Le Parquet spécial près la Crei a requis lundi la traduction de Karim Wade en jugement pour enrichissement illicite. Mais aussi Bibo Bourgi et consorts, pour complicité d’enrichissement illicite. Toutes les oreilles sont tendues vers Cheikh Tidiane Bèye, qui décidera du sort de Karim Wade et Cie au plus tard demain.
Un procès pour Karim et ses coinculpés. C’est ce que propose le Parquet spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le Quotidien a appris que Alioune Ndao a fait ses réquisitions dans l’après-midi de lundi et non hier. Dans son réquisitoire définitif, il a proposé à la Commission d’instruction de traduire l’ancien ministre devant la juridiction de jugement pour enrichissement illicite, tout comme les autres pour complicité d’enrichissement illicite. Le Procureur spécial estime, en effet, qu’il y a des «charges suffisantes» qui pèsent sur M. Wade et tout ce beau monde qui l’avait accompagné en prison. Il s’agit de Bibo Bourgi, Mbaye Ndiaye, Pape Mamadou Pouye, Cheikh Diallo, Pape Abdou Diassé, Ely Manel Diop et Pierre Agboba.
Non-lieu partiel pour X
Quant à X qui avait fait l’objet d’un réquisitoire introductif, Alioune Ndao a requis un non-lieu partiel. Parce que, confie-t-on, les enquêteurs n’ont pas pu identifier, pour le moment, d’autres personnes qui seraient mêlées à ce dossier. Les avocats peuvent faire des observations par rapport à ces réquisitions. L’on annonce que c’est ce que Me Borso Pouye envisage de faire au nom de son client Cheikh Diallo qui avait chargé Karim Wade dans un mémo-défense adressé aux magistrats instructeurs publié par Libération. Le Parquet a proposé. La Commission d’instruction disposera. Et au plus tard jeudi, les personnes poursuivies devraient être édifiées sur leur sort. Si Cheikh Tidiane Bèye et Cie vont suivre Alioune Ndao ou ordonner un non-lieu.
Karim Wade a été placé sous mandat de dépôt le 17 avril 2013. Il a été mis en demeure de justifier la licéité de 694 milliards de francs Cfa que lui prête le Parquet spécial. A quelques jours de la fin de l’instruction, une seconde mise en demeure lui a été servie à partir d’éléments nouveaux issus des Commissions rogatoires. Le Procureur spécial avait évalué la fortune du fils de Abdoulaye Wade à la banque Julius Bär de Monaco à 99 milliards de francs Cfa. Ce qui prolongera son séjour carcéral pour une nouvelle instruction. Et alors que la procédure tire à sa fin, la Crei a enfoncé le clou avec une découverte de plus de 45 milliards de francs Cfa dans un compte de M. Wade logé à la banque Icbc de Singapour et une société dénommée African handling service Guinée-Bissau (Ahsbg) enregistrée aux Îles Vierges Britanniques.