La présidente du mouvement panafricain ‘’Africa Rising’’, Coumba Touré, a souligné samedi à Dakar, la nécessité pour les Etats africains de prendre exemple sur le Sénégal qui, dans son arsenal juridique, qualifie l’esclavage de crime contre l’humanité.
Elle intervenait notamment lors d’une manifestation organisée dans le cadre de la troisième édition de la Journée nationale de commémoration de l’abolition de la traite des noirs et de l’esclavage. La rencontre s’est déroulée à l’Hôtel de Ville de Dakar en présence de la maire, Soham El Wardini.
‘’Nous commémorons cette Journée de l’abolition de l’esclavage pour rappeler que c’est un crime contre l’humanité. Le Sénégal a une loi qui en fait un crime contre l’humanité, mais cette initiative n’est pas partagée par les autres pays africains’’, a fait remarquer Mme Touré.
‘’Les africains ne mesurent pas encore ce que l’esclavage leur a pris, car cette histoire n’est pas enseignée et nous ne connaissons pas toute sa portée. Cette commémoration est donc faite suivant un devoir de mémoire’’, a expliqué la militante panafricaine.
Elle a ajouté : ‘’Aujourd’hui il y a encore des formes d’esclavage et la vie des personnes de couleur (noirs) est considérée comme moindre, juste parce que nous sommes noirs. Cette considération est liée à l’histoire de l’esclavage’’
Des membres d’associations gambienne , malienne et sénégalaise à l’image de ‘’Mémoires et partages’’ de Karfa Sira Diallo et la Maison de l’oralité et du Patrimoine ‘Kër Leyti’’ ont pris part à des échanges sur les stratégies visant mettre un terme à la souffrance des victimes de cette pratique.
Par exemple, Fatou Diagne, une ressortissante gambienne, a partagé son expérience avec l’assistance de son passé d’ancienne esclave vendue au Koweiët où elle était partie pour chercher du travail.
‘’J’ai étudié la pharmacie. Je voulais aider mais parents. Mais sur place j’ai été réduite à l’esclavage, là-bas le noir est considéré toujours comme un esclave. Je suis même allée en prison. J’y suis restée plus d’un an’’, a-t-elle ainsi raconté.
Depuis son retour sur le continent, elle s’engage pour sensibiliser sur l’horreur que vivent encore les noirs dans certains pays où ils sont encore considérés comme des esclaves.
‘’Le combat va continuer tant que le monde ne comprendra pas qu’il n’y a pas de hiérarchie dans les douleurs du monde. Aucune douleur humaine n’est supérieure à une autre. Je souffre quand un autre être humain souffre’’, a pour sa part dit Massamba Guèye de ‘’Kër Leyti’’