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Fada: « Pourquoi Macky a gagné »
Publié le lundi 4 mars 2019  |  Rewmi
Modou
© Autre presse par DR
Modou Diagne Fada a été exclu du Parti démocratique sénégalais
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Le leader de Ldr/Yessal a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, Modou Diagne Fada est longuement revenu sur la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 24 février dernier ; par la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv). Morceaux choisis.

L’avantage de Macky Sall

« Je crois que ce sont des résultats positifs si on se réfère à l’appréciation positive de la majorité des Sénégalais du bilan du Président Macky Sall. Ce sont des résultats qui consacrent la suprématie du candidat Macky Sall sur les quatre autres candidats, en tout cas sur toute l’étendue du territoire. Il faut dire que le Président Sall a mené une bonne campagne qui a touché tous les départements du Sénégal, et parfois même beaucoup de localités qui sont sur les axes routiers principaux du Sénégal. Il a été aussi aidé par de fortes personnalités, des leaders qui se sont ralliés à sa candidature et qui l’ont soutenu dans leurs localités. Il avait la meilleure coalition et son discours a été un discours programmatique, un discours qui revenait sur les centres d’intérêt des populations visitées. A chaque fois qu’il est dans un département, il a un discours qui évoque les préoccupations des populations dudit département. Je crois que c’est le seul qui a procédé ainsi et tout le reste n’avait pas préparé leurs discours. La preuve, à chaque fois que les quatre autres candidats s’adressaient aux populations, ils répétaient la même chose. L’avantage de Macky Sall, c’est qu’il est un Président sortant et il maîtrise mieux que les autres les problématiques du pays. Mais, ce n’est pas une raison pour les autres de ne pas connaître les difficultés des populations. Car, il y a des hommes d’Etat qui étaient des candidats et qui ont fait aussi le tour du Sénégal. Donc qui connaissent assez bien le pays et ils auraient dû parler de leurs programmes par rapport aux différentes régions, aux différents départements. Le Président Sall a fait une bonne campagne et il a pu faire des remontées spectaculaires dans des zones comme Dakar, Guédiawaye, Pikine. Tout le monde disait qu’il aurait peut-être 30% dans la région de Dakar. Et s’il l’a eu ; c’est parce qu’ici nous avons une population consciente, qui observe et qui écoute les candidats. Et, je crois que les populations ont bien réagi par rapport à toutes les ambitions et à tous les projets. A Dakar, l’équipe d’Amadou Bâ et de la première Dame Marième Faye Sall a fait un excellent travail. »

La sortie du Premier ministre ne me gêne pas

« Je ne suis pas gêné par la sortie du Premier ministre qui est un membre du directoire de campagne du candidat Macky Sall, surtout que son intervention a eu lieu après celle de l’opposition qui disait forcément qu’il y aurait un second tour. Il fallait une réaction car, il ne fallait pas installer dans la tête des Sénégalais, dès le départ, qu’il y aurait un second tour. Donc, le fait qu’il est sorti pour dire que son candidat va passer au premier tour avec un pourcentage minimal de 57%, c’est une réaction politique, électorale que j’ai parfaitement compris. Et l’histoire a montré qu’en ce moment-là, il avait un certain nombre de chiffres. Il avait parlé de 13 régions gagnées. On s’est rendu compte après que c’est 12 au lieu de 13 régions. Il avait parlé de 57% et nous en sommes à 58;27%. Il avait des chiffres à partir des résultats qu’il recevait donc, il n’y avait pas de mal en cela. Je crois que l’opposition a battu campagne, elle n’a pas obtenu gain de cause. Le peuple sénégalais a choisi le Président Macky Sall et je peux comprendre ces réactions de premières heures. Je crois qu’ils vont vite se ressaisir et revenir à la raison et féliciter le candidat Macky Sall, et peut-être se consacrer à leur rôle d’opposant, c’est-à-dire critiquer, formuler des suggestions et faire revenir le calme. Parce qu’il est difficile de manipuler les Sénégalais qui sont assez matures. »

Idrissa Seck est un homme politique responsable

« Je crois connaître assez bien le Premier ministre Idrissa Seck. Il n’est pas quelqu’un qui va mettre le pays sens dessous sens dessus. Idrissa Seck est un homme politique responsable, un homme d’Etat accompli, même s’il est dans son rôle de candidat déçu. Ils vont certes contester, mais je crois qu’il n’y aura pas de contestations de rue,… Pour que ces manifestations-là aussi puissent réussir, il faut que le peuple soit dedans et dans le contexte actuel, il est difficile de mobiliser le peuple dans de telles manifestations. Je crois que le Premier ministre Idrissa Seck le comprend mieux que quiconque. Il n’est pas né de la dernière pluie et il connaît bien le peuple sénégalais. Je crois aussi que la tension va baisser, les esprits vont se calmer et que la raison va l’emporter. A partir de ce moment, on pourra intervenir pour rapprocher les uns des autres et amener au Sénégal un climat social de paix et une bonne ambiance de fraternité entre les différents acteurs. En tant que libéral, je me réjouis de voir que le libéralisme a encore de beaux jours au Sénégal.

Il faut un dialogue entre le pouvoir et l’opposition

«Je crois qu’il le faut. Je lance un appel au dialogue entre les différents acteurs politiques, entre le Président de la République élu et le chef de l’opposition qui se trouve être Idrissa Seck. J’appelle aussi au dialogue entre le Président Macky Sall et l’ancien Président Abdoulaye Wade. Il faut dialoguer parce que ce pays-là nous le partageons. Ce pays nous appartient à tous et nous aimons tous le Sénégal. Peut-être que nous ne l’aimons pas de la même façon, peut-être que nous n’avons pas les mêmes voies pour faire développer le Sénégal, mais c’est un pays que nous aimons tous. Donc, nous devons accepter de nous asseoir souvent autour d’une table et de discuter. Le dialogue doit s’inscrire dans l’ordre normal des choses. Il ne faut pas attendre que le Président de la République lance un appel pour aller au dialogue. On doit dégager les procédures, les modalités d’aller au dialogue régulier entre les acteurs politiques au-delà du dialogue autour du processus électoral. Il faut un dialogue politique, un dialogue social, un dialogue économique pour pouvoir faire avancer le pays. »

La stratégie de Wade n’a pas été payante

Abdoulaye Wade, c’est mon père parce qu’il nous a appris à faire de la politique. Certainement il a ses raisons, mais sa stratégie de 2019 ne me semble pas être payante. Parce que beaucoup de gens qui ont voté pour Idrissa Seck, qui étaient ses électeurs, l’ont fait sans demander son avis. Ça c’est assez complexe, assez compliqué. Ensuite, le Pds dit que nous n’allons plus participer à des élections organisées par le Président Macky Sall qui vient d’être réélu. Cela veut dire que le Pds sera encore absent lors des prochaines élections locales, aux prochaines législatives. Dans ce cas-là, quand est-ce que le Pds va pouvoir récupérer ses militants qui ont déjà voté pour Idrissa Seck. La stratégie de Wade cette fois-ci pose beaucoup de problèmes, sauf qu’il a raison parce qu’il avait dit à l’opposition de ne pas participer. Il savait que Macky allait gagner. Non pas frauder pour gagner, mais qu’il allait gagner correctement les élections. Et, il allait fonder après son discours sur la décrédibilisation de l’élection elle-même. On ne peut pas décrédibiliser l’élection de Macky Sall parce qu’il y a eu 65% des Sénégalais qui se sont rendus aux urnes. Donc, le système est bon, crédible. Toutefois, je crois que le Pds va revenir à la raison pour participer à des élections organisées par Macky Sall.

Cheikh Moussa SARR
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