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Sénégal: Macky Sall mise sur une réélection au premier tour
Publié le dimanche 17 fevrier 2019  |  AFP
Meeting
© Partis Politiques par DR
Meeting de Macky Sall à Bambey
Bambey, le 16 février 2019 - Le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar a été accueilli par une foule nombreuse à Bambey pour un meeting politique.
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Dakar - Le Sénégal vote le 24 février pour une élection que le président sortant Macky Sall, confronté à une concurrence inhabituellement clairsemée dans un pays friand de débat démocratique, compte bien remporter dès le premier tour.
Face à celui qui veut piloter la deuxième phase (2019-2023) de son Plan Sénégal émergent, seuls quatre adversaires, rescapés du nouveau système de parrainages et des décisions judiciaires qui ont éliminé des rivaux de poids,
espèrent contrarier ses ambitions, à commencer par l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, candidat pour la troisième fois.

L'opposition dénonce l'invalidation des candidatures de Karim Wade, fils et ancien ministre du prédécesseur de Macky Sall, Abdoulaye Wade (2000-2012), et du maire déchu de Dakar Khalifa Sall, dissident du Parti socialiste (PS), tous
deux frappés par des condamnations judiciaires.

Les premiers résultats sont attendus dès la fermeture des bureaux à 18H00 GMT mais ne deviendront officiels qu'à partir du 25 ou du 26 février. Un éventuel second tour, compte tenu des délais légaux de proclamation, de
possibles contestations et de la nouvelle campagne, se tiendrait vraisemblablement le 24 mars.

Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d'Etat, fait figure de modèle démocratique en Afrique, mais les campagnes électorales y sont souvent émaillées d'accusations de corruption, de
désinformation et de violences.

Des affrontements ont fait deux morts le 11 février à Tambacounda, à 420 km à l'est de Dakar, entre partisans de la coalition présidentielle et d'Issa Sall, candidat d'un parti proche de la mouvance religieuse.

Pour la première fois depuis 1978, ni le PS ni le Parti démocratique sénégalais (PDS, libéral) d'Abdoulaye Wade ne présentent leur propre candidat.

Mais la famille libérale est particulièrement bien représentée, avec Macky Sall, Idrissa Seck et l'ancien ministre Madické Niang, tous trois issus du PDS.

L'ancien inspecteur des impôts Ousmane Sonko et Issa Sall font en revanche figure de nouveaux venus sur la scène politique nationale.

- 'Pas facile de truquer l'élection' -

La campagne, qui a vu les candidats sillonner le pays avant de regagner Dakar pour la dernière semaine, a été marquée par le partenariat avec Idrissa Seck annoncé de sa prison par Khalifa Sall et le retour au pays de l'ex-président Wade, décidé à empêcher une élection "verrouillée".

Abdoulaye Wade a appelé à brûler le matériel électoral et à s'attaquer aux bureaux de vote, une "attitude de subversion" dénoncée par le gouvernement, mais dont le ministre de l'Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a minimisé la portée.

"Dans ce pays-là, on ne peut pas, on ne peut plus truquer des élections", a assuré le ministre.

Ousmane Sonko, qui accuse le pouvoir de miser sur la fraude, s'est démarqué d'Abdoulaye Wade, estimant que la mobilisation de la jeunesse pour surveiller le vote permettrait d'en assurer la transparence. "Il est possible de truquer
une élection au Sénégal, mais ce n'est pas facile", a-t-il dit samedi.

Des militants de la société civile impliqués dans l'organisation d'un débat entre candidats le 21 février sur des médias privés s'inquiétaient dimanche sur les réseaux sociaux d'un possible échec de cette initiative, certains rivaux de Macky Sall ayant exprimé leur refus de débattre en l'absence du président sortant.

Si le partenariat avec l'ex-maire de Dakar a conforté, dans son statut de principal concurrent de Macky Sall, Idrissa Seck, après les ralliements de recalés du système de parrainages, le pouvoir mise sur son bilan.


"L'autoroute à péage Ila Touba, le pont de Farafenni, les bourses familiales, la CMU (couverture maladie universelle)", a énuméré Badré Diouf, un électeur interrogé sur les raisons de son soutien au président sortant, lors d'un meeting à Kaolack (centre), citant quelques-uns des chantiers achevés sous son mandat.

Le pays, musulman à plus de 90%, réputé pour sa tolérance religieuse et le poids des confréries, a jusqu'à présent été épargné par les attentats jihadistes qui ont frappé d'autres pays de la région.

Mais il a renforcé sa sécurité ainsi que sa législation, parfois au prix d'atteintes aux libertés, selon des organisations de défense des droits humains. Un étudiant a été condamné cette semaine à trois mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme" sur Facebook, après plus de quatre ans de détention provisoire.

Pour Astou Fall, une commerçante de Bambey (centre-ouest), quel que soit le vainqueur du scrutin, l'essentiel est la stabilité du pays. "Je ne me casse pas la tête avec la politique", a-t-elle expliqué. "Que le meilleur gagne et
que la paix perdure, nous tenons à notre stabilité nationale".

sst-mrb-bur/jh
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