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Malaise chez les pro-khalifa: Barth’ aphone et Bamba Fall ‘’suspect’’
Publié le vendredi 1 fevrier 2019  |  Rewmi
Rassemblement
© Partis Politiques par DR
Rassemblement pour marquer les 365 jours d`emprisonnement de Khalifa Sall
Dakar, le 7 mars 2018 - Les partisans de Khalifa Sall se sont réunis, aujourd`hui, à l`Hôtel de Ville de Dakar, pour marquer les 365 jours d`emprisonnement de leur leader qui est également le maire de la capitale.
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Le jeu politique devient de plus en plus clair. Après le ralliement d’Aïssata Tall Sall, d’Ahmet Fall Braya, d’Aïda Ndiongue que nous avions déjà annoncé depuis longtemps dans cette rubrique, d’autres vont suivre dans les prochains jours.

Idrissa Seck, de son côté, profite du parrainage et arrive à avoir pas mal de leaders à ses côtés, comme Malick Gackou et Amsatou Sow Sidibé.

Bien sûr, Sonko et Me Madické Niang sont aussi dans cette même dynamique. Et d’ici dimanche, on saura vraiment qui est qui.

Néanmoins, on peut, en attendant, se demander ce qui arrive dans les rangs des pro-Khalifa ?

Les plus irréductibles de ses lieutenants, en l’occurrence Barthélémy Dias et Bamba Fall, sont, eux aussi, entrés dans une forme d’aventure ambiguë comme nous l’écrivions pour Aïssata Tall Sall, il y a de cela quelques semaines.

En effet, comme tout le monde l’aura remarqué, le Maire de Mermoz Sacré-Cœur est entré dans une forme d’hibernation politique. Il est devenu aphone pour quelqu’un qui ne ratait aucune occasion de dire que c’est Khalifa qui est son candidat et qu’il n’y a pas d’alternative à cela.

Ce silence n’est pas dans ses habitudes. Il aurait, s’il n’y avait pas de pression contre lui, depuis longtemps tenu en haleine les Sénégalais sur des batailles au profit de son leader ou de l’opposition tout court.

Bien sûr, depuis que son père Jean-Paul Dias s‘est rapproché de Macky, on a senti un certain refroidissement dans le radicalisme légendaire du fils. Le père y est-il pour quelque chose ? On le soupçonne bien. Car, dépourvu de base politique au vrai sens du mot, le meilleur service que Jean-Paul peut rendre à Macky, lui qui a rejoint la nouvelle majorité présentielle, est de ‘’raisonner’’ son fils.

Y est-il parvenu ? Tout l’indique au regard de la tournure prise par les évènements.

Quant à Bamba Fall, le maire de la Médina, il a repris le jeu de yoyo en continuant à danser un tango qu’on lui connaissait au moment du décès de son oncle.

Il a failli alors rejoindre ‘’le Macky’’ parce que le Premier ministre était venu présenter les condoléances du Gouvernement avec, bien sûr, une enveloppe bien garnie.

En osant publiquement dire qu’il ne va pas forcément se conformer au ‘’ndigeul’’ de Khalifa alors qu’il a été le premier à théoriser le rapprochement avec Idy, il devient ‘’suspect’’. Bamba, démarché depuis longtemps, est-il sur le point de basculer ? Ce n’est pas une hérésie de le penser.

En tout état de cause, le ralliement est une forme tout aussi pernicieuse de transhumance. Et tous ceux qui sont tentés doivent savoir qu’ils ont fait le choix entre le réalisme de la ‘’politique alimentaire’’ et leurs convictions profondes.

Le pouvoir ne s’y trompe pas. Et Macky a déjà annoncé que d’autres membres du C25 vont venir grossir les rangs de la majorité et il n’a pas tort.

Des tergiversations et manœuvres qui sèment le doute dans l’esprit de nombreux Sénégalais qui se demandent à qui se fier.

La situation politique nationale est d’autant plus critique à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale que ceux qui renient aujourd’hui leurs convictions d’hier, étaient souvent les plus sarcastiques dans leurs critiques contre le candidat sortant.

Beaucoup d’ailleurs se demandent sur quels leviers Macky s’appuie pour ‘’convaincre’’. Est-ce le bâton ou la carotte ? Ou les deux à la fois ? Allez savoir.

Il nous semble en effet que l’on est en train d’assister à la fin des idéologies dans les partis, à l’éthique en politique et à l’engagement désintéressé, s’il a jamais existé.

Et on peut se demander s’il faut encore continuer à perpétuer un système qui a eu ses limites. Le fait de ‘’gagner ensemble et de gouverner ensemble’’ est d’autant plus problématique que ceux qui perdent, entendent, par le biais de la transhumance, eux aussi, participer au ‘’gouverner ensemble’’.

Pis, ce sont les ressources de l’Etat qui servent le plus souvent de budget de guerre afin de faire plier des adversaires qui n’hésitent pas alors, le plus souvent, à changer de camp.

Et personne n’est à l’abri…

Assane Samb
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