Le bureau politique du Parti socialiste (PS, majorité) a, au terme de sa 12e session tenue ce week-end à Dakar, exprimé sa volonté de renouer le fil du dialogue avec ses membres exclus, notamment l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, en vue de leur retour au sein de la doyenne des formations politiques au Sénégal.
« Il y a beaucoup parmi eux qui ont décidé et courageusement de retourner au bercail. Nous leur tendons la main et leur souhaitons la bienvenue. Notre appel va à l’endroit de tous ceux qui ont eu un compagnonnage avec le PS et qui ont une fois cru aux idéaux socialistes », a confié au quotidien EnQuête, Abdoulaye Wilane, porte-parole du PS, un parti qui a dirigé le pays de 1960 à 2000.
En décembre 2017, le PS avait exclu une soixantaine de militants, dont Khalifa Sall, coupable d’avoir appelé ses partisans à voter «Non » lors du référendum sur la réforme constitutionnelle du 20 mars 2016.
L’avocate Aissata Tall Sall, qui avait participé aux dernières législatives sous la bannière de son mouvement politique dénommé ‘’Osez l’avenir’’, avait été aussi exclue, de même que les maires Bamba Fall (Médina), Idrissa Diallo (Dalifort) et Barthelemy Diaz (Mermoz Sacré-Cœur).
Le PS leur reprochait d’avoir enfreint la discipline du parti en se lançant notamment dans la création de mouvements de soutien à caractère politique et la constitution de listes concurrentes lors des législatives.
« Nous tendons la main à tous ces gens-là pour redorer le blason de cette formation politique », a affirmé Abdoulaye Wilane, s’exprimant au nom du parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng, par ailleurs président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Ainsi, le temps semble être à la décrispation, même si les exclus ne se sont pas encore clairement prononcés sur cette offre de retrouvailles.
Concernant Aissata Tall Sall, elle a rejoint au dernier moment le camp présidentiel pour soutenir le candidat Macky Sall lors de l’élection présidentielle du 24 février dernier. Elle a choisi le bon cheval, puisque le chef de l’Etat a été réélu pour un mandat de 5 ans au premier tour.
Tout le contraire de Khalifa Sall qui avait décidé de soutenir Idrissa Seck, arrivé deuxième de ce scrutin.
Ce dernier avait promis, lors de sa campagne, de le sortir de la prison de Reubeuss où il se trouve depuis deux ans, après sa condamnation pour malversations dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.
A cause de cette affaire, il a perdu son poste de maire de la ville suite à sa révocation par décret au lendemain de sa condamnation par la Cour d’appel, le 31 août dernier.