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Attaques contre les magistrats: Les acteurs de la Justice sortent du bois
Publié le vendredi 8 fevrier 2019  |  Sud Quotidien
Rentrée
© Présidence par DR
Rentrée solennelle des cours et tribunaux
Dakar, le 8 janvier 2019 - La cérémonie officielle de rentrée solennelle des cours et tribunaux s`est déroulée, ce mardi, à la Cour suprême, en présence du chef de l`État et du garde des Sceaux.
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Le Premier président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji, le Procureur près de la dite Cour, Lansana Diaby, et le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, ont tous les trois exprimé leur amertume face aux attaques contre la justice. Ils étaient hier, jeudi 7 février, à la cérémonie de prestation de 13 magistrats affectés dans les Tribunaux du ressort de la Cour d’appel de Dakar.

Le Premier président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji, a déploré le fait que la justice soit l’objet de critiques qui, parfois dit-il, sont l’œuvre de personnes extérieures au corps et qui se réfugient derrière les réseaux sociaux. Même si elles sont infondées, le Premier président de la Cour d’appel de Dakar trouve que les magistrats doivent écouter ces critiques car elles expriment la mauvaise perception que les concernés ont de la justice.

Cependant, Demba Kandji a tenu à mettre en garde les nouvelles recrues de la magistrature à qui il s’adressait, les prévenant que dans une démocratie débridée comme la nôtre, noyée dans un éternel débat politicien, on peut, sans jouer les cassandres, prédire un risque rampant de contamination politique de la décision de justice. Une contamination qui peut avoir lieu, trouve Demba Kandji, si les magistrats méprennent leur conception de l’indépendance qui ne doit être autre chose qu’un rempart contre toute influence extérieure.

Le Procureur général près de la Cour d’appel de Dakar, Lassana Diaby, a, quant à lui, déploré les évènements qui ont eu lieu au palais de justice pendant les grand procès comme celui de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. «Nous avons vécu une année judiciaire particulièrement intéressante. Le temple de Thémis, jadis un lieu de solennité, a été un lieu empreint de solennité qui s’est transformé en un lieu de meeting. Les magistrats, jadis accueillis dans le plus grand respect, font l’objet de hués et d’insultes de toute sorte. Aussi bien dans les salles d’audiences que les plateaux de radios et de télévisions, et n’en parlons pas, les réseaux sociaux», a-t-il déploré, tout en précisant qu’aucun incident d’audience n’a abouti à une quelconque arrestation, malgré les troubles. Mieux, ajoute-t-il les décisions ont été rendues dans l’ultime conviction des juges.

Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Gueye, juge, pour sa part, que les critiques formulées à l’encontre de la justice manquent parfois d’objectivité. Pis, elles sont abusives et excessives. Pour l’avocat, la critique qui doit retenir l’attention des magistrats doit être celle venue de leurs pairs, des avocats, des doctrinaires et autres théoriciens et praticiens du droit. Elles doivent être également celles qui viennent de leur propre conscience. Les autres ne sont pas des critiques, mais l’expression de ressentiments de personnes déçues par une décision judiciaire, a-t-il estimé.
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