depuis le mois de novembre dernier, rappelle qu’il y a «une décision de justice qui ordonne le payement immédiat depuis le 5 février. Mais il semble que Pcci est au-dessus de la loi». Pour se faire payer, les travailleurs entendent déposer des lettres de protestation dans toutes les ambassades (Tanzanie, Togo, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Guinée, etc.) où Pcci possède des filiales. Cela pour expliquer «ce qui se passe dans l’entreprise où l’on se croit tout permis ». Après des mois d’attente, les travailleurs disent avoir atteint les limites du supportable et que le collectif va bouger et se faire droit. Ils ont aussi interpellé l’Etat qui, préviennent-ils, s’il ne bouge pas, eux seront obligés d’employer des moyens extrêmes, non-souhaitables dans une société de droit.
Dans les témoignages, M. Ndao révèle, en outre, qu’après le jugement qui leur était favorable, Pcci a choisi une quarantaine d’employés parmi le collectif pour leur proposer des départs négociés. Ce qui, d’après les travailleurs, représente «des contrats léonins où l’on a le devoir de ne rien dire». Au fait, c’est, selon eux, «des licenciements camouflés». Et d’estimer que 90 % des gens qui se sont vu proposer des départs négociés sont dans le collectif. Les téléopérateurs vont continuer le combat avec l’assurance de leurs meneurs. «Ils vont continuer à nous entendre», assurent- ils en appelant, par ailleurs, l’administration sénégalaise à faire quelque chose. Ainsi demandent- ils, par la voix de M. Ndao, «que Pcci respecte la décision de justice» en estimant que ce sont 395 millions de francs Cfa que la boîte leur doit.
Les travailleurs n’excluent pas de saisir le ministère du Travail pour réclamer leurs droits. «C’est scandaleux qu’une entreprise qui bénéficie de la convention Etat-Employeur, des deniers publics du citoyen, des contribuables, se permette de ne pas payer ses travailleurs» a, pour sa part, déploré Guy Marius Sagna, venu appuyer les travailleurs. Etant lui-même un ancien de la boîte, il exhorte les autorités à prendre leurs responsabilités car «Pcci ne peut continuer à être une zone de non-droit, à défier la justice de ce pays», éructe-t-il. Contactée par WalfQuotidien, la direction, par la voix de son chargé de communication, a promis d’éclairer l’opinion publique sur cette affaire «dans la semaine ».