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Marche du fnr : La lettre de doléances de l’opposition
Publié le lundi 31 decembre 2018  |  Enquête Plus
Ouverture
© aDakar.com par SB
Ouverture de la Conférence nationale sur l’aménagement et l’attractivité du territoire
Dakar, le 9 juillet 2018 - Le président de la République Macky Sall a présidé la cérémonie officielle d`ouverture de la Conférence nationale sur l’aménagement et l’attractivité du territoire (Cnaat). La rencontre s`est tenue au CICAD.
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L’opposition était hier encore dans la rue pour ruminer sa colère sur le régime du président Macky Sall. Une marche réussie, avec la présence de la plupart des partis significatifs.

Pari gagné. Hier, l’opposition a encore mobilisé. Contrairement aux marches précédentes, cette fois, tous les partis ont apporté leur pierre à la réussite de la manifestation. Omar Sarr, Coordonnateur adjoint du Pds, s’en félicite : ‘’Nous sommes contents de cette mobilisation que nous considérons comme un dernier avertissement à Macky Sall. Depuis le début, nous avons montré toute notre détermination à aller jusqu’au bout de ce combat. L’ensemble des partis et mouvements citoyens sont là et nous espérons que Macky Sall va percevoir le message que lui a envoyé le peuple.’’ Pour le libéral, l’élection présidentielle de 2019 est ‘’capitale’’ pour le Sénégal.

Quand il s’agit du président de la République, le ‘’lion de Dagana’’ est ainsi d’attaque. Il ne mâche pas ses mots pour cracher toute sa rancœur, sa rancune. La mine antipathique, il peste : ‘’Nous exigeons que tous les candidats puissent participer à ce scrutin. Et tant que Macky Sall ne reculera pas, il n’aura pas la paix.’’ Mais autant il est prompt à s’en prendre au chef de l’Etat, autant il méprise son Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. A ce dernier, qui les traitait de ‘’libéraux sauvages’’, il rétorque par le rire. Avant de lancer, le ton narquois : ‘’Vraiment, ce gars, lui, il est si civilisé... Je n’ai pas du temps à perdre en lui répondant.’’

Pendant qu’il esquive, Aïda Mbodj, elle, debout juste à sa gauche, sans se faire prier, porte la réplique : ‘’Je pense que le Premier ministre ne respecte pas son patron, s’il se permet de parler de libéraux sauvages. Il ne nous a pas nommément cités. Il n’ose même pas le faire. C’est son patron qui est sauvage.’’ Par rapport à la marche, la députée de Bambey salue une ‘’mobilisation exceptionnelle’’. Elle ajoute : ‘’On avait signifié au régime que la mobilisation ne va jamais faiblir. Nous allons continuer comme ça jusqu’à la victoire finale. Il faut que Macky Sall fasse dégager son ministre de l’Intérieur. Ce clan qu’ils ont formé s’est accaparé l’essentiel des ressources de ce pays. Le peuple a faim. Les populations n’ont rien. Il faut des élections transparentes pour les faire dégager.’’

Outre le Pm, Ousmane Ngom, aussi, en a eu pour son grade. Alors qu’Oumar Sarr dit ne pas perdre son temps à l’écouter, Aïda Mbodj se montre encore plus percutante. ‘’Ousmane Ngom, dit-elle, ne peut pas faire autrement. On le comprend. Quand on veut du lait de la chèvre, on se proclame neveu du bouc’’.

Mais s’il y a quelqu’un qui sait bien haranguer les foules dans l’opposition, c’est bien Mamadou Diop Decroix. Du haut de la tribune officielle, il séduit son monde par un discours offensif et radicalisant. Pour lui, Macky Sall ne veut pas entendre raison. Il faut passer à la vitesse supérieure dans la lutte. Le leader d’Aj demande aux uns et aux autres de se mobiliser dans les villes, les quartiers, partout où besoin sera pour dire stop à ce qu’il considère comme une forfaiture. ‘’Unissez-vous ! Unissez-vous ! Unissez-vous !’’, clame-t-il devant un public acquis à sa cause. Il poursuit : ‘’Identifiez ceux qui veulent saboter les élections et il faut les en empêcher par tous les moyens. Nous avons tous des représentants dans les quartiers, dans les villages. Il faut que tout le monde descende pour en découdre.’’

Très en verve, l’allié de Wade attache une importance particulière à deux dates : le 3 janvier, jour du verdict de Khalifa Sall, et le jour du retour de Karim Wade. ‘’Je demande à tous les Sénégalais de venir au tribunal le 3 janvier prochain pour surveiller le verdict qui sera rendu. On doit être par centaines de milliers. On devra aussi en faire de même pour l’accueil de Karim Wade. Qu’on exige que sa candidature soit également acceptée. Que le fichier électoral soit remis à l’opposition. Il faut aussi un homme indépendant pour l’organisation du scrutin. Il faut également donner leurs cartes aux primo votants.’’

‘’Rivalité saine’’

Hier, les ‘’khalifistes’’ étaient également de la partie. Cheikh Guèye, Barthélémy Dias et Bamba Fall ont tous répondu à l’appel. Ce dernier estime d’ailleurs que ‘’la messe est déjà dite’’. ‘’Le pouvoir qui, malgré tout ce qu’il a fait, n’a pu glaner que 2 millions de signatures, sait qu’il ira au deuxième tour et perdra les élections. Parce que 2 millions sur plus de 6 millions, ce n’est même pas 40 %’’, a soutenu le maire de la Médina.

Ainsi, l’opposition a réussi le pari de la mobilisation, mais a toujours du mal à se départir des rivalités entre les différentes tendances. Abou Niang de Rewmi relativise : ‘’C’est quelque chose de compréhensible. Chaque parti essaie de s’illustrer, mais je pense que jusque-là, la rivalité est saine. L’essentiel est que tout le monde sache que ce qui nous unit est plus fort. Tout le monde est conscient qu’il faut être ensemble pour faire face à ce régime.’’

MOR AMAR
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