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Coupe abusive de bois à Kolda: 111 billions, 119 charrettes saisis et 20 personnes arrêtées en l’espace d’une semaine
Publié le mardi 5 mars 2019  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le président de la République veut un encadrement plus strict de la coupe de bois
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111 billions, 119 charrettes, 43 chevaux, 98 ânes, 2 tronçonneuses, 2 scies passe-partout, 2 haches et 2 motos ont été saisis par les agents des eaux et forêts de Kolda, dans la période du 1er au 9 février 2019. Les 20 trafiquants de bois de vène arrêtés en même temps encourent 5 à 10 ans de prison.

La lutte contre le trafic de bois, dans la forêt de la région Kolda, commence à porter ses fruits. En effet, en l’espace d’une semaine (du 1er au 9 février dernier), le Service des eaux et forêts de Kolda, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité et les populations averties, a mis la main sur des troncs, du matériel et des trafiquants. ‘’Nous avons réussi à saisir 111 billions, 119 charrettes, 43 chevaux, 98 ânes, 2 tronçonneuses, 2 scies passe-partout, 2 haches et 2 motos. Vingt trafiquants de bois ont été arrêtés à travers la région de Kolda, surtout dans les zones frontalières où le bois coupé est transporté vers les dépôts de la Gambie les plus proches de la frontière’’, renseigne le lieutenant-colonel Babacar Dione, Inspecteur régional des eaux et forêts de Kolda.

L’officier ajoute qu’en collaboration avec ‘’les différents services impliqués dans la lutte contre la coupe abusive du bois de vène, ils ont accentué les interventions pour préserver le reste de la forêt’’. Cette coopération est d’autant plus nécessaire qu’il y a une ‘’recrudescence du trafic de bois, ces derniers temps, dans la région du Fouladou, surtout le long de la frontière. Car la Gambie a levé le moratoire, en suspendant l’exploitation du bois’’.

Les trafiquants de bois ayant repris de plus belle leur sale besogne, les responsables des eaux et forêts s’adaptent, en mettant à contribution les populations. ‘’Au même moment, nous sommes mobilisés avec les populations conscientes et les forces de défense et de sécurité pour traquer les contrevenants. Ce qui nous a permis de mettre la main sur cette importante quantité de saisine’’, dit-il.

Les trafiquants encourent des peines allant de 5 à 10 ans de prison

A la question de savoir si des trafiquants ont transigé, le lieutenant-colonel Babacar Dione répond : ‘’Non.’’ Il s’en explique : ‘’Quand il s’agit de trafic international de bois, il n’y a plus de transaction, surtout avec la nouvelle loi de 2018-25 portant Code forestier et son décret d’application 2019-110 signé le 16 janvier dernier.’’ De ce fait, explique-t-il, ‘’quand on prend un trafiquant, il est directement transmis au procureur qui continue la procédure. Et les peines encourues par le trafiquant vont de 5 à 10 ans d’emprisonnement ferme. En plus de la sanction pénale, le trafiquant doit payer des amendes allant de 10 à 15 millions’’. Mais ‘’pour les autres infractions, il y a possibilité de transiger, selon la gravité des faits pour lesquels le trafiquant est poursuivi’’.

A l’en croire, auparavant, ‘’les juges s’appuyaient sur le code de 98 pour condamner les trafiquants entre 6 mois ou un à deux ans de prison ferme, selon l’appréciation du juge par rapport au contenu du procès-verbal. Par contre, la nouvelle loi qui vient d’être signée, en cette année 2019, exige que la personne poursuivie pour trafic international de bois soit condamnée à des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme’’.

Les populations sont sensibilisées sur la nouvelle loi

D’après le patron du Service des eaux et forêts de Kolda, vu la peine encourue par les trafiquants, les agents des eaux et forêts mènent des campagnes de sensibilisation, à travers la région, pour expliquer aux populations les tenants et les aboutissants de la nouvelle loi, mais aussi leur dire d’éviter de dépeupler la forêt, sans oublier également de mettre l’accent sur les conséquences de la déforestation. ‘’Parce que tous les jours que Dieu fait, nos agents sont sur le terrain pour protéger, comme à l’accoutumée, la forêt. Nous sommes fermes là-dessus. Tolérance zéro pour la coupe illicite de bois. C’est pourquoi nous menons la sensibilisation’’, martèle le lieutenant-colonel Babacar Dione.

Mais la pauvreté, la proximité et la porosité de la frontière avec la Gambie, l’absence d’un accord de partenariat entre Dakar et Banjul contre la coupe abusive de bois sont autant de facteurs qui facilitent jusqu’à présent cette activité illicite. A cela s’ajoutent les pratiques corruptives telles que les arrangements aux allures de pots-de-vin et la complicité des populations, des élus locaux, mais aussi de certaines autorités trouvant leur compte dans ce business. De ce fait, si la nouvelle loi n’est pas appliquée avec rigueur, cette végétation pourrait disparaitre d’ici le siècle prochain, pour céder la place à un incroyable désert.
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