Le cri de guerre de l’Opposition

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Publié le mardi 22 janvier 2019 | Rewmi

© aDakar.com par SB
Réunion de l`opposition réunie au sein du C25
Dakar, le 21 janvier 2019 - L`opposition réunie au sein du Collectif des 25 a tenu une réunion d`urgence au siège de BGG sur la VDN, à Dakar.

Les leaders politiques du C25 se sont réunis hier au siège de Bokk Gis-Gis, à Dakar, pour apprécier la situation politique nationale marquée par l’invalidation de la candidature de nombre d’entre eux.

Comme on s’y attendait, le discours a été radical, hostile, guerrier. Mamadou Diop Decroix a étalé tout son talent oratoire pour faire ressortir ce qui est clairement un plan de guerre.

Ainsi, les leaders ont lancé surtout un appel aux jeunes et aux femmes présents dans toutes les communes et zones rurales du pays, pour leur dire de se constituer en comités pour une riposte appropriée.

Ces hommes politiques comptent sur leurs militants mais aussi et surtout sur les Sénégalais. Avec humour, l’appel n’a même pas épargné les journalistes…

C’est dire à quel point la détermination était sans faille hier de la part de leaders prêts à en découdre.

Ils promettent ainsi de faire des tournées partout où le besoin se fera sentir.

Ils disent et répètent que ‘’Macky Sall n’est pas candidat’’ et que les populations doivent le considérer comme tel. Donc, ‘’personne ne doit voter pour lui-même s’il fait campagne’’, fulmine Decroix.

Pis, ils promettent d’empêcher Macky de faire campagne.

Un discours déjà entendu de la part d’un membre du Comité Directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Amadou Sall. Il avait déjà promis, ce dimanche, qu’il n’y aurait pas d’élection au Sénégal.

Tout indique que c’est le Front patriotique de résistance qui mène les opérations, étant entendu qu’ils ont été, avec les partisans de Khalifa Sall, les plus durement touchés par le parrainage. Son radicalisme a affecté le reste de l’opposition, même si Malick Gackou avait, lui aussi, donné le ton.

Le C25 qui prend à témoin l’opinion sur le fait qu’il a tout fait pour respecter la légalité républicaine et qu’il ne peut plus tolérer les actes ainsi posés par Macky, s’engage dans une dynamique sans équivoque de révolte et de résistance populaire.

Bien sûr, ils connaissent aussi les limites de leur démarche. Comme Decroix l’a si bien dit, tout dépendra de l’adhésion ou non des populations à leur démarche. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance.

Nous sommes à quelques jours de la campagne électorale, le matériel lourd est déjà arrivé, la carte électorale sera connue ce jeudi et les choses sérieuses vont commencer.

Et ce que nous avons compris, dans cette démarche, c’est que l’opposition vient de trouver son cri de guerre. Ce cri de ralliement qui lui manquait tant.

En 2012, le cri de guerre unificateur était d’empêcher Abdoulaye Wade à faire un troisième mandat. Cette motivation avait réuni les troupes, motivé les engagements jusqu’à la mort d’une dizaine de personnes.

Aujourd’hui, avec le parrainage, c’est la bataille contre l’invalidation de candidatures de 22 postulants qui est le cri de guerre. Macky vient ainsi d’offrir à son opposition ce qui lui manquait tant.

Il ne faut pas comprendre dans la démarche des leaders une quelconque apologie de la violence. Je ne suis pas convaincu qu’ils veuillent brûler le pays.

Mais en adoptant cette démarche, ils savent qu’ils vont faire mal à leur adversaire. Car, ce sera l’occasion de lui porter l’estocade en créant les conditions maximales de la mobilisation et de la ‘’dysempathie’’ de tous à son égard. Exactement comme ce qui était arrivé à Wade en 2012.

Ceci ne garantit nullement la victoire, mais, dans tous les cas, elle va souder et galvaniser les troupes et, partant, les électeurs.

Assane Samb

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