Le ministre sénégalais des Forces armées, Augustin Tine, a mis en garde dans un communiqué contre « l’intervention récurrente » dans les médias et réseaux sociaux des militaires en exercice ou à la retraite, soulignant que ces derniers sont, conformément à la loi, assujettis au « droit de réserve »
« Des militaires à la retraite interviennent, de façon récurrente, dans les média et réseaux sociaux pour exprimer, dans la plupart des cas, des opinions politiques, en violation flagrante des lois et règlement en vigueur », déplore M. Tine avant de rappeler « au personnel servant dans les Armées comme ceux à la retraite les sanctions auxquelles ils s’exposent lorsqu’ils enfreignent les obligations inhérentes à leur métier de soldat ».
Au lendemain de la publication des résultats du scrutin présidentiel du 24 février dernier, le secrétaire à la Défense du parti Rewmi, le colonel Abdourahim Kébé, avait appelé sur son compte Facebook à une « riposte énergétique du peuple » contre « ce qui apparaît (à ses yeux) comme un hold-up électoral que veulent nous imposer les valets de Macron », le président français.
Ce militaire à la retraite s’offusquait ainsi des résultats provisoires de la présidentielle de 2019, donnant vainqueur au premier tour Macky Sall avec plus de 58% des voix. La réélection du président sortant a été finalement confirmée mardi dernier par le Conseil constitutionnel au grand dam du leader politique du colonel Kébé, Idrissa Seck, arrivé deuxième sur les cinq candidats avec un score de plus de 20% des suffrages.
Arrêté, puis libéré après trois jours de garde à vue, colonel Kébé est actuellement sous contrôle judiciaire.
Le vice-président de Rewmi, Déthié Fall, avait inscrit l’arrestation de cet ancien militaire dans le cadre d’une « traque » des « militants » de son parti.
Pour sa part, le ministre des Forces armées, convoquant la loi, souligne que « les militaires, même à la retraite, demeurent soumis à l’obligation de loyauté à la République et au devoir de réserve (…) jusqu’à l’âge de 65 ans ».