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Art et Culture

Il y a 20 ans, le monde découvrait Ousmane Sow sur le Pont des arts, à Paris
Publié le mercredi 13 mars 2019  |  Agence de Presse Sénégalaise
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© Autre presse par DR
Le sculpteur Ousmane Sow est décédé à l`âge de 81 ans
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Il y a 20 ans, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow tenait sa rétrospective à Paris, sur le pont des Arts, en mars 1999, une exposition qui a eu une contribution déterminante sur la renommée du sculpteur sénégalais décédé le 1er décembre 2016 à Dakar.

Le sculpteur exposait à l’occasion pour la première fois à l’attention du grand public ses séries africaines, des sculptures monumentales de guerriers qui ont fait le tour du monde et qui lui ont permis d’accéder à une plus grande reconnaissance artistique, à plus de 60 ans, après avoir exercé comme kinésithérapeute en France et au Sénégal.

Le public parisien a également pu admirer à l’occasion une mise en scène et reconstitution aussi réaliste que possible de la bataille de Little Bighorn au cours de laquelle, en juin 1876, Sioux et Cheyennes anéantissent le 7e régiment de cavalerie du lieutenant-colonel Custer.

La bataille de Little Big Horn s’est déroulée le 25 juin 1876 à proximité de la rivière du même nom, affluent du Bighorn, un affluent du Yellowstone, dans l’Etat du Montana, aux Etats-Unis.

Elle avait opposé les 647 hommes du 7e régiment de cavalerie de l’armée américaine dirigé par le lieutenant-colonel George A. Custer à une coalition de Cheyennes et de Sioux rassemblés sous l’influence de Sitting Bull (Taureau Assis).

Little Big Horn représente l’épisode le plus célèbre de la grande guerre sioux de 1876, qui se solda par une victoire écrasante des Amérindiens menés par les chefs sioux Chazy Horse et Gall et par le chef cheyenne Lame White Man.

L’intérêt de Ousmane Sow pour ce point d’histoire rendait déjà compte de l’humanisme sous-tendant le travail de l’artiste, dont le parti pris pour les plus faibles, les grandes causes et les hérauts de la liberté va se révéler une constante artistique.

Dans cet esprit, il a par exemple entrepris de créer une série de "Petits Nouba" en y ajoutant quelques thèmes, et réalisera des bronzes, plus de soixante, grands et petits.

Cinq grands bronzes sont ainsi installés dans des villes de France (Besançon, Versailles, Angers, La Rochelle) et à Genève, dont plusieurs de sa série des "grands hommes" (Le Général de Gaulle, Toussaint Louverture, Nelson Mandela).

Une consécration pour celui qui, de son propre aveu, n’a "jamais rêvé d’être un artiste". "Peut-être cela a été une chance. J’ai fait ça par plaisir", ajoute-t-il dans une interview datant de 2009.

Mais à l’école, ce fils de comptable né à Dakar en 1935, se plaisait à tailler de petites figurines dans des blocs de calcaire. Il s’est intéressé au fil de fer, avant de rejoindre la France à 22 ans.

A Paris, il fait plusieurs petits métiers, devient infirmier avant d’opter définitivement pour la kinésithérapie, métier qu’il va continuer à exercer jusqu’à connaître le succès avec sa sculpture, à cinquante ans.

La kinésithérapie a assuré à l’artiste une profonde connaissance des muscles et de l’anatomie, un acquis qui lui sera toujours d’un grand atout pendant toute sa carrière.

Une première exposition de l’artiste, tenue en 1987, au Centre culturel français de Dakar, le révèle à travers ses lutteurs Nouba. Il se consacre par la suite entièrement à la sculpture et enchaîne les expositions : en 1989 à la Vieille Charité à Marseille et à Bordeaux, en 1992 à la Documenta de Kassel, en 1995 au Palazzo Grassi à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise.

Après les Noubas, il a créé plusieurs séries sur les peuples d’Afrique, les Masaïs, les Zoulous, les Peuls, avant de se porter sur les Indiens d’Amérique, d’où ses personnages inspirés par la bataille de Little Big Horn.

Ousmane Sow accède à la consécration le 11 décembre 2013, date à laquelle il devient le premier artiste africain à entrer à l’Académie des Beaux-Arts, où il occupe le fauteuil du peintre américain Andrew Wyeth.

Le 5 mai dernier, la "Maison Ousmane Sow" ouvre ses portes au public, une manière pour les proches du défunt sculpteur d’entretenir sa mémoire et de mieux faire connaître son art.

Il s’agit de la maison où le sculpteur sénégalais habitait et travaillait et dont il avait fabriqué lui-même les carrelages dans des tons ocres, bruns, rouges, verts.

Dans ce local baptisé Le Sphinx par l’ancien maître des lieux, le public peut renouer avec le souvenir et les habitudes de visiter son atelier et ses œuvres, des Masaï et des Zoulou aux derniers petits Nouba, composantes de ses séries africaines, dont une complète sur les Peuls, son ethnie d’origine.

A côté d’autres œuvres connues mais aussi des inédits et des sculptures inachevées, il y a la série sur les "grands hommes" : Nelson Mandela, De Gaulle, Victor Hugo, son père et l’Homme et l’enfant, il n’a en revanche pas pu terminer Mohamed Ali et Martin Luther King, selon ses proches.

Détail non négligeable, les murs de la "Maison Ousmane Sow" sont couverts de la matière dont il faisait ses sculptures, un mélange resté connu de l’artiste seul jusqu’à sa mort.
BK/ASG
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