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Rejet massif des parrainages des candidats de l’opposition : les sept vigies incriminent le dispositif de vérification
Publié le mercredi 9 janvier 2019  |  Enquête Plus
Pape
© Autre presse par DR
Pape Diop, leader de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis
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Au lendemain des opérations de vérification des parrainages par le Conseil constitutionnel, les sept personnalités de la société civile cooptées par le juge des élections pour superviser les travaux, ont rendu leur rapport hier. Selon le Pr. Babacar Guèye et Cie qui ont fait face à la presse, même si le parrainage n’est pas un échec, ses modalités d’application posent problème.

Si les opérations de vérification des parrainages ont suscité autant de polémiques, c’est parce que, dans les faits, beaucoup de contestations ont été formulées par les recalés. Pour les Pape Diop, Pierre Goudiaby Atépa, Boubacar Camara, Hadjibou Soumaré et autres rejetés d’office du parrainage qui ruent depuis lors dans les brancards, la fiabilité du dispositif de vérification mis par le Conseil constitutionnel est à revoir. Pas plus tard qu’hier, le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) Abdoul Mbaye, s’est joint à ce concert de récriminations et a de nouveau démonté l’argumentaire du juge des élections, en soutenant que beaucoup de parrainages pourtant valables ont été tout simplement invalidés dans le seul but d’écarter des candidats.

Leurs soupçons semblent être confirmés par les sept personnalités de la société civile cooptées dans les opérations de vérification. Le Pr. Babacar Guèye et ses camarades, qui ont fait face à la presse hier à Dakar, ont décelé beaucoup de couacs dans les modalités d’application de la loi sur le parrainage et dans le dispositif de vérification. Sur le principe, même s’ils soutiennent que le parrainage n’est pas un échec, ils avouent toutefois que les modalités comportent énormément de limites qu’ils avaient pourtant entrevues et qui, malheureusement, se sont avérées au sortir des opérations de vérification. ‘‘Le parrainage, tel qu’il a été envisagé, n’est pas bon. Les modalités de cette loi comportent beaucoup de limites.

Il va falloir la revoir de fond en comble pour la révision, pour la rendre beaucoup plus acceptable et en faire une loi la plus consensuelle possible’’, déclare le président de la Plateforme des acteurs non étatiques. Qui soutient que les limites du parrainage tournent autour de la réglementation de l’ordre de passage des candidats à la candidature qui a donné lieu, le mardi 11 décembre 2018, à de chaudes empoignades devant le Conseil constitutionnel, l’absence de référentiel précis sur le logiciel de traitement pour éviter les erreurs matérielles, le manque d’informations sur le logiciel des données utilisées et l’absence d’informations détaillées pour les candidats sur les motifs des rejets et autres doublons.

Pour corriger ces imperfections, les sept personnalités de la société civile ont formulé des recommandations. Pour le Pr. Babacar Guèye et ses camarades, il est important, pour les prochaines échéances électorales, de donner la possibilité aux candidats qui le souhaitent de vérifier les détails des motifs de rejet et de formuler des réclamations avant la publication de la liste des candidats, de mettre en place une plateforme unique d’enregistrement simultané des parrainages avec un accès codé pour tous les candidats.

Mais, aussi, de revoir le mode de traitement des données en réduisant au minimum le nombre de champs à vérifier, d’installer un dispositif de vérification et de contrôle en présence de l’ensemble des représentants des candidats, d’envisager un système de parrainage alternatif par des députés, des élus locaux ou des électeurs tel que préconisé par la société civile dans sa médiation entreprise lors des concertations sur le processus électoral. Selon Valdiodio Ndiaye, Coordonnateur du programme de la société civile ‘‘Sunu élection’’, il faudra aussi prendre des mesures adéquates pour rendre plus souple la gestion des parrainages en vue des élections départementales et municipales, et faire une évaluation du dispositif technique de traitement du parrainage avec l’ensemble des acteurs concernés. Cela, dit-il, dans le but de tirer toutes les leçons d’amélioration et de corrections nécessaires, y compris en révisant profondément la loi sur le parrainage.

ASSANE MBAYE
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