L’ordre des Pharmaciens du Sénégal de même que les nombreux citoyens victimes des faux médicaments, peuvent pousser un ouf de soulagement. Le Commissaire de Police de la Médina vient de procéder à une saisie record hier mardi à travers un réseau qui écoulait les produits par le canal des bus “horaires”. Sauf pressions venant de sa hiérarchie, le Commissaire Daouda Mbodj et ses hommes devront bientôt remettre ces produits au service National d’Hygiène pour destruction.
C’est à la suite de longues investigations que les limiers du commissariat de la Médina ont réussi à mettre le grappin sur des individus qui s’adonnaient au trafic de faux médicaments entre l’intérieur du pays et Dakar.En effet, les policiers avaient des informations depuis quelques mois sur certains bus “horaires” qui approvisionnaient Dakar en faux médicament. De fil en aiguille, le commissaire Mbodji qui jouit d’une longue expérience d’investigation, avait décidé d’infiltrer le réseau à travers un élément de la police judiciaire qui faisait le “coxeur”.
Finalement, après avoir rassemblé le maximum de preuves, les policiers sont passés à l’acte en attendant le bus qui revenait de Dakar à son garage vers Sahm. A peine le bus immobilisé, les policiers ont interpellé le chauffeur ainsi que des apprentis avant de demander l’ouverture des soutes à bagages. une véritable caverne d’Ali Baba, selon l’un des policiers présents sur place qui nous confie que les médicaments étaient emballés dans des sacs “Fouta ari” et des caisses. Selon notre source, d’autres colis étaient également bien cachés sur le porte-bagages à coté de ceux des autres clients.
Cette énième saisie de faux médicaments au Sénégal constitue une alerte sérieuse pour les autorités sur l’installation d’une plaque tournante des faux médicaments au niveau de la capitale sénégalaise. Aujourd’hui encore plus qu’hier, Dakar doit intégrer Médicrime qui est la première Convention de traité international contre la falsification de produits médicaux et de crimes similaires. Elle offre un cadre juridique pour la coopération mondiale dans la poursuite des crimes pharmaceutiques offrant une menace mondiale pour la santé publique. Ouverte à signature et ratification depuis octobre 2011 à tous les pays du monde, la Convention MEDICRIME compte à ce jour : 27 pays signataires (Etats membres et non membres) et 10 pays l’ont ratifié.
A ce jour, plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest qui sont les plus touchés par le trafic de faux médicaments, ont signé ladite Convention. Mais, le Sénégal continue toujours de traîner les pieds malgré l’important flux de faux médicaments écoulé au Sénégal.