Au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’on n’a pas la même opinion sur la gestion de la directrice, selon que l’on soit affilié dans un syndicat ou à un autre. Du côté du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr), Mme Cousson Traoré Sall ‘’est victime’’.
Mais la section Saes (Syndicat autonome des enseignants du supérieur) du Cesti accable la directrice. Elle la considère comme la principale responsable de la crise que traverse l’école de journalisme, depuis l’annulation de la cérémonie de distribution des gilets à la presse.
La preuve, dans le communiqué publié à l’issue de son assemblée générale tenue ce vendredi, le Saes/Cesti annonce avoir décrété un mot d’ordre de débrayage de 72 heures renouvelables. Cependant, les syndicalistes justifient leur mouvement d’humeur par ‘’le refus de signer le protocole d’accord, entérinant les engagements pris, en présence des médiateurs de l’Ucad, par la directrice du Cesti, lors des négociations du 26 février 2019’’. D’après eux, ‘’une crise de confiance, sans précédent, règne’’ dans l’institution. Ils soutiennent que ‘’le contrat moral et humain est rompu par les actes irresponsables de la directrice’’, dont ‘’la cécité administrative et la gestion autoritaire portent préjudice au Cesti’’.
Tout en l’accusant de ‘’prendre en otage l’institution et de la fragiliser’’, les syndicalistes laissent entendre que ‘’les tentatives d’intimidation ne passeront pas’’. Le syndicat, qui parle ‘’d’incurie administrative’’, demande au recteur de l’Ucad de prendre ses responsabilités et appelle la convocation ‘’immédiate du Conseil d’établissement pour parler de la situation’’.
‘’Inaction du recteur’’
Le Sudes/Esr tient un autre langage et plaide en faveur de la directrice. Dans un communiqué, ces syndicalistes pointent du doigt ‘’l’inaction’’ du recteur de l’Ucad qui, à leurs yeux, ‘’est donc la preuve d’une complicité objective face au harcèlement dont la directrice du Cesti est la victime, depuis un certain temps déjà au sein de l’institution qu’elle préside’’. En fait, les syndicalistes renseignent ‘’avoir saisi par courrier le recteur pour l’avertir que des menaces avaient été proférées par les membres d’un autre syndicat’’.
Ils confient avoir rappelé au professeur Ibrahima Thioub ‘’son obligation de ne pas laisser prospérer le terrorisme syndical au sein de l’université’’. En effet, selon ces responsables syndicaux, les franchises universitaires sont violées et des menaces pèsent sur l’intégrité physique des enseignants chercheurs de l’Ucad par certains de leurs collègues du Cesti. Pour étayer leurs propos, les syndicalistes renseignent que, cette semaine, ‘’certains enseignants grévistes se sont opposés par la force à ce que d’autres collègues non concernés par leur grève dispensent librement leurs enseignements’’.
Ainsi, le Sudes/Esr trouve ‘’inadmissibles de tels agissements qui violent clairement les franchises universitaires et sont inédits dans l’espace universitaire sénégalais’’. Aussi condamne-t-il ‘’fermement l’attitude irresponsable et illégale des collègues qui cherchent à imposer une grève impopulaire par la terreur’’. C’est pourquoi le syndicat appelle aussi les militants au Cesti, mais également ‘’tous les enseignants qui ne se reconnaissent dans ce mouvement puéril et aux motivations inavouées, à continuer à enseigner sans se laisser intimider’’. Il invite les étudiants du Cesti à continuer à assister aux enseignements, tout en témoignant leur soutien à la directrice. Celle-ci, dénonce le syndicat, ‘’fait face, depuis plus d’un mois maintenant, à des attaques sexistes totalement inadmissibles’’.
C’est pourquoi le Sudes/Esr rappelle ‘’publiquement‘’ au recteur ‘’qu’il est le garant des franchises universitaires’’. Et qu’à ce titre, ‘’il a la responsabilité d’assurer l’intégrité physique des enseignants qui veulent continuer à dispenser leurs cours’’.
Signature protocole d’accord
Toutefois, ce bras de fer pourrait prendre fin lundi prochain. Car le protocole d’accord portant essentiellement sur le volet pédagogique et qui constituait le principal point d’achoppement entre la directrice et le Saes a été signé, hier, en début de soirée. C’était en présence du médiateur de l’université. Les syndicalistes promettent de reconsidérer leur position, lors de l’assemblée générale prévue ce lundi.