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Introduction dans le système de la police: L’as de l’informatique soutient avoir découvert une faille
Publié le mercredi 23 janvier 2019  |  Enquête Plus
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Le parquet a requis hier, une peine de 2 ans dont 6 mois ferme contre un jeune crack en informatique. Accusé d’accès et de collecte frauduleux dans un système informatique, notamment celui-ci de la police, S. Fall soutient qu’il voulait sensibiliser les policiers sur une faille qu’il avait décelée.

‘’L'homme prend ses curiosités pour de l'amour’’. Cette citation de Henri René Lenormand tirée de son ouvrage ‘’Terre de Satan’’ sied bien au cas de S. Fall, un jeune programmeur et cyber-défenseur. A 21 ans, il est un as de l’informatique. Sa curiosité ou plutôt son ingéniosité et son amour de l’informatique l’ont poussé à déceler une faille dans le système de la police. Seulement sa découverte qui devait lui valoir des hommages, l’a plutôt conduit en prison, depuis mai 2018.

Hier, il a été attrait à la barre de la 3ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar pour accès frauduleux dans un système informatique. Il a été arrêté, lors d’une journée de cyber-sécurité organisée par la police au King Fadh. Lors de cette journée de porte ouverte, S. Fall était autorisée à faire une présentation. Après celle-ci, il a décidé de visiter différents stands et c’est là que ses difficultés ont commencé. ‘’J’ai découvert que leur télévision avait une faille. J’en ai parlé à la policière en lui faisant comprendre que n’importe qui pouvait y diffuser des images. Pour la convaincre, je l’ai éteinte grâce à un programme que j’ai installé sur mon téléphone’’, s’est défendu S. Fall, à la barre.

A l’en croire, il a agi sur autorisation de la policière et les collègues de celle-ci étaient même stupéfaits et rigolaient avec lui. Seulement, lorsque le commissaire est venu, il a vu rouge et s’est mis à lui crier dessus. Aussi a-t-il contesté de s’être introduit dans les données de la police. ‘’C'est une télévision et non un ordinateur. C'est pourquoi, je n'ai pas compris, lorsqu'on me parle d'accès frauduleux à un système informatique’’, soutient S. Fall.

Interpellé sur le permis canadien trouvé dans un de ses ordinateurs ainsi que des données de la Sonatel et de Microcred, il a nié les avoir mis dans son système. ‘’Je collaborais avec le Colonel Issa Diack de la Section de recherches de la gendarmerie. C’est lui qui m’avait remis l’ordinateur avec les données et celles-ci remontent en 2013’’, s’est défendu le prévenu.

Quoiqu’il en soit, le substitut Seydina Oumar Diallo estime que l’informaticien s'est immiscé dans un système sans autorisation. ‘’Le législateur ne définit pas le mode d'accès’’, a martelé le parquetier. Pour lui, ‘’les faits sont têtus’’ et que ‘’même s'il y avait des failles, il ne devait pas y pénétrer’’. Il a requis 2 ans dont 6 mois ferme.

La défense : ‘’S. Fall devait être honoré’’

Ce réquisitoire n’a pas plu aux avocats de la défense qui estiment que leur client devait être honoré et félicité. Parce que, pour Me Ousmane Thiam, non seulement, ‘’la télévision est un appareil électroménager’’, mais, leur client était à la manifestation pour faire une démonstration et il en a fait. II s’y ajoute que ‘’l'enquête ne dit pas si S. Fall a utilisé, supprimé ou modifier un mot de passe’’. Me Aboubacry Barro a laissé entendre pour sa part que leur client s’est retrouvé à la barre, parce que la police a peur du progrès.

‘’Il a prouvé là où le commissaire n'a pas pu le faire. Il devait être promu et c'est dommage qu'il soit en prison. 8 mois à côtoyer les caïds. On a étouffé la créativité pendant huit mois’’, a-t-il fulminé. Abondant dans le même sens, Me Youssoupha Camara a laissé entendre que ‘’c’est le procès de la peur de l’inconnu’’. A son avis, ‘’le commissaire a pris peur’’ et que le juge d’instruction aurait dû entendre le Colonel Diack. Au regard de ces manquements, le doute doit être appliqué à l’informaticien, surtout que, dit-il : ‘’les données retrouvées dans l’ordinateur remontent au moment où leur client avait 15 ans’’.

S. Fall qui sera édifié sur son sort, le 12 février prochain, a recouvré la liberté à la fin du procès.

FATOU SY
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