Plusieurs mesures et engagements pour un environnement durable et une gestion rationnelle des ressources naturelles ont été relevés dans les programmes de certains des cinq candidats à l’élection présidentielle de dimanche prochain.
Macky Sall, candidat sortant, parle d’un plan Sénégal émergent vert ou une reforestation durable du territoire national pour mieux préparer le pays face aux défis globaux du XXI siècle.
Cette initiative du Plan Sénégal émergent (PSE) est relative, explique t-il, à la "nécessaire" transition agri écologique à entreprendre pour sécuriser l’alimentation des générations futures.
A ce propos, un programme d’investissements de 50 milliards de francs CFA sera lancé, pour une reforestation durable du territoire national en relation avec les collectivités territoriales en particulier dans les zones semi-arides du pays.
Le président sortant a également annoncé la mise en place d’une Agence sénégalaise de protection des forêts (ASPF), un corps de volontaires travaillant de concert avec les services déconcentrés des Eaux et Forêts et des collectivités territoriales.
Des promesses du candidat, on peut retenir aussi, la création d’un institut national de recherche forestière (INRF) qui sera actif dans les domaines de la recherche en biotechnologie forestière et en érosion éolienne et hydrique.
Lequel bénéficiera de la puissance de calcul et d’intelligence artificielle du centre national de calcul scientifique (CNCS), selon Macky Sall qui fait noter que le nouveau code forestier va être appliqué notamment dans sa partie relative à la coupe illicite de bois et lance.
En plus, Macky Sall a évoqué, dans son programme, l’installation d’un régime fiscal spécifique à la promotion des industries de recyclage des déchets plastiques dans notre pays.
Et cela, parce que, dit-il, "nos ressources forestières ont disparu de moitié en soixante ans". "Chaque année, sur nos 19,6 millions d’hectares de superficie, ce sont 40.000 hectares de forêts qui disparaissent, soit la superficie de 300 terrains de football par jour", signale- t-il.
L’initiative sera mise en œuvre à travers l’Institut national de recherche forestière (INRF) qui sera créée à cet effet, avec des unités spécialisées dans les domaines de la recherche en biotechnologie forestière.
Ce programme de reboisement du territoire et de protection des forêts, sera exécuté par près de 50 000 jeunes volontaires qui seront formés et recrutés à terme.
Me Madické Niang, candidat de la coalition "Madické président" promet, dans son programme "Diam Ak Khewel", que des infrastructures nationales et internationales seront réalisées pour freiner l’érosion côtière, en rapport avec les organisations sous-régionales, régionales et continentales.
Me Niang laisse entendre qu’"une bonne partie des fonds tirés de l’exploitation du pétrole sera affectée au financement du développement de l’entrepreneuriat jeune, à des taux bonifiés".
Pour sa part, El Hadj issa Sall, du parti pour l’unité et le rassemblement (PUR), veut faire de la ressource en eau une priorité pour le développement agricole, en favorisant une accessibilité géographique, économique et sociale à l’eau potable.
Le candidat du PUR ambitionne aussi d’instaurer des fermes intégrées dans chaque commune, consolider, développer et encourager la pratique des cultures fourragères en tenant compte des spécificités des différentes zones agro-écologiques.
El Hadji Issa Sall dit qu’il va "veiller à une bonne exploitation des richesses minières pétrolières et gazières".
Le candidat de la coalition "Idy 2019", Idrissa Seck lui, estime que "le régime foncier sénégalais est marqué par une multiplicité des normes qui s’explique par la coexistence d’une législation foncière moderne et d’un droit coutumier, appliqué dans une large mesure par les communautés locales".
Idrissa Seck s’engage pour "une immatriculation intégrale des terrains du domaine national en assurant la sécurité foncière" et plaide une réforme du système foncier qui devrait aider à valoriser "de manière optimale et équitable" le potentiel immobilier, agricole et touristique.
En outre, le leader de la caravane "Orange" dit vouloir doter le pays d’un "cadastre moderne" avec une couverture complète du territoire national, c’est-à-dire un catalogage exhaustif et un arpentage de l’essentiel du territoire national avec une matrice cadastrale bien renseignée.
"Une augmentation de l’assiette fiscale permettra de faire baisser l’impôt sur le foncier sans autant affecter les recettes fiscales", selon lui.
Idrissa Seck aussi annonce la mise en place d’un observatoire national de l’eau au Sénégal, comme instance de régulation du secteur, pour résoudre ces dysfonctionnements dans le domaine de l’hydraulique.
Le candidat de "Idy 2019" s’engage à mettre en place une "politique plus appropriée" de gestion durable et intégrée des ressources pour les générations futures et à fédérer toutes les agences y afférentes en une.
Idrissa Seck prévoit également de mettre en place un plan national inclusif de conservation de ces ressources pour les générations à venir, en vue d’améliorer la connaissance de nos réserves en eau.
Parmi ses autres engagements, on peut citer une "meilleure exploitation du fleuve Sénégal" en plus de la mise en place des bassins de rétention et de châteaux d’eau à énergie solaire dans le milieu rural pour le développement de l’agriculture.
Il promet de moderniser et de renouveler le réseau d’eau existant à travers un système d’information géographique et d’une veille satellitaire avec le centre de suivi écologique.
Le leader de "Idy 2019" convoque "un modèle d’assainissement intelligent, écologique et utile à l’agriculture et au secteur énergétique" et entend élaborer un programme de modernisation et de gestion de déchets liquides pour le traitement des déchets liquides et leur réutilisation dans l’agriculture et la production d’énergie.
M. Seck promet, une fois élu, de créer une société de patrimoine et à transférer l’exploitation aux privées par la mise en place de délégation de service de l’assainissement dans les villes. A cela, s’ajoute, une réforme de la décentralisation de la gestion des eaux pluviales par les communes.
SBS/PON