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La prison de Kolda pleine comme un œuf: Elle accueille 357 prisonniers pour une capacité de 250
Publié le jeudi 21 mars 2019  |  Enquête Plus
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La Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Kolda est pleine à craquer. Prévue pour 250 détenus, elle accueille actuellement 357 pensionnaires, selon un dernier décompte datant de ce 19 mars. Conséquence : la tension gagne les pensionnaires et le personnel chargé de les surveiller.

Surpopulation, promiscuité, manque d’hygiène, la prison de Kolda condense, à elle seule, tous les maux du système pénitentiaire sénégalais. L’impact sur la santé des détenus est immédiat. ‘’Ici, on voit ressurgir des pathologies. La bête noire des détenus s’appelle la punaise de lit et l’odeur nauséabonde qui se dégage. Infections, furoncles… sont légions. La plupart des incarcérés sont concernés. La surpopulation, c’est la cause de tout’’, déplore une source de la prison qui préfère garder l’anonymat. Sans cette surpopulation, ‘’l’état sanitaire et les conditions de détention seraient bien meilleurs et tout bonnement acceptables. La prison détériore la santé de beaucoup de détenus. Comme ceux qui dorment durant des mois sur des matelas à même le sol et finissent par développer des rhumatismes’’.

Un autre point noir : les troubles psychiatriques qui empirent sous l’effet de la promiscuité. ‘’Le risque de décompensation grave est forcément plus grand, quand on est à 10, voire 20 dans une cellule minuscule’’. A cela s’ajoute les moyens limités mis à la disposition de l’unité. La quasi-totalité des prisonniers sont poursuivis pour plusieurs délits, notamment l’exploitation, le transport illicite ou encore le trafic international d’espèces protégées, le vol simple, les coups et blessures volontaires…

‘’Dans la prison de Kolda, renseigne une autre source proche de l’Administration pénitentiaire, il y a 356 prisonniers répartis comme suit : 186 dans le quartier des prévenus, 147 dans celui des condamnés, 16 dans le quartier des femmes et 7 dans celui des mineurs’’.

Pas de formation, ni d’activités professionnelles

A la prison de Kolda, le temps passe plus lentement qu’ailleurs. Les détenus ne font plus d’activités comme la menuiserie ou le maraichage. Ils tournent en rond entre quatre murs, de jour comme de nuit. Avant, ces derniers avaient la possibilité de faire du maraichage, mais le jardin a été fermé, à cause de multiples cas d’évasion. Le seul travail qui s’offre aux prévenus et aux condamnés est la fabrication d’œuvres d’art. Tandis que les femmes font de la couture.

Faute d’activités, la quasi-totalité des prévenus restent en cellule presque durant toute la journée. Conséquences : les frustrations s’accumulent et débouchent sur des clashs. Même les plus calmes finissent par perdre le contrôle.

Interpellés sur la question des prisonniers, des citoyens plaident pour des activités qui permettent d’avoir des perspectives concrètes de réinsertion. Notamment ‘’des formations à visée professionnelle en prison, en électricité, en plomberie, des stages d’accompagnement vers l’emploi, etc.’’. ‘’L’accès à l’Internet, déplore l’un d’eux, n’est pas possible ; celui au téléphone est limité. Trop de choses manquent à la prison de Kolda, comme partout ailleurs au Sénégal’’. Ils demandent un élargissement de la prison.
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