Thiès - La société Dakar-Bamako ferroviaire (DBF) peut reprendre son activité au bout de six mois si les deux Etats actionnaires le Mali et le Sénégal débloquent les 20 milliards de francs nécessaires à la mise en œuvre du plan d’actions d’urgence proposé par l’administrateur général, a indiqué vendredi, à Thiès, Kibily Touré, arrivé à la tête de l’entreprise depuis deux mois.
‘’Pour que l’activité reprenne, il faut un plan d’actions à la mesure de nos Etats’’, a dit Kibily Touré, au terme de négociations avec les syndicats de DBF, sous les auspices du député Abdou Mbow qui a joué le rôle de médiateur entre les deux parties. La rencontré s’est déroulée dans un hôtel de Thiès.
‘’Le plan d’actions que j’ai proposé est à la mesure des deux actionnaires’’, estime M. Touré, relevant que ‘’les plans précédents n’étaient possibles qu’avec le soutien de partenaires extérieurs’’. Ainsi, pour lui, ‘’qui peut le plus peut le moins’’.
Les deux Etats ont fait part à leurs partenaires financiers de leur volonté d’injecter 20 milliards de francs dans la relance d’urgence des chemins de fer, a dit l’administrateur général.
Toutefois, il a souligné que ‘’l’ambition financière des Etats du Mali et du Sénégal pour le Dakar-Bamako Ferroviaire est beaucoup plus importante que ce qui a été mis dans le TER (train express régional) et avoisine le milliard de dollars’’.
Kibily Touré a indiqué avoir commencé, le 29 novembre, des discussions avec la Banque mondiale pour de ‘’valider la pertinence d’un plan d’urgence’’. Ainsi, il était question de dire à la BM que la société ne pouvait pas ‘’attendre soixante mois pour réhabiliter et rénover les lignes’’.
Les pourparlers étaient placés ‘’sous l’autorité’’ des deux ministres Amadou Bâ (Sénégal) et Boubou Cissé (Mali) pour la tutelle économique. L’autorité, pour la tutelle technique, était assurée par les ministres des transports Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Ndéné Sall, côté sénégalais et Soumana Mory Coulibaly côté malien.
Un second round de discussions avec la commission technique de la BM s’est tenu le 7 décembre à Dakar, avec la présence du ministre malien.
Selon lui, des discussions sont aussi engagées avec d’autres partenaires pour le financement de la rénovation de la ligne. ‘’Il faut que nous regardions le coût de chaque offre financière. Ce qui prend du temps’’, a-t-il fait valoir, estimant que la tenue de ces pourparlers, un peu plus de deux mois après son arrivée à la tête de DBF, le 26 octobre, est une ‘’avancée’’.
En attendant l’issue de ces échanges, dit-il, la société doit avoir ‘’beaucoup plus d’activités’’, en assurant les allers et retours entre Dakar et Bamako. De ce point de vue, il a indiqué ‘’qu’en faisant le confortement de nos voies qui peut prendre six mois de travaux, nous pouvons remonter sur Bamako et revenir en sept jours’’.
‘’C’est pour (cette raison) que j’ai demandé une flotte de sept locomotives, pour que chaque jour nous puissions remonter sur Bamako et gagner notre vie à 100 millions de francs par locomotive et par mois’’, a-t-il expliqué.
Il a souligné la différence entre le plan d’urgence et le plan de rénovation de la ligne ferroviaire reliant les deux pays. ‘’Le plan de sauvegarde d’urgence, son objectif c’est de reprendre nos activités en six mois, si nous recevons les moyens, mais le plan de rénovation est beaucoup plus important’’, a-t-il dit.
DBF, presque à l’arrêt depuis six mois, fait face à une crise qui a amené ses travailleurs à observer un mouvement de grève depuis le 31 décembre. Côté malien, des cheminots observent aussi une grève de la faim.