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Ousmane Sonko à Ziguinchor: Un accueil exceptionnel
Publié le mercredi 13 fevrier 2019  |  Enquête Plus
Meeting
© Partis Politiques par DR
Meeting de “Pastef, les patriotes“ en Casamance
Ziguinchor, le 27 janvier 2019 - Le candidat du parti “Pastef, les patriotes“ Ousmane Sonko est arrivé en Casamance où il a tenu un meeting politique à Ziguinchor.
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C’était, hier, la première édition du classico opposant les coalitions Benno Bokk Yaakaar et Sonko-Président. A domicile, Ousmane Sonko et ses amis ont bien marqué des points, en attendant la finale qui se jouera le 24 février.

Comme un roi ! Chez lui, Ousmane Sonko s'est posé hier en véritable souverain. De Tobor au quartier Néma, en passant par Santhiaba, Escale et Boucotte, c’était une mobilisation exceptionnelle.

Ziguinchor, 15 h 30 mn, hier. Le convoi de la coalition Sonko-Président arrive à l'entrée de la ville, à Tobor précisément. Ici, c'est l'effervescence. A bord de leurs Jakarta et pick-up, ils sont venus massivement accueillir le jeune candidat à l'élection présidentielle du 24 février 2019. Lansana Sané : ‘’Comme vous le voyez, nous sommes venus de Ziguinchor pour l’accompagner. Nous sommes avec lui, parce que nous voulons le changement et le développement de la Casamance.’’ Plus que de simples mots, le bonhomme croit ferme qu’avec Sonko, le changement est assuré.

Très enthousiaste avec ses compagnons, la cohorte prend d'assaut les routes et trottoirs, imposant leur loi aux automobilistes. A l’unisson, ils scandent avec plein d’énergie : ‘’Sonko Président ! Sonko Président !...’’

Quelques instants plus tard, il est annoncé l’entrée de Macky Sall à Ziguinchor via Oussouye. D'autres informent que les militants de Benno Bokk Yaakaar occupent déjà tous les artères de la ville. De l'électricité dans l'air, craignent certains dans ce contexte marqué par l'attaque inhumaine contre les journalistes accompagnant le candidat Issa Sall. Dans le bus, l’on retient son souffle. Que chacun récite ‘’Fatiha’’, ‘’Ayatoul Koursyou’’ et ‘’Alamnassara’’, recommande El Hadj Saidou Nourou Ba de la Radio futurs médias. Dehors, Ziguinchor semble en ébullition. Jeunes comme vieux sortent spontanément de leurs maisons et commerces pour applaudir l'enfant chéri de la ville. ‘’La messe est déjà dite. Aujourd’hui, nous avons montré à tout le monde que Ziguinchor c’est pour Ousmane Sonko. Nous allons tous les battre’’, lance Mamadou Baldé avec euphorie.

Quand Sonko salue ses adversaires

16 h, voilà le candidat au rond-point Aline Sitoé Diatta. Le télescopage tant redouté semble imminent. Le cortège d’Ousmane Sonko passe au milieu des militants de Benno, encadré depuis Bignona par des gendarmes armés jusqu’aux dents. Au niveau du rond-point, c’est la guerre des mots et des pancartes. Mais, finalement, plus de peur que de mal. Chaque camp se limitant à vanter les mérites de son candidat. Debout dans son toit ouvrant, le leader de Pastef, vêtu d’un bazin jaune, lève la main vers le ciel, saluant ses adversaires. Le public est en transe. Et le cortège prend la route de l’Escale pour rejoindre le stade Néma. Laissant derrière des militants de Bby médusés.

Partout, c'est la liesse. Une marée humaine indescriptible qui court et qui chante derrière le candidat de Sonko-Président. Avec plein d’émotion, ils poursuivent : "Ho wé wo ya yé bi le dian be diyala casa fonikel wol le paré ta Ziguinchor Sonko binala" en socé, traduit Ibrahima Badji. Ça signifie : "Aujourd'hui, votre fils est arrivé. Les Ziguinchorois sont prêts pour accueillir leur fils Ousmane Sonko." Eugénie Jacob Tendeng, la cinquantaine, est de ceux-là que la venue du jeune leader rend fier. Malgré la chaleur, elle accourt avec sa veste, jusque devant le véhicule. Le candidat se penche vers elle pour prendre le bâton en forme d'arc qu’elle tient entre ses bras. Très contente, la dame le lui donne avec beaucoup de joie. Sonko fait signe de grimper avec l'objet d'art. Eugène explique : ‘’Il montre simplement que c'est un vrai fils de la Casamance. Cet objet, on l'utilise pour monter sur les palmiers.’’ Sur l’autre main, Mme Tendeng tient un petit récipient qui sert à recueillir le vin de palme.

Sur Ousmane Sonko, elle témoigne : ‘’Nous sommes fiers de lui. Il fait honneur à la Casamance.’’ Puis, le cortège de continuer sa procession vers l'antre mythique, le stade Néma devenu stade Jules-François Bocandé. Passant par Santhiaba, Boucotte… Et plus l’on s'approche du stade, plus la foule se massifie. Visiblement ravi par un tel accueil, Ousmane ne cesse de distribuer des saluts à gauche comme à droite. Fatmata Binga Barry quitte sa table au marché de Boucotte, chantant et dansant en l’honneur du fils de la Casamance. Elle a du mal à cacher sa joie débordante. "Je l'aime, parce qu’il est jeune. Il aime Ziguinchor et il aime ses parents. Tous mes enfants sont avec lui et c’est pourquoi je suis avec lui".

Au stade, c’était l’apothéose avec des milliers de militants déterminés aux côtés du plus jeune candidat.

CLASSICO

Sonko dans la peau du roi de la Casamance

Galvanisé par un public venu nombreux, Ousmane Sonko proclame sa victoire, avant même de jouer le match.

Toujours à Ziguinchor, Ousmane Sonko s’est prononcé sur la violence dans cette campagne électorale. Le candidat de la coalition Sonko-Président accuse ouvertement la majorité d’être l’unique responsable de cette violence. Il peste : ‘’Nous avons cessé d'avertir. Nous avons une jeunesse saine qui a les moyens pour se défendre. S'ils continuent ainsi, nous lancerons un appel à tous les candidats de l’opposition de mutualiser leurs forces pour leur démontrer qu'ils sont en minorité dans ce pays.’’

Mieux, Ousmane Sonko invite autorités religieuses et forces de défense et de sécurité à ramener le régime à la raison. ‘’J'invite les autorités religieuses, dit-il, à se prononcer sur cette situation, avant qu'il ne soit trop tard. Notre armée, la gendarmerie et la police, qui sont des forces républicaines, doivent aussi refuser toute instrumentalisation. Ils sont là pour tous les Sénégalais. S'ils ne peuvent pas s'interposer, ils n'ont qu'à être neutres. Et nous allons montrer à Macky Sall qu’il est minoritaire’’. Macky Sall, à l’en croire, devrait commencer par présenter ses excuses à la Casamance qui, selon lui, n’a même pas daigné se déplacer en Casamance, suite au massacre de Bofa Bayottes.

L’heure de la riposte

Convaincu d’être le maitre dans son fief, il défie le chef de l’Etat : ‘’Ici, il n’y aura même pas combat. Thioky doufi ame. Nous allons le laminer.’’ Concernant son offre, le leader de Pastef promet, s’il est élu, de faire de la région de Ziguinchor un hub commercial et financier, d’y construire un marché moderne qui va polariser toute la sous-région… Il promet également de renforcer l’offre de santé et d’éducation pour faire de Ziguinchor une attraction sur ces volets. Ousmane Sonko, sans verser dans le discours régionaliste, compte également s’appuyer sur le tourisme pour booster l’économie de la région. Un programme qui sera adossé sur la diversité culturelle et la nature luxuriante de la région. ‘’La Casamance, renchérit-il, est une bénédiction de Dieu pour les Casamançais’’. Il espère gagner avec un score de 85 %
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