Les guéguerres partisanes inspirent certains députés de la majorité. Dans Benno bokk yaakaar, il se mijote une proposition de loi dont le but est de faire passer de 10 à 15, le nombre de députés requis pour créer un groupe parlementaire. Les masques devront tomber sous peu. «D’ici la semaine prochaine», confie-t-on.Ça ne chôme pas dans la majorité parlementaire. Le marathon budgétaire en cours n’a point empêché à certains députés membres de l’Alliance pour la République (Apr) de penser à des initiatives dirigées contre leurs adversaires politiques présents à l’Hémicycle. En effet, la proposition de loi visant à augmenter le nombre de députés nécessaire pour constituer un groupe parlementaire est en train de faire son chemin. Elle sera «rédigée d’ici la semaine prochaine par le bureau de l’Assemblée nationale», apprend-on de sources parlementaires. Selon un membre du bureau très informé des initiatives des ses collègues de l’Apr, cette proposition aura bel et bien lieu. A en croire, certains membres du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (majorité), l’objectif est de «corriger les incohérences entre le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et la Constitution, et entre le même Règlement et le Code électoral». En d’autres termes, le principe voudrait que 1/10 des députés ait droit à la création d’un groupe parlementaire. Ce n’est pas le cas avec le Règlement intérieur actuel. Ce qui permettrait à 15 députés de constituer un groupe parlementaire puisque l’Assemblée est composée de 150 membres.
Cependant, une question s’impose. Pourquoi l’augmentation du nombre de députés pour créer un groupe ne peut pas attendre la réforme globale du Règlement intérieur comme l’a indiqué le président de la Commission des lois, Me Djibril War ? La volonté de casser de l’adversaire semble motiver l’(éventuel) auteur de cette proposition. Il faut relever que le 3e vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô n’a senti la nécessité de soulever ce débat qu’après le départ des députés membres de Rewmi de la majorité parlementaire Benno bokk yaakaar. Par la suite, ces partisans de Idrissa Seck avaient tenté de mettre sur pied un groupe, en vain. Interrogé hier à travers nos colonnes, Moustapha Cissé Lô a martelé qu’il ne faut rien négliger pour barrer la route à Seck et Cie, quitte à porter à 20 députés le nombre requis pour constituer un groupe parlementaire. Rewmi ne sera pas le seul à souffrir si jamais une telle proposition passe. En effet, il n’y aura qu’un seul groupe parlementaire présent au bureau de l’Assemblée nationale et à la conférence des Présidents. Dans la mesure où l’unique groupe qui incarne l’opposition parlementaire, en l’occurrence celui des Libéraux et Démocrates, ne dispose que de douze députés. Pour rester dans les instances de décisions, les députés de l’opposition, toutes formations politiques confondues, seront donc forcés à nouer des alliances.