Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Le gouvernement bloque l’augmentation du prix du ciment
Publié le mardi 19 mars 2019  |  Jeune Afrique
Le
© Autre presse par DR
Le ciment
Comment


C’est la deuxième fois en moins d’un an que le gouvernement annule par arrêté ministériel la décision unanime des trois producteurs du pays d’augmenter le prix du ciment.

Le bras-de-fer se poursuit entre le gouvernement et les trois cimenteries en activité dans le pays, Sococim Industries, les Ciments du Sahel (CDS) et Dangote Cement Senegal (DCS).

Sococim, filiale du français Vicat, a procédé, le 13 mars dernier, à une augmentation unilatérale du prix de sa tonne de ciment, à hauteur de 3 500 F CFA (5,34 euros). Ses deux concurrents lui ont aussitôt emboîté le pas. La réponse du gouvernement ne s’est pas faite attendre. Le ministère du Commerce, de la Consommation, du Secteur informel et des Petites et moyennes entreprises a, en effet, rendu public, le 14 mars, un arrêté dont les articles Premier et 2 rappellent que « les prix plafond du ciment ex usine-sont fixés aux prix antérieurs pratiqués au 1er janvier 2018 » et « est considéré comme prix illicite, tout prix supérieur aux prix plafond fixés à l’article premier (…) ».

Dans un contexte où les activités de construction explosent et où le déficit de logements reste criant, le gouvernement a procédé à l’homologation des prix de ce produit hautement sensible. C’est la deuxième fois en l’espace d’une année que les producteurs de ciment tentent en vain d’augmenter leurs prix de vente.

Un prix au consommateur 50 % moins cher que dans la sous-région
Les trois cimentiers mettent en avant l’imposition de taxes par le gouvernement pour justifier leur décision. Ces dernières années, afin de renflouer son budget, l’État sénégalais a en effet institué au titre de la contribution spéciale sur les mines et carrières, un prélèvement de 5 % sur le prix de la tonne de ciment, avant de faire appliquer une autre taxe spéciale de 3 F CFA sur chaque kilogramme de ciment livré.

« En 2018, nous avons eu une année difficile, durant laquelle tous les cimentiers ont essuyé des pertes estimées à des milliards de F CFA. La vérité est que nous ne pouvons plus continuer à absorber des taxes sur nos marges », a ainsi martelé Youga Sow, PDG de Sococim Industries, dans les colonnes de Sud Quotidien, estimant que les entreprises doivent aujourd’hui répercuter ces différentes aux utilisateurs.

« L’année dernière, l’État avait bloqué les prix parce que qu’il avait lancé « l’année sociale ». Aujourd’hui, nous sommes sortis de cette situation et ne pouvons plus continuer à vendre à perte », poursuit le chef d’entreprise, selon lequel le prix de vente du ciment au Sénégal est le moins cher de l’Afrique de l’Ouest. « Le différentiel entre les prix pratiqués dans notre pays et ceux de la sous-région est de de l’ordre de 20 000 et 25 000 FCFA, alors que le Sénégalais achète la tonne de ciment entre 20 000 et 25 000 FCFA », indique-t-il.

Un secteur concurrentiel
Le marché local du ciment est aujourd’hui hautement concurrentiel et en suroffre avec trois cimenteries en activité dont la production s’élevait à environ 6,5 millions de tonnes en 2017. Ces dernières exportent d’ailleurs une partie de leur production sur les marchés de la sous-région. Toutefois, plusieurs projets de cimenteries sont en développement dans ces différents pays.

Après Sococim Industries, doyenne des cimenteries au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, filiale du Français Vicat fondée en 1948, et les Ciments du Sahel (CDS), lancés par l’homme d’affaires sénégalais Latfallah Layousse, Dangote Cement Senegal (DCS), dernière-née de la filière, est entrée en production début 2015.

L’implantation et le démarrage des opérations de la filiale sénégalaise du groupe cimentier détenu par le magnat nigérian Aliko Dangote, avaient été, en partie, retardées par un conflit juridique opposant Sococim Industries à l’État sénégalais auquel le cimentier reprochait devant la cour d’arbitrage internationale, le Cirdi, « de distorsion de la concurrence », l’accusant d’avoir accordé des faveurs à son concurrent lors de son implantation.
Commentaires

Dans le dossier

Économie 2019
Dans le sous-dossier