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Art et Culture

Convention collective des musiciens: L’Ams presque au bout de son combat
Publié le vendredi 29 mars 2019  |  Enquête Plus
Atelier
© aDakar.com par SB
Atelier de l’Association des métiers de la musique (Ams)
Dakar, le 29 mars 2019 - L’Association des métiers de la musique (Ams) un atelier sur les techniques de négociation collective dans les métiers de la musique.
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Les musiciens sénégalais arrivent difficilement à vivre de leur art. Une poignée s’en sort et le reste se noie. L’Association des métiers de la musique veut changer les choses. Depuis avant-hier, ses membres sont en conclave, à Dakar, dans ce cadre.

L’Association des métiers de la musique (Ams) travaille, depuis quelques années, sur un projet de convention collective pour les musiciens sénégalais. Des idées ont été émises, des textes écrits et des techniques proposées. Aujourd’hui, ses membres sont dans une phase de finalisation. C’est ainsi qu’ils organisent à Dakar, depuis hier, et ce jusqu’au 28 courant, un atelier sur les techniques de négociation collective dans les métiers de la musique. La relation employés-employeurs est au cœur de la réflexion.

Il a été constaté, depuis le début du chantier, qu’écrire est facile, mais faire valoir l’écrit sur le terrain s’avère difficile. En l’absence d’un cadre légal reconnu ou d’un statut du musicien, il est difficile d’appliquer les choses. ‘’On est parti confiants, en nous disant que dès la première ou la deuxième année, on aurait des accords signés. On pensait que les textes ayant trait au statut du musicien seraient au moins signés, en attendant ceux sur le statut de l’artiste. Mais cela n’a pas été fait. On a travaillé sur tout ce qui est technique.

Ce n’était pas trop compliqué. Ce qui est difficile, c’est de mettre en œuvre tout cela sur le terrain’’, a reconnu le président de l’Association des métiers de la musique Daniel Gomes, avant-hier après l’ouverture officielle de l’atelier. Leur travail pourrait bientôt être plus aisé. Président la cérémonie officielle d’ouverture, le secrétaire général du ministère de la Culture, Birane Niang, a annoncé que les travaux sur le statut de l’artiste seront bouclés très prochainement. ‘’On est dans un processus de négociation qui devrait, à terme, aboutir sur une convention collective, c’est-à-dire des accords entre employeurs et employés. Le ministère de la Culture, qui est la tutelle de l’Ams, est dans un travail similaire.

Un travail sur le statut de l’artiste est fait depuis deux ans. Il est à son terme et, prochainement, le ministère de la Culture compte inviter ses partenaires pour partager le premier draft sur lequel ont travaillé des professionnels du secteur dont un représentant de l’Ams. Après, si ce draft est validé, il sera envoyé au gouvernement pour validation. Ce processus est extrêmement important, car tout le monde a déploré, je ne dirais pas la situation calamiteuse des artistes, mais leurs difficiles conditions de vie, surtout à la fin de leur carrière. Ce projet, une fois que la loi sera votée, devrait constituer u43n cadre légal permettant aux artistes d’avoir des outils minimums auxquels aspire tout travailleur, comme la pension de retraite. Donc, ce travail que l’Ams fait est un complément de ce que fait le ministère de la Culture’’, a indiqué M. Niang.

Le lead vocal du Dande Lenol, Baaba Maal a dit lui également que ce travail initié par l’Ams est un chantier sur lequel lui et ses pairs de même génération devaient se consacrer depuis fort longtemps. ‘’Je suis très content d’être associé à ce que l’Ams est en train de faire. Pour moi, l’Ams c’est du sérieux. Elle fait ce que nous devrions faire. Nous avons travaillé à l’étranger et avons collaboré avec de grands producteurs de spectacles. Nous savons qu’il y a des normes et règles à respecter qui font qu’on se rend compte que le métier de musicien est honorable et très bien payé. Donc, c’est nous qui devrions faire ce travail pour que les jeunes d’ici puissent avoir les mêmes privilèges que nous’’, s’est félicité Baaba Maal.

Si, jusque-là, l’Ams peine à faire appliquer la convention collective sur le terrain, elle peut, toutefois, s’enorgueillir d’avoir élargi ses rangs. Beaucoup d’artistes ont adhéré à ses projets, surtout de jeunes femmes. L’association tient beaucoup à cette dimension genre. C’est pourquoi, au cours de ces trois jours d’atelier, elle compte poursuivre la réflexion sur l’égalité homme/femme dans le milieu musical. Elle est soutenue, dans ses travaux, par le Bureau international du travail (Bit), l’Unesco, l’Association des juristes sénégalaises et naturellement le ministère de la Culture.

BIGUE BOB
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