Le juge du 9ème cabinet d’instruction a inculpé et placé sous mandat de dépôt, mercredi dernier, le premier adjoint au maire de Hann-Bel Air. Alioune Mbaye est cité dans une affaire de faux pour laquelle cinq individus séjournent en prison, depuis en octobre dernier.
Premier adjoint au maire de Hann-Bel Air, Alioune Mbaye a passé hier sa deuxième nuit en prison. Le juge du 9ème cabinet d’instruction l’a inculpé pour association de malfaiteurs et faux et usage de faux en écriture publique authentique. Le conseiller municipal socialiste a été cité dans une affaire de faux dont l’instruction a démarré, il y a sept mois.
En octobre dernier, ‘’EnQuête’’ révélait l’inculpation des membres d’un réseau de présumés faussaires, par le juge du 9ème cabinet d’instruction. Au nombre de cinq, les inculpés avaient été écroués pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture publique authentique et corruption passive.
L’information ouverte depuis lors a mené vers le conseiller municipal socialiste. Il a été placé sous mandat de dépôt au moment où la bande des cinq bénéficient d’une liberté provisoire. Ainsi du côté de l’adjoint au maire, on parle tout simplement de ‘’dossier politique’’.
D’autant que, selon nos sources, le nouveau pensionnaire de Rebeuss a refusé de suivre l’actuel maire, le progressiste Babacar Mbengue, décidé à soutenir la future liste que Khalifa Sall envisage de confectionner, pour les prochaines locales. Alioune Mbaye, nous dit-on, ‘’bien que socialiste, a décidé de rester dans Bennoo Bokk Yaakaar’’.
Pour conforter la thèse ‘’politicienne’’, les proches de l’inculpé indiquent que ‘’les gendarmes lui avaient fait croire qu’il devait répondre au juge, car l’information était clôturée, or c’était pour l’arrêter’’. C’est pourquoi, les proches de Alioune Mbaye promettent de se battre pour le faire libérer. Mais, selon d’autres sources très au fait du dossier, il n’y a point de règlement de comptes politiques. Mais, avance notre interlocuteur, les investigations ont montré l’implication du conseiller municipal.
Mamadou Adama Sylla est à l’origine de cette affaire. Le mécanicien guinéen devait réparer la moto de Mamadou Diouldé Ba. Au cours de la discussion, Diouldé lui avait proposé de l’aider à obtenir des documents sénégalais. Pour Sylla, c’était une occasion en or de se faire ‘’naturaliser’’ sénégalais.
A ce titre, il accepta de débourser un acompte de 20.000 francs, tout en promettant de verser à Diouldé le reliquat de 10.000 francs. Après l’obtention de son extrait de naissance, le Guinéen alla le déposer pour obtenir d’autres papiers.
C’est en ce moment-là que le faux fut décelé. Sylla fut appréhendé par des éléments de la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, à l’hôpital où il avait évacué son épouse qui était en train d’accoucher.
Surpris, il n’avait pas hésité à dénoncer Diouldé qui tomba dans le piège des gendarmes, au moment où il alla empocher le reliquat que Sylla lui devait. Arrêté, le démarcheur dénonça à son tour El Hadj Malick Wellé, un ancien agent à la mairie Yeumbeul devenu démarcheur lui aussi.
De fil en aiguille, les pandores appréhendèrent le reste de la bande, à savoir l’agent municipal Malick Gaye et le journalier à SIVOP, Malick Niass. A en croire nos sources, lors de leur face à face avec le juge d’instruction, les cinq inculpés avaient balancé entre dénégations et aveux partiels.
Malick Niass, le seul à avoir échappé au délit de corruption passive, avait catégoriquement nié les faits. Condamné dans le passé pour des faits similaires, il avait soutenu n’avoir plus aucun lien avec son dénonciateur. Wellé et Diouldé reconnurent le faux et usage de faux.