violences électorales à Tamba - Le procureur Tamba

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Publié le jeudi 14 fevrier 2019 | Enquête Plus

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Inauguration de la route Tambacounda Dialacoto
Tambacounda, le 17 novembre 2018 - Le président de la République Macky Sall a procédé à l`inauguration de la route Tambacounda Dialacoto. Le chef de l`État est arrivé à Tamba pour une tournée.

Les violences électorales survenues à Tambacounda ont causé la mort de deux personnes. Le procureur de la localité, Demba Traoré, l’a fait savoir hier, lors d’un face-à-face avec la presse. Il a révélé également l’arrestation de 24 personnes membres de la sécurité du Pr. Issa Sall, candidat du Pur. Le parquetier a dévoilé leur impressionnant arsenal composé de plusieurs armes blanches.

Au lendemain des violences électorales survenues ce lundi à Tambacounda, le procureur de la localité est monté au créneau. Le magistrat Demba Traoré a fait face à la presse, pour faire le point sur ce drame consécutif à des échauffourées survenues au quartier Dépôt et opposant des militants de Benno Bokk Yaakaar (Bby) à ceux du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Face aux journalistes, le maître des poursuites a révélé que 24 personnes membres de la garde rapprochée du Pr. Issa Sall ont été appréhendées. ‘’Ils seront mis à la disposition du commissariat urbain de Tamba pour continuer son enquête’’, précise le parquetier. Ce dernier a également révélé que plusieurs armes blanches ont été découvertes par les gendarmes, lors de la fouille des véhicules. Il s’agit d’un pistolet factice et des armes blanches, notamment des machettes, un nombre important de poignards, des bombes à gaz, des matraques, des battes de baseball, entre autres.

2 morts confirmés par le procureur

Par ailleurs, le procureur a confirmé que deux personnes ont perdu la vie dans cette tragédie. Il s’agit, d’une part, du tailleur Ibrahima Diop, 30 ans et marié. ‘’Les premiers éléments laissent apparaître que les incidents seraient nés d’un sabotage tenté sur les affiches de Bby par les militants du Pur. Dans la riposte, une échauffourée est survenue au cours de laquelle le nommé Ibrahima Diop a été mortellement poignardé’’, indique le maître des poursuites. Selon ses explications, le mis en cause, identifié comme étant un des membres de la sécurité du candidat du Pur, ‘’aurait profité ainsi de l’agitation et de la confusion que venait de générer le portrait-robot, pour se replier aussitôt et rejoindre le reste du convoi’’. Malheureusement, se désole-t-il, ‘’profitant du tumulte causé par la révolte des jeunes de la localité, ledit convoi a emprunté la bretelle reliant le quartier Afia à celui Abattoir pour se soustraire du piège. Prenant la route vers Bakel, un des véhicules du cortège, de marque Suzuki, a encore mortellement heurté un conducteur de Jakarta identifié sous le nom de Cheikh Touré, né le 10 octobre 1993’’.

Il s’agit de la seconde victime. En réaction à cette triste tragédie, des conducteurs de moto ont suivi le cortège et, de façon incompréhensible, un bus qui transportait une trentaine de journalistes a été pris pour cible et certains ont été blessés.

Le procureur promet des sanctions et appelle au calme

Après cette genèse des faits, le procureur a condamné ‘’fermement’’ les attaques subies par les journalistes dont le seul tort, dit-il, ‘’est de participer à l’exercice d’un processus électoral transparent. ‘’Dans un Etat de droit où les piliers de la démocratie y sont constamment éprouvés, la place presse est fortement déterminante’’, souligne-t-il. Et d’ajouter que ‘’de tels actes ne peuvent demeurer impunis’’, puisque ‘’la procédure suit son cours et les responsabilités seront situées’’. A l’en croire, les premiers éléments fournis par l’enquête confirment la thèse des premiers renseignements obtenus. ‘’Le certificat de genre de mort fait état de plaies corporelles provoquées par arme blanche. Le médecin a conclu que la mort d’Ibrahima Diop était consécutive à une hémorragie interne, suite à une plaie pénétrante, postérieure du thorax’’, précise le parquetier, tout en promettant que justice sera rendue.

‘’Toutes les pistes de nature à conduire à la manifestation de la vérité seront explorées’’, rassure-t-il. Le ministère public a aussi fait savoir que l’audition des journalistes est presque bouclée et que 26 d’entre eux ont été entendus.

Par ailleurs, le magistrat a profité de l’occasion pour lancer un appel à la paix. ‘’C’est le moment d’appeler la population et les militants, de quelque bord que ce soit, au calme et à la sérénité. Nous appelons avec insistance les leaders politiques à faire preuve d’un sens élevé de la responsabilité et à apaiser le climat de la campagne’’, lance le procureur Demba Traoré. Avant de conclure qu’’’en tout état de cause, force restera à la loi’’.

FATOU SY

Section: social

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