C’est le branle-bas de combat chez les médecins vétérinaires du Sénégal. Les membres de la corporation sont montés au créneau, ce week-end, pour exiger plus de considération de la part de l’Etat du Sénégal.
Les médecins vétérinaires de ce pays se considèrent comme des laissés-pour-compte. Lors d’un point de presse, ce samedi à Rufisque, ils ont déploré le traitement de faveur accordé à leurs collègues pharmaciens, médecins et chirurgiens-dentistes, alors que, signale le secrétaire général du syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal, leur condition est peu enviable. Une situation qui, selon lui, risque de ne plus voir un seul vétérinaire dans l’administration. « Nous avons vu que, sur les 40 médecins vétérinaires qui ont été recrutés en 2016, actuellement, les 20 sont partis. Bientôt, on n’aura plus de vétérinaires dans l’administration », prévient-il.
En effet, fait savoir Alioune Badara Kane Diouf, « on constate que tous les corps cités plus haut sont classés à la hiérarchie A1 spéciale, à l’exception des docteurs vétérinaires civils. La conséquence est qu’ils ont des indemnités de responsabilité particulière de 250 000 Fcfa, au moment où les vétérinaires sont scotchés à 150.000 Fcfa. En plus, il y a un rallongement de leur âge de retraite à 65 ans et, jusqu’à présent, les vétérinaires sont scotchés à 60 ans, alors que nous avons les mêmes années d’études et le même diplôme ». Une même formation sanctionnée par un diplôme d’Etat délivré par la même faculté de médecine.
Devant autant d’incompréhensions, ces médecins demandent d’audience au Chef de l’Etat, depuis 6 mois. Ils attendent toujours. « Nous constatons un mutisme incompréhensible de l’Etat, doublé de sa sourde oreille », se plaint le secrétaire général du syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal. Qui souligne « une autre indemnité de représentation médicale destinée aux médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et les médecins vétérinaires militaires laissant en rade les médecins vétérinaires civils ».
‘’Nous avons des salaires misérables’’
Une injustice notoire, selon docteur Anta Diagne de la direction du service vétérinaire, pour qui « la revalorisation de la profession de vétérinaire est aujourd’hui une urgence ». Elle rappelle que ses camarades courent, depuis 2011, derrière les mêmes indemnités. Alors que, déclare-t-elle, « au fin fond du Sénégal, ce sont les seuls fonctionnaires que vous trouvez et ils sont sous payés. Nous avons des salaires misérables ».
Les médecins vétérinaires sollicitent l’implication du président de la République pour la prise en compte de leurs doléances.