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Réélection Macky Sall: Kaolack demande le retour d’ascenseur
Publié le samedi 2 mars 2019  |  Enquête Plus
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© Partis Politiques par DR
Le candidat Macky Sall en meeting à Kaolack
Kaolack, le 13 février 2019 - Le candidat de Benno Bokk Yaakar a tenu un meeting au stade de Kaolack en présence de plusieurs milliers de militants et sympathisants.
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A Kaolack, c’est comme si les populations se sont donné le mot : ayant massivement voté, elles attendent des projets structurants pour sortir leur région de la pauvreté. Elles demandent au président Macky Sall un retour d’ascenseur.

Kaolack a accueilli, hier, avec calme les résultats provisoires proclamés par la Commission nationale de recensement des votes du scrutin du 24 février dernier. Une fois que le président de la commission, Demba Kandji, a donné le nom du vainqueur, les populations ont continué à vaquer à leurs occupations. Ce fut le cas au marché où, par contre, les populations ne se sont pas privées de proclamer leurs attentes par rapport au président réélu. Les Kaolackois considèrent que Macky Sall a une dette à payer car, disent-ils, jusqu’à présent, Kaolack est laissée en rade dans beaucoup de projets et programmes.

Cette dame, qui a préféré garder l’anonymat, se montre résignée. ‘’C’est peine perdue de faire des contestations. Nous lui demandons de revoir sa copie, d’aider les Kaolackois. Créer des emplois pour la jeunesse et travailler pour le développement du pays’’, dit-elle. D’autres jeunes hommes devant leurs cantines discutent du sujet du jour. L’un croit fermement à ‘’un forcing’’, une ‘’victoire préfabriquée’’. ‘’Je ne suis pas convaincu des résultats et le peuple sénégalais a été préparé à une défaite. Le parrainage fait à date échue, avec des recalés, nous montre clairement qu’il y a du forcing. C’était en faveur du candidat Macky Sall’’, rumine-t-il.

L’autre, une tasse de café à la main, souligne que ces résultats ne sont ni légitimes ni conformes aux réalités du terrain. ‘’En tout cas, moi, je ne le reconnais pas comme mon président, car tous les droits ont été bafoués’’, déclare le jeune homme. Selon qui les bateaux déplacés au port de Kaolack ne sont que du bluff. ‘’Vous allez voir, bientôt les bateaux vont repartir et le port ne sera pas dragué. Ce sont des leurres et les Kaolackois, en quelque sorte, ne sont pas matures. Je suis désolé’’, dit-il.

Plus loin, le jeune Samba Ndiaye est dans le même état d’esprit. ‘’Je n’attends rien de lui, car je sais qu’il ne va rien faire pour la région. Nous l’avons tout le temps vécu. Nous sommes les parents pauvres du régime’’, se désole-t-il. Avant de se mettre à lister ‘’l’insalubrité, les eaux usées, le défaut d’électrification’’ comme maux. A son avis, beaucoup reste à faire.

Du côté des cordonniers réunis à leur place habituelle au sein du marché, les discussions vont bon train. Allongé sur une table, Ndiaga Diop, un quinquagénaire, porte les mêmes attentes. ‘’Nous pensons qu’un signal fort a été donné. Les Kaolackois ont voté massivement. Il est temps que le pouvoir apporte sa touche. A Kaolack, nous vivons avec les déchets quotidiennement. Les quartiers non lotis manquent d’électricité et d’eau. Les canaux et certaines routes doivent être refaits. Ce second mandat doit être bénéfique aux Kaolackois’’, déclare ce cordonnier qui a attentivement écouté les résultats annoncés. Son collègue Fallou Pène, satisfait de la victoire de Macky Sall, estime aussi que le régime doit mieux faire pour la région. Ses préoccupations restent la réhabilitation du port, la renaissance du chemin de fer et la réfection des routes défectueuses.

D’ailleurs, même le militant de l’Apr, El Hadj Fallou Ndao, qui est aux antipodes de ces ressentiments des jeunes interrogés plus tôt, porte les mêmes espoirs. S’il est plus que satisfait des résultats, il n’en constate pas moins que la région est laissée en rade et que le président Macky Sall doit mettre en œuvre des projets concrets. ‘’Il doit payer cette dette, car nous avons voté massivement pour lui. Kaolack ne bénéfice d’aucune infrastructure ou de projet. Il n’empêche que nous avons voté en sa faveur, donc il doit rendre à César ce qui appartient à César’’, dit-il.

‘’L’émergence doit commencer par un changement des mentalités’’

Ailleurs, au Cœur de ville de Kaolack, ce sont les mêmes espérances. Aujourd’hui que Macky Sall a obtenu un second mandat, Habib Lèye espère du concret. ‘’Nous ne voyons que des promesses. On attend toujours les 255 milliards de F Cfa qu’il avait promis, lors du Conseil des ministres décentralisé’’. L’insalubrité, ajoute-t-il, ‘’n’en parlons pas’’.

Serigne Fallou Mbacké Mbengue, lui, a toujours en travers de la gorge la sortie du Premier ministre Mahammed B. Abdallah Dionne, le soir du scrutin. ‘’On doit revoir la situation du pays en matière d’élections, c’est-à-dire faire les choses dans les règles de l’art. Un pays émergent doit commencer par un changement des mentalités, surtout nous jeunes, on doit savoir lire entre les lignes. Il y a de la manipulation partout et c’est à éviter. La corruption guette nos hommes politiques et ça doit cesser’’. Il estime que les miettes que l’on donne aux familles démunies ne servent à rien. ‘’L’emploi des jeunes doit primer sur tout’’. A son avis, le peuple doit rester debout face à son destin.

Egalement, il pointe du doigt le comportement des représentants des candidats de l’opposition qui, à ses yeux, n’auraient pas dû signer les procès-verbaux, s’ils ne sont pas d’accord avec les résultats provisoires. Fallou d’embrayer sur les personnalités religieuses qui, selon lui, doivent être mises à l’écart des affaires politiques. C’est pourquoi il s’insurge contre ‘’Moustapha Cissé Lô qui ne cesse de déraper. Serigne Touba, poursuit-il, fait partie de ceux qui ont lutté pour la liberté du pays. On doit épargner les villes religieuses des débats politiques. Moussa Diop, ses propos sont regrettables’’, termine-t-il.
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