Un discours-bilan incomplet

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Publié le mercredi 2 janvier 2019 | Rewmi

© Présidence par DR
Le président de la République Macky Sall exprime ses vœux à la Nation

Le Président Sall, le Grand Manitou, a concentré toute son énergie sur le discours, le dernier de son septennat, avant le décisif rendez-vous électoral du 24 février 2019.

L’exercice était difficile : Trouver les mots justes pour convaincre. Et qu’importe ce qu’en pense la Grande royale dans « l’Aventure Ambiguë », Macky, lui, veut convaincre tout en ayant raison.

Alors, il convoque la Phase I du Plan Sénégal Émergent (Pse) dans un pamphlet que l’on connaît déjà, parce que répété à tout bout de champ : Pudc, Puma, Promoville, Pracas, Pndl, etc.

Le tout sur fond d’inauguration de grands projets comme le pont du Fleuve Gambie, le Ter, etc.

Macky s’est aussi répété sur le taux de croissance de 7%, les différents programmes agricoles, dans le domaine de l’éducation, de la santé, etc.

Les dossiers politiques chauds du moment, il les a occultés pour les réserver à la conférence de presse avec les journalistes connaissant la manière de fonctionner de la presse.

Évidemment, il a été peu alors question de politique, sauf à donner des gages d’organisation d’élections libres et transparentes. Et surtout à lancer un appel pour la paix car personne ne sait ce qui peut se passer.

Alors, Macky a-t-il convaincu? C’est aux Sénégalais de le dire. Personne ne peut et ne doit se prononcer à leur place.

Nous pensons néanmoins que le bilan aurait pu être meilleur s’il avait moins de tension dans des secteurs névralgiques comme la santé, l’éducation et la justice.

Mieux, il aurait fallu éviter une instrumentalisation à outrance de la justice, des poursuites sélectives, la transhumance exagérée, l’endettement préoccupant, les lourdes charges de l’État avec mille milliards de salaire, une domestication de l’Assemblée nationale et une confusion des pouvoirs, le tout sous fond d’absence de dialogue politique et de consensus sur des questions essentielles comme le parrainage.

Vous l’aurez sans doute compris, il s’agissait de tenter de compléter le bilan du Grand Manitou. Car, un bilan, c’est un actif et un passif. Et bien, Macky a parlé beaucoup plus en tant que candidat qu’en tant que Président de la République.

Il a évidemment évité de parler de ses erreurs et a mis l’accent sur les points positifs de son bilan. Et c’est de bonne guerre.

Mais il est important qu’il prenne conscience de ses erreurs afin de les corriger pour essayer de parfaire son action si jamais il devait être réélu.

Il était important que le Président prenne conscience du fait que les Sénégalais attendaient de vraies ruptures, surtout dans les pratiques politiques quotidiennes. Et beaucoup ont été déçus à ce propos.

Et pour ce faire, il y a des choses qu’il fallait parfaire et d’autres qu’il fallait éviter de faire.

Assane Samb

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