Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès - Le symbole d’un sacrifice quotidien

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Publié le dimanche 7 avril 2019 | Enquête Plus

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Publié le 7 Apr 2019 - 00:38
GROUPEMENT D’INCENDIE ET DE SECOURS N°2 DE THIÈS
Le symbole d’un sacrifice quotidien

Avec une zone de compétence qui dépasse les frontières de la région de Thiès, le Groupement d’incendie et de secours n°2, qui prend en compte Diourbel, est un symbole du secourisme au quotidien. Au groupement, les secours fonctionnement 24h/24 et 7j/7, avec des permanences et des gardes régulières. Ce sont également plus de 1 000 hommes et femmes prêts à intervenir tout le temps et en tout lieu, quitte à y laisser leur propre vie. A l’occasion du défilé du 4 Avril, ‘’EnQuête’’ s’arrête sur cette ‘’famille’’ de la brigade nationale des sapeurs-pompiers établie à Thiès et qui fait la fierté des citoyens des deux régions.

Dans les airs (en cas d’incendie dans un immeuble), sur les routes meurtrières de la région de Thiès (zone accidentogène), en mer (pour les cas de noyade), les sapeurs-pompiers sont présents. En effet, on pourrait les appeler les ‘’soldats de toutes les circonstances’’. Les éléments du Groupement d’incendie et de secours n°2 implanté à Thiès sont confrontés à ce genre d’interventions, au quotidien. Leur objectif : assister à tout prix son concitoyen, quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils se trouvent. Un travail quotidien qui nécessite de la volonté, du courage, de la détermination, de l’estime de soi, mais aussi et surtout de l’amour envers son prochain.

Pour comprendre ce travail gigantesque abattu jour et nuit par ces hommes, il suffit de se rendre dans leur caserne, plus particulièrement à la permanence. Ce jour-là, le sergent Faye est de garde. Nous nous y rendons pour recueillir des informations à propos d’un accident intervenu à la sortie de Thiès, sur la route de Mont-Rolland. Sur place, un fait marquant : le téléphone n’arrête pas de sonner. Au bout du fil, des citoyens thiessois qui sollicitent aide et assistance. La plupart, pour des cas d’accident.

Ici, tout est bien organisé et planifié. On apprend que ça se passe ainsi, tous les jours. Au Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès, ce sont plus de 1 000 hommes et femmes qui y sont affectés. Et tous ont leur devise en bandoulière : ‘’Sauver ou périr.’’ En un seul mot, c’est la vie de l’autre qui prime sur celle de l’agent sauveur. ‘’Pour bien mailler le territoire, la brigade a été divisée en groupements, en six groupements d’incendie et de secours. Et chaque groupement occupe un secteur de compétence. Pour ce qui concerne le Groupement d’incendie et de secours n°2, nous avons comme secteurs de compétence toute la région de Thiès et celle de Diourbel. Cela nous fait 9 casernes, 4 compagnies, 5 centres de secours pour un effectif de plus de 1 000 éléments. Les 1 000 éléments ne sont pas regroupés seulement à Thiès.

Ils sont ventilés au niveau des casernes et chaque caserne défend un secteur. En cas d’insuffisance ou de besoin, on peut envoyer d’autres renforts pour les soutenir. Tout dépend de l’ampleur de l’intervention’’, confie à ‘’EnQuête’’ le lieutenant-colonel Cheikh Tine, commandant le Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès. Aussi, rappelle l’officier, le groupement n’est pas fixe et est subdivisé en compagnies et plusieurs centres de secours. Celui-ci a des unités éparpillées un peu dans les deux régions. ‘’Si vous prenez la région de Thiès, nous avons deux compagnies dans le département de Thiès et de Mbour, et des centres de secours à Mékhé, Tivaouane, Saly et Khombole. Pour dire que l’effectif est bien réparti, histoire de permettre à chaque secteur de pouvoir prendre en charge les risques qui s’y trouvent. Ce sont les éléments qui sont dans ces unités qui défendent le secteur et se projettent dans les délais’’, clarifie le commandant du Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès.

Implantation d’une unité spécialisée en vue

Dans leur travail de tous les jours, les éléments du Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès prennent jusque-là en compte les risques traditionnels tels que les accidents et les incendies. Par contre, avec la mise en service des infrastructures autoroutières Ila-Touba, Dakar - Thiès et l’avènement des sociétés industrielles, le lieutenant-colonel Tine pense qu’il y a nécessité d’implanter une unité spécialisée pouvant s’occuper des cas spécifiques. ‘’Nous avons le groupement des unités spécialisées. Lequel aura des embryons dans les autres régions, dans un futur proche. D’ailleurs, un embryon va défiler le jour du 4 Avril, avec leurs tenues spéciales et leurs véhicules (Ndlr : l’entretien a eu lieu avant le défilé). Ce sera implanté à Thiès, car nous avons l’autoroute IlaTouba et Dakar - Thiès empruntées par des camions qui transportent des matières dangereuses. On voit nettement que le besoin se fait sentir de mettre en place une unité spécialisée’’, déclaré le chef de corps. Avant de poursuivre : ‘’Outre les risques traditionnels (les incendies, les accidents…) et les risques spécifiques qui sont liés à la spécificité de l’environnement, il y a les risques technologiques qui n’existaient pas avant. Mais avec la montée en puissance de l’industrie, nous avons un peu partout des usines. Il est donc nécessaire qu’elles soient prises en compte. Mais la brigade est dans une phase de montée en puissance.’’

La nomadisation pour plus d’efficacité

A Thiès, il existe des axes accidentogènes, notamment Aloup Kagne. Pour éviter d’être débordés, les éléments du Groupement d’incendie et de secours n°2 ont développé des stratégies telle que la nomadisation. Celle-ci leur permet d’anticiper sur les nombreux cas d’accident de la route et d’être plus efficaces. ‘’Nous faisons plus de secours à victimes, c’est-à-dire les accidents et des opérations diverses. Nous avons mis en place une stratégie qu’on appelle la nomadisation. Au lieu de rester en caserne, nous anticipons sur le déploiement du moyen.

Nous nous mettons sur la zone accidentogène pour pouvoir intervenir à temps, en cas d’accident. C’est une stratégie que nous avons adoptée et qui marche fondamentalement’’, informe le lieutenant-colonel Cheikh Tine. Poursuivant, il révèle que son équipe et lui misent également sur la prévention et la sensibilisation, afin d’éviter les nombreux cas d’accident de la circulation. Car, l’objectif, dit-il, c’est d’arriver un jour à zéro intervention. ‘’Pour cela, il faut insister sur la prévention et qui dit prévention, dit sensibilisation. Il faut sensibiliser les usagers, les chauffeurs et tout le monde de manière qu’il n’y ait pas d’accidents. La stratégie est là, on la déroule’’, indique l’ancien pensionnaire de l’Ecole nationale des officiers d’active de Thiès (Enoa).

La sympathie des populations

A chaque défilé du 4 Avril, le passage des éléments du Groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès est ponctué par un tonnerre d’applaudissements de la part des populations. Des applaudissements qui en disent long sur le travail abattu au quotidien par ces hommes. Une manière aussi de leur rendre un vibrant hommage. Cette année n’a pas fait exception. ‘’Nous sommes là pour faire notre travail. Notre travail, c’est aider et d’être là pour les populations. Nous sommes prompts à répondre à toutes les demandes et sollicitations. C’est ce qui fait que nous sommes un peu aimés des populations et c’est le cas d’ailleurs pour toutes les forces de défense et de sécurité’’, souligne avec humilité et dans un sourire le lieutenant-colonel Cheikh Tine, par ailleurs ex-adjoint du directeur de la Protection civile.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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