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Au Sénégal, une alerte contre l’instrumentalisation des confréries musulmanes par les politiques
Publié le samedi 9 mars 2019  |  La Croix Africa
Tabaski:
© aDakar.com par A. Sow
Tabaski: Le Khalife général des mourides a prié à la Grande Mosquée de Touba
Touba, le 12 septembre 2016 - Le Khalife général des Mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké a effectué la prière de l`Aïd El Kebir à la Grande Mosquée de Touba. La fête de Tabaski a été célébrée à l`unisson par les musulmans du Sénégal à l`instar de la Ummah islamique.
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Une association sénégalaise de la confrérie musulmane des tidianes, a déploré, lundi 4 mars, l’instrumentalisation des confréries religieuses musulmanes par les politiques après la tenue de propos « dangereux ».
La campagne électorale au Sénégal qui a abouti à la réélection du président Macky Salla a été musclée au point de choquer les foyers religieux locaux.
À l’origine, des propos jugés « dangereux » de la part de certains responsables politiques. C’est le cas d’un haut placé de la mouvance présidentielle, Me Moussa Diop qui, outré par la défaite du président à Touba – ville sainte des musulmans de la confrérie mouride, situé à 194 km, à l’est de Dakar –, a laissé entendre qu’il avait envie de prendre un bulldozer pour enlever Ila Touba, l’autoroute à péage construite pour faciliter l’accès à la ville, pour l’amener au Fouta (nord) où le camp présidentiel a largement gagné. De tels propos lui ont valu des attaques de toutes parts et même de son camp politique. Dans la même voie, Baba Aïdara, un journaliste sénégalais, basé aux États-Unis, outré par la victoire du président Macky Sall, au scrutin du 24 février, s’était emporté, déclarant que « le président de la République a gagné largement dans la ville de Tivaouane (ouest), alors que la jeunesse locale végète dans l’oisiveté ».

Plus que ces positions, certains Sénégalais estiment qu’il y a eu des votes confrériques lors du scrutin du 24 février.

Alerte
L’association « Sopey Al Amin », dont la majorité des membres est de la confrérie tidiane (49 % des musulmans), estimant que cette campagne électorale a été marquée par des déclarations qui peuvent « saper » l’unité nationale et la cohésion sociale entre les différentes communautés religieuses et confrériques, a tiré la sonnette d’alarme le 4 mars, dénonçant « l’intrusion » de la dimension confrérique dans le jeu politique. « Dans un contexte électoral au Sénégal pollué par des déclarations confusionnistes risquant de saper l’unité nationale et la cohésion sociale notamment les relations fraternelles qui ont toujours existé entre les communautés religieuses et confrériques, l’association « Sopey Al Amin » s’érige en bouclier face à tout prédateur qui, inconsciemment ou non, s’aventure dans cette pente sablonneuse, épineuse et sans issue », a fait savoir le président de l’association, Pape Momar Gaye. Il appelle, en outre, à la « sérénité et à la retenue tous les Sénégalais, sans distinction de croyance religieuse et confrérique, d’appartenance ethnique et d’obédience politique ». Dans ce sens, les membres de l’association ont vigoureusement condamné les propos « regrettables » de Me Moussa Diop.

Sensibilisation
Pour vulgariser son combat pour l’unité nationale et la cohésion sociale entre les communautés religieuses et confrériques du pays, l’association annonce une tournée nationale auprès de toutes les familles religieuses. Ce périple va débuter par Tivaouane, chez les tidianes et Touba, fief des mourides (31 % des musulmans). Pape Momar Gaye, renseigne que cette occasion sera mise à profit pour évoquer la question de la gestion « judicieuse, équitable et durable du pays et de ses ressources avec les guides religieux ».

Charles Senghor

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