Au-delà des contestations qu’ils charrient, les résultats de la présidentielle du 24 février 2019 ont le mérite d’avoir dessiné les contours de la nouvelle configuration du landerneau politique sénégalais. Et le candidat Ousmane Sonko, classé troisième derrière les grands appareils politiques Benno Bokk Yaakar et Idy 2019, ne fait pas piètre figure.
Avec ses 687065 voix engrangées soit 15,67% des suffrages, le leader de Pastef force le respect et le journaliste Madiambal Diagne n’en dit pas moins. Malgré ses contradictions profondes avec l’ancien inspecteur des impôts et domaines au sujet des 94 milliards du TF 1451R, le Pdg du groupe Avenir Communication, analysant le scrutin et les grandes tendances, lui tire son chapeau.
« En terme de performance électorale, Ousmane Sonko a beaucoup de mérite. Il faut le respecter. Ousmane Sonko n’a été soutenu pratiquement par personne. Il a capitalisé sur son entregent et sur son discours. De mon point de vue il a semé une bonne graine, reste à l’entretenir pour en récolter les fruits », déclare Madiambal. Ainsi, le moins que l’on puisse dire est que celui qui a été considéré, jusqu’à un passé très récent, comme un candidat virtuel, s’est révélé être une virtuose, seulement 4 années après son entrée par effraction dans la scène politique.
Lésé lors de la course aux alliances, le candidat du Pastef qui n’aura enregistré que le soutien de Pierre Goudiaby Atepa et de Boubacar Camara, a joué la carte du discours de rupture. Une stratégie payante au vu des résultats qui font de lui le grand vainqueur du scrutin. De 37535 voix lors des élections législatives de 2017, Ousmane Sonko a multiplié ce score par 18 en moins de 2 ans. Un redoutable adversaire pour les prochaines joutes électorales.