L’ancien président sénégalais appelle à perturber le scrutin du 24 février. Des propos-chocs qui font la Une de la presse sénégalaise et qui alimentent aussi la polémique. S'attaquer au bureau de vote, c'est désormais la stratégie prônée par Abdoulaye Wade dans un discours prononcé mercredi soir.
Abdoulaye Wade l'a dit et répété ce mercredi soir : il ne veut pas que la présidentielle du 24 février ait lieu, car la candidature de son fils a été refusée. Cette position il l'a exprimée dans une déclaration brutale : « Nous, PDS, on ne participe pas. Certains ont appelé au boycott, tout ça... Nous, nous décidons de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection. Parce que nous estimons que si nous brûlons 50 ou 70% des bureaux de vote, on sera obligé de recommencer les élections dans d’autres conditions. Voilà ce que nous allons faire. »
C’est la première fois qu’une telle situation se produit au Sénégal qu’un ex-président appelle à brûler du matériel de vote. Cela choque nombre de citoyens au sein même du parti d’Abdoulaye Wade. Depuis le retour du doyen de la politique local, jeudi dernier, les autorités ont peu réagi estimant, sans doute, qu’il ne fallait pas tomber dans le piège politique et médiatique.
Condamnation du pouvoir
Changement de posture aujourd’hui. Seydou Gueye, le porte-parole du gouvernement, estime que les propos d’Abdoulaye Wade sont un appel à l’insurrection et qu’ils sont donc condamnables : « Je pense que le président Wade n’honore pas son statut d’ancien chef de l’Etat. Abdoulaye Wade n’est pas candidat à cette élection présidentielle. Et il réitère, depuis son retour et bien avant même, un appel à l’insurrection qui est une attitude punie par la loi. Et la loi s’appliquera dans toute sa rigueur. L’Etat du Sénégal a pris toutes les dispositions pour la tenue régulière du scrutin, le 24 février, et personne ne pourra empêcher le déroulement du scrutin. »... suite de l'article sur RFI