BiodigesteurLa phase test du Programme national de biogaz domestique n’a pas atteint ses objectifs en termes de production des biodigesteurs. Par contre, elle a permis de vulgariser les technologies de construction des biodigesteurs et de réduire un tant soit peu la pression sur les ressources forestières.
La phase pilote du Programme national de biogaz domestique du Sénégal n’a pas produit les effets escomptés. La preuve, sur les objectifs de construction de 8.000 biodigesteurs, seuls 600 sont réalisés par ce projet lancé en 2009 et qui a reçu le concours de l’Etat du Sénégal, en partenariat avec la Coopération néerlandaise. « Le programme ambitionnait de créer un marché durable du biogaz au profit des ménages sénégalais. Le Pnb-Sn avait pour objectifs d’implanter 8.000 biodigesteurs au cours de la période 2009-2013 ; seuls 600 ont été réalisés », rapporte Aminata Ndoye Touré, la représentante du ministre de l’Energie.
L’étude d’évaluation retient que la cherté des biodigesteurs, la panne d’autres et les contraintes d’accès aux crédits pour les ménages expliquent ces résultats. Néanmoins, les évaluateurs reconnaissent que les femmes passent moins de temps pour préparer les repas et la recherche du bois de chauffe ne les retient plus pendant des heures. « Le projet a des retombées positives pour les femmes. La durée de la préparation des repas est réduite. Ainsi, elles peuvent se consacrer à d’autres activités », explique le consultant Amadou Dione. L’impact sur le plan environnemental n’est pas non plus négligeable. Le recours à cette source d’énergie diminue la pression sur les ressources forestières. Le programme a bénéficié d’un financement de l’Etat à hauteur de 180 millions de FCfa en 2012 et 500 millions entre 2013-2014. « L’objectif général, c’était d’améliorer la qualité de vie des ménages ruraux par l’exploitation des avantages du biogaz domestique, tels que la substitution du bois ou du charbon pour la cuisson ou l’éclairage par l’utilisation d’un fertilisant organique », affirme Aminata Ndoye Touré.
Les responsables cherchent maintenant à apporter des solutions pour accélérer la marche vers l’atteinte d’objectifs plus ambitieux. Il s’agira alors d’analyser les principaux défis, d’identifier les besoins fondamentaux de chaque acteur, etc.
Le recours à cette source d’énergie avec une production journalière de 1391,25 m3 générés par 526 biodigesteurs a pu remplacer 4,2 tonnes de charbon. Tout compte fait, il est nécessaire de promouvoir cette technologie pour préserver l’environnement, épargner aux femmes d’autres contraintes et moins exposer les membres de la famille à la pollution de la fumée du bois de chauffe.