Le consultant politique franco-sénégalais, Robert Bourgi, tirant les conclusions de l’élection présidentielle remportée par le chef de l’Etat, Macky Sall, estime que Idrissa Seck, arrivé 2e de ce scrutin, est désormais « un homme du passé » là où Ousmane Sonko, classé 3e, incarne « le Sénégal de demain ».
« Aujourd’hui, Idrissa Seck apparait comme un homme du passé. Même par rapport à Macky Sall, Idy est un homme du passé, son discours est vieux, ancien. C’est l’ancien monde. Sonko, c’est le monde de demain, le Sénégal de demain », a indiqué l’avocat de profession, basé à Paris, dans un entretien publié lundi par le quotidien privé L’Observateur.
Souvent considéré comme un pion de la « Françafrique », M. Bourgi, né en 1945 à Dakar d’une famille libanaise, dit avoir « eu l’honneur et le plaisir de participer pendant trois jours à la campagne électorale du président Macky Sall », notamment au cours de l’étape de la Casamance, dans le sud du pays, où il a été aperçu à Bignona dans un meeting du président Sall, provisoirement réélu avec 58,27% des voix.
« J’ai constaté lors de la campagne électorale un amour fou des jeunes et des femmes pour Macky Sall. Mais j’ai constaté aussi que les jeunes affectionnent tout particulièrement Sonko » (15,67% des voix) contre 20,50 % des voix pour Idrissa Seck qui en est à sa troisième participation à une présidenielle.
« La manière dont ils affectionnent Sonko n’est pas la même approche de celle qui existe pour Idrissa Seck », a poursuivi Robert Bourgi.
Ousmane Sonko, un ancien inspecteur des impôts et domaines de 44 ans, candidat pour la première fois à une présidentielle, a pris une ampleur exceptionnelle dans la vie politique sénégalaise en arrivant à s’affirmer en moins de quatre ans.
Lors des législatives de 2017, il avait obtenu un poste de député à l’Assemblée nationale après avoir engrangé près de 40.000 votants. Deux ans après, ce chiffre a été presque multiplié par 17 lors du scrutin présidentiel du 24 février dernier. En effet, il a récolté 687.065 voix, avec surtout une victoire éclatante dans les trois départements de la région de Ziguinchor, d’où il est originaire.
« N’oubliez pas ceux qui sont pour lui, il y a ceux qui n’ont pas l’âge de voter. Ceux-là voteront pour lui. Toutes ces voix pourraient partir vers lui », a-t-il ajouté, non sans faire des projections sur l’après-Macky qui brigue son dernier mandat d’après la Constitution.
« Pour l’après-Macky, je ne serai pas étonné que deux à trois personnalités fortes se forgent à l’école et au contact du président pour s’affirmer », a indiqué Robert Bourgi.