Selon les cadres de la Sénégalaise des eaux (Sde), les lenteurs notées dans le processus de renouvellement du contrat d’affermage exposent, de fait, la société d’exploitation, les travailleurs et les consommateurs à des difficultés certaines. Ils veulent sortir de cette ‘’zone d’incertitudes’’.
L’Union des cadres de la Sénégalaise des eaux (Udc-Sde) monte au front. Jusque-là neutre dans le processus de renouvellement du contrat d’affermage qui met en concurrence le groupe Suez et la Sde, elle tire la sonnette d’alarme sur les difficultés auxquelles les populations sénégalaises et les différents acteurs engagés dans cette affaire sont exposés, avec les lenteurs notées dans le processus d’attribution. Dans une déclaration rendue publique hier à cet effet, l’Udc se dit obligée, à ce stade du processus, d’attirer l’attention de tous les acteurs sur les conséquences préoccupantes de son déroulement.
En effet, entamé depuis le mois de juin 2017, le processus d’attribution du contrat d’affermage n’est toujours pas arrivé à terme. Cette situation, selon les cadres de la Sde, expose, de fait, la société d’exploitation, les travailleurs et les consommateurs à des difficultés certaines. Rappelant ainsi l’esprit de sacrifice et l’engagement des travailleurs du sous-secteur qui ont permis d’asseoir sa stabilité et sa viabilité, en particulier durant cette longue période d’incertitude, ils réitèrent leur appel à la responsabilité de tous les acteurs pour que la continuité de l’alimentation en eau des populations soit mise au-devant de toutes les préoccupations.
Pour ce qui la concerne, l’Udc s’engage à jouer pleinement son rôle de sentinelle par rapport à la suite du processus. Ainsi, elle réaffirme son attachement indéfectible aux principes de bonne gouvernance et à l’exigence de transparence.
Si l’attitude de neutralité et de non interprétation des décisions issues des différentes étapes de l’appel d’offres, par principe et devoir de réserve, a jusqu’ici été de mise chez les cadres de la Sde, il n’en demeure pas moins qu’ils entendent rester ferme sur les questions de transparence, d’équité et de justice. Prenant la pleine mesure de la situation, ils font remarquer qu’il est absolument regrettable et préoccupant de maintenir pareille léthargie pour un secteur aussi stratégique et sensible que celui de l’eau potable. A cet effet, ils rappellent que l’accès à l’eau, denrée vitale, est un droit universel qui transcende les positions de quelques parties du processus que ce soit et que ces incertitudes ne doivent pas plonger le secteur dans une situation de vulnérabilité préjudiciable.
Tout en estimant que la viabilité tant chantée du secteur de l’hydraulique urbaine, modèle en Afrique et référence dans le monde, est l’œuvre des cadres et travailleurs sénégalais, ils demandent, par conséquent, à l’Etat de les considérer comme des parties prenantes essentielles dans la gouvernance future des sociétés de gestion (Patrimoine et Exploitation). Soulignant qu’au niveau international, le Sénégal a pris des engagements forts pour assumer un leadership dans la gouvernance mondiale de l’eau se traduisant par l’organisation du Forum mondial de l’eau en 2021, ils pensent que, de cet engagement, découle l’impérieuse nécessité de sortir rapidement le secteur de cette zone d’incertitudes et de placer les sociétés en charge des missions assignées dans le cadre de la réforme sur des horizons à long terme.
En définitive, les cadres de la Sde en appellent, en dernier recours, à la clairvoyance des plus hautes autorités, en les exhortant à instruire, dans les meilleurs délais, les conditions de transparence et d’équité, l’aboutissement de ce processus pour l’intérêt supérieur du secteur et des populations.