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Me Ciré Clédor Ly : "La loi est tordue et traumatisée"
Publié le mardi 22 janvier 2019  |  Seneweb.com
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© aDakar.com par SB
La Cour suprême maintient Khalifa Sall en prison
Dakar, le 20 juillet 2017 - La Cour suprême a rendu sa décision sur la demande de mise en liberté provisoire de Khalifa Sall. Le maire de Dakar va donc attendre en prison son jugement dans l`affaire de la Caisse d`avance. Photo: Me Ciré Clédor Ly, avocat de Khalifa Sall
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La décision du Conseil constitutionnel invalidant la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle de 2019 ne surprend guère Me Ciré Clédor Ly, un des conseils de l'ex-maire de Dakar. Joint par téléphone par Seneweb, l'avocat, qui se trouve présentement à Abuja (Nigeria), considère que la "loi n'a pas été seulement tordue, elle a été traumatisée".

"La décision du Conseil constitutionnel comme celle de la Cour suprême n'ont nullement surpris, car nul n'ignore que l'État avait mis en place des réformes, six mois avant le déclenchement du processus électoral, pour éliminer les challengers qui pouvaient gêner le chef de l'État, candidat à sa propre succession."

La décision du Conseil constitutionnel invalidant la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle de 2019 ne surprend guère Me Ciré Clédor Ly, un des conseils de l'ex-maire de Dakar. Joint par téléphone par Seneweb, l'avocat, qui se trouve présentement à Abuja (Nigeria), considère que la "loi n'a pas été seulement tordue, elle a été traumatisée".

"La décision du Conseil constitutionnel comme celle de la Cour suprême n'ont nullement surpris, car nul n'ignore que l'État avait mis en place des réformes, six mois avant le déclenchement du processus électoral, pour éliminer les challengers qui pouvaient gêner le chef de l'État, candidat à sa propre succession."

La réaction est de Me Ciré Clédor Ly. Selon l'avocat, la justice, qui devait être au-dessus de tout soupçon, devient l'instrument chargé de manipuler la loi pour ce faire.

"Elle a été très médiocre dans l'exécution de cette tâche qui, finalement, a permis aux Sénégalais et à la communauté internationale d'avoir la preuve de l'évidence qui est d'écarter, par un coup de force, avec brutalité, Khalife Ababacar Sall de la compétition électorale", s'indigne-t-il.

Me Ly poursuit : "La loi n'a pas été seulement tordue, elle a été traumatisée par les juges qui ont battus tous les records de traitement rapide des procédures dans l'histoire judiciaire africaine, pour mettre en exécution le complot judiciaire. Les décisions renduesn'ont été que le reflet du reniement des sacerdoces et la trahison de la foi du juge, et cela, non plus, ne m'a pas surpris du tout, car le Sénégal a rompu les amarres de l'État de droit depuis l'aube de la seconde alternance et a choisi la brutalité et la répression policière et judiciaire, prémisses d'une gouvernance autoritariste et fasciste."

"Khalifa est toujours candidat"
L'avocat de Khalifa Sall estime que "la justice au Sénégal est devenue un facteur de déstabilisation du système démocratique". Il ajoute : "Les juges en assumeront l'entière responsabilité dans l'histoire pour haute trahison en tant que comploteurs contre leur propre nation."

À en croire Me Ciré Clédor Ly, "Khalifa Sall est victime, comme tous les Sénégalais à qui le Conseil constitutionnel a privé du droit élémentaire de faire le choix libre d'un candidat pour présider aux destinées du peuple, par la restriction des candidats et la canalisation de choix".

Toutefois, avertit son avocat, l'ex-maire de Dakar "n'abdique pas" dans ce combat. "Il est toujours candidat, à son avis, car il remplit les conditions posées par la constitution et son dossier électoral comporte toutes les pièces exigées par le code électoral, n'étant privé par aucune décision de justice de ses droits politiques."

Me Ly interpelle la communauté internationale "sur les dérives de l'État du Sénégal et sa justice qui tente d'exercer sur lui une violence illégitime".
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