La tuberculose tue. A Dakar, 44% des cas ont été déclarés. Médecin chef du district sanitaire de Yeumbeul, Docteur Pape Samba Gueye a d’emblée fait savoir : « C’est la banlieue qui constitue le nid de cette maladie dans la capitale dakaroise. En 2018, le district n’était pas encore fonctionnel, c’est celui de Keur Massar qui a déclaré plus de 700 cas de tuberculose et la cartographie de ces cas a montré que plus de la moitié était issue de la commune de Yeumbeul Nord et Sud ». Toutefois, avec le démarrage du district depuis janvier 2019, il a pu avec son équipe commencé une activité de microscopie. Et, depuis le 5 février, ils ont enregistré une soixantaine de cas au centre de santé.
Selon Dr Pape Samba Guèye, la personne la plus jeune a 3 mois et la plus âgée a 67 ans. Aussi, indique-il, que les tranches d’âges les plus touchées sont entre 18 et 30 ans et les hommes sont plus touchés que les femmes. En effet, les facteurs favorisant la tuberculose sont assez connus et sont présents dans la banlieue. « La promiscuité est un des facteurs les plus importants et est fortement présent dans la zone. La pauvreté aussi. Ce qui fait que la prévalence est assez élevée », a-t-il reconnu, au cours d’une conférence de presse, tenu ce jeudi, à yeumbeul. Ce, en prélude de la journée mondiale de la tuberculose qui sera célébrée dimanche prochain.
Quid des stratégies de riposte ? Le médecin avance que le tempo a été donné par l’Organisation mondiale de la santé qui a décrété comme thème ‘’il est temps’’. Lequel, soutient-il, a été repris par le ministère qui a pris comme slogan ‘’ responsabilisons les femmes pour mettre fin à la tuberculose dans le pays’’. « Nous allons nous greffer dans cette stratégie en impliquant les femmes, mais aussi l’ensemble des acteurs, secteurs mais également améliorer le cadre de prise en charge et la qualité de la détection de la maladie pour interrompre la chaine de transmission », affirme Pape Samba Guèye.
Une baisse des décès avec un taux de 3%
Par ailleurs, le chargé du volet suivi et évaluation du Programme de lutte contre la tuberculose (Pnt) a indiqué qu’ils sont pu sauver la vie de 13667 malades atteints de tuberculose pharmacosensive mais aussi la vie de 97 cas de tuberculoses multirésistante, l’année dernière.
Docteur Madou Kane a renseigné qu’en terme de suivi des cas, le taux de succès est de plus de 87%. « Nous avons également maîtrisé, en 2018, le taux de décès à 3%, la cible étant 5%, mais le taux d’abandon de traitement est à 4%. Les avancées sont assez significatives. Il y a une baisse des décès. Donc, moins de 200 personnes sont décédés de cette maladie l’année dernière. Nous avons pris des mesures afin qu’on puisse instaurer le traitement quand on fait le diagnostic », signale-t-il.
Avant de poursuivre : « Dans les établissements pénitentiaires, on s’est rendu compte qu’il y a des populations vulnérables. Ce sont des gens qui sont exposés, qui ont des accès difficiles aux soins. Ce sont les détenus, les personnes vivantes avec le Vih, les enfants malnutris mais aussi les populations dans les grandes agglomérations, la banlieue comme ici à yeumbeul, les populations sont exposées à cette maladie qui se transmet par voie aérienne ».