La mal gouvernance reste encore une réalité au Sénégal. Selon Bakary Malouine Faye, coordonnateur adjoint du Forum Civil de Tambacounda, ‘’notre pays s’enlise même dans la mal gouvernance et la corruption’’.Et si la bonne gouvernance n'était finalement qu'un vain mot au Sénégal, galvaudé au gré des contextes et des politiques, sans substance réelle et sans espoir de devenir une vraie réalité ? Malgré les efforts inlassables réalisés dans ce sens, elle reste, avec la corruption, une pratique très courante sous nos cieux. C’est la conviction du coordonnateur adjoint du Forum civil régional de Tambacounda, Bakary Malouine Faye. Selon ce dernier ‘’le Sénégal s’enlise dans la corruption et la mal gouvernance parce que, malgré tous les efforts qui ont été faits jusque-là, nous ne sentons pas une évolution réelle de la situation’’.Il en veut pour preuve des outils d’évaluation comme l’indice de la perception de la corruption en 2013 où, renseigne-t-il, ‘’le Sénégal n’a pas du tout évolué’’. Ensuite, l’indice Mo Ibrahim pour la gouvernance en Afrique, qui ‘’sanctionne positivement ou négativement les chefs d’Etat africain par rapport à leur gouvernance’’.Dans cet indice, explique le coordonnateur du Centre de gouvernance participative (CGP) de Tambacounda, ‘’ne serait-ce que cette année, aucun chef d’Etat n’a été primé’’. Pour l’enquête Afro-baromètre sur la corruption et la gouvernance, Bakary Faye estime que ‘’tous les secteurs d’activité au Sénégal sont corrompus’’. Et dans l'autre indicateur, le Doing Business, le Sénégal est avant-dernier dans l’espace UEMOA.
‘’Tout le monde sait qu’un environnement corrompu n’est pas favorable pour faire des affaires. L’impunité favorise tout simplement la corruption. Quand il y a des actes de corruption constatés et dénoncés, l’Etat doit sévir. Et ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Beaucoup d’initiatives ont été menées avec le nouveau régime, avec par exemple la réactivation de la loi sur l’enrichissement illicite et les procédures judiciaires contre des présumés enrichis illicites, mais il reste beaucoup à faire’’, a souligné M. Faye qui animait hier un atelier sur la gouvernance et la corruption, organisé à Saly par le Forum Civil.
Si le Sénégal reste une vitrine démocratique et un bon exemple en Afrique, il n'en reste pas moins que cette démocratie reste une ‘’démocratie formelle’’ dans laquelle le jeu consiste à aller aux échéances électorales et à choisir nos dirigeants de façon transparente et démocratique. ‘’Mais au-delà, que faisons-nous pour promouvoir la bonne gouvernance ?’’ se demande-t-il. Réponse : ‘’Pas grand-chose’’. ‘’Dans un Etat de droit, pour que le droit soit respecté, il faut que des sanctions soient prises lorsque des fautes ont été constatées’’, rappelle-t-il.