En janvier 2018, Robert Bourgi avait déclaré vouloir « niquer » l’ancien candidat à la présidentielle. Des propos jugés « violents » par le conseil de discipline du barreau de Paris, qui a décidé de le suspendre de ses fonctions pendant un an.
« François Fillon, j’ai décidé de le tuer pour diverses raisons […] Je vais le niquer. » Pour ces propos, tenus le 29 janvier 2018 sur notre antenne, l’avocat Robert Bourgi a été condamné par ses pairs le 18 décembre dernier, a appris BFMTV auprès du barreau de Paris, confirmant une information de l’Express. Il écope d’une interdiction d’exercer pendant un an, et dispose d’un mois pour faire appel de cette décision.
A l’issue d’une enquête disciplinaire, le conseil du Barreau de Paris a estimé que ces séquences télévisées donnaient « des avocats une image violente, vulgaire et cynique, de nature à nuire à l’image de la profession ».
La « violence » des propos et la « description minutieuse » du piège tendu à François Fillon seraient « incompatibles avec les principes de modération, de dignité et de délicatesse qui figurent parmi les 16 principes essentiels qu’un avocat doit respecter en toutes circonstances et pas seulement dans son cadre professionnel », indique l’arrêté de la décision consulté par L’Express.
Se venger de François Fillon
Le 29 janvier 2018, Robert Bourgi avait avoué, lors d’un documentaire diffusé sur BFMTV, nourrir une « grosse colère » contre François Fillon qui, selon lui, aurait eu un comportement inapproprié envers Nicolas Sarkozy. « Il a été ignoble avec Nicolas Sarkozy (…) qui touche à Sarkozy me touche », disait-il. Robert Bourgi fomente alors un plan pour se venger et offre trois costumes Arnys à François Fillon après sa victoire à la primaire, pour une valeur de 13.000 euros. L’avocat « balance » ensuite l’info à la presse. La révélation fait son effet: la candidature de François Fillon, déjà très fragilisée par les révélations sur son épouse, est définitivement plombée.
En 2012, Robert Bourgi avait déjà été sanctionné par le conseil de discipline. Il avait révélé avoir porté des mallettes d’argent à Jacques Chirac et Dominique de Villepin. L’enquête judiciaire ouverte par le parquet sur ces faits avait été classée mais le barreau de Paris avait condamné l’avocat à une interdiction d’exercer de 2 ans dont 6 mois ferme.