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Sénégal: 5 ans de prison requis contre un activiste qui insultait Macky Sall
Publié le dimanche 30 decembre 2018  |  Le360 Afrique
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© aDakar.com par SB
Reprise du procès en appel de Khalifa Sall
Dakar, le 19 juillet 2018 - Le procès de Khalifa Sall devant la Cour d`appel de Dakar a repris ce lundi après une semaine de suspension.
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Il ne fait pas de doute que le procès d'Assane Diouf est l'un des plus attendus au Sénégal, en cette fin d'année 2018, à cause du retentissement médiatique qu'ont eu ses propos controversés contre la classe dirigeante, mais aussi le scandale causé par son rapatriement des Etats-Unis où il vivait, vers son pays natal, où il est désormais jugé pour ses propos diffamatoires.  

Assane Diouf est un virulent activiste sénégalais. Etabli aux Etats-Unis, il a à partir de l'année 2017, commencé à produire de retentissantes vidéos sur YouTube et d'autres réseaux sociaux, dans le but de dénoncer l'attitude des dirigeants sénégalais, quel que soit leur bord politique. 

Ses vidéos étaient très suivies, du fait des propos durs et virulents que tenait cet activiste, qui mêlait, dans ses propos, dénonciations, révélations et surtout insultes contre des personnes qu'il citait nommément. Et de fait, le président Macky Sall et son entourage immédiat avaient été les premières victimes d'Assan Diouf.

Cependant, Assane Diouf se trouvait en situation irrégulière aux Etats-Unis où il vivait pourtant depuis près d'une vingtaine d'année.

Il était entré en territoire américain en usant du passeport d'un de ses proches. Un reportage de la chaîne française M6 avait d'ailleurs suscité un énorme scandale, car les journalistes l'avaient montré se vanter devant la caméra de cette usurpation d'identité.

Ce reportage a été la cause de sa dénonciation par les autorités sénégalaises, qui ont finalement obtenu gain de cause: Assane Diouf a donc été finalement expulsé du territoire américain au cours de l'été 2017. 

Le turbulent activiste n'a cependant pas immédiatement été arrêté par les autorités sénégalaises après son retour dans son pays natal.

Et bien que désormais installé à Dakar, Assane Diouf n'a pas pour autant arreté ses vidéos. Il a d'ailleurs fini par s'en prendre des leaders religieux éminemment respectés, ce qui a été le prétexte idoine à son interpellation et à son incarcération derrière les barreaux de la prison de Rebeuss à Dakar.

Après plus d'une année de détention en préventive, il a fallu une injonction de la CEDEAO pour que l'Etat du Sénégal accélère la tenue de son procès, 

Et c’est à 20 heures, cette nuit du mercredi 26 décembre, que celui qui est communément appelé «l’insulteur public numéro 1», Assane Diouf a finalement comparu devant le tribunal correctionnel de Dakar.

L'activiste pourrait être condamné à 5 ans de prison ferme s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés: outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions, injures à un ministre du culte. Le réquisitoire, prononcée dans la soirée devant le jury, a été très sévère contre le prévenu. 

Si devant le juge, Assane Diouf a nié les injures qu'il a émises contre un ministre du culte, et en répondant aux questions de la cour, «l’insulteur du Web»  a également nié avoir proféré des injures contre le marabout Serigne Bass Abdou Khadre au cours d'une vidéo émise en direct sur le réseau social YouTube. 

Concernant sa colère et ses mots contre le président actuellement en exercice de l'Etat du Sénégal, Macky Sall, Assane Diouf l’explique par le fait, selon lui, «que ce dernier [le président du Sénégal, Ndlr] est revenu sur sa parole après avoir remporté les élections présidentielles de 2012».

Me El Hadj Diouf, avocat d'Assane Diouf, a, de son côté, accusé le Parquet de se cacher derrière Serigne Bass Abdou Khadr, porte-parole du khalife général des Mourides et l'une des victimes de Assan Diouf, pour régler ses comptes...

Le verdict de ce procès retentissant sera connu le 8 janvier 2019. A suivre.

Mais aux yeux de la législation américaine, où il a longtemps résidé, il ne pouvait être inquiété pour ses sorties au vitriol, qui relèvent, selon la loi des Etats-Unis d'Amérique, de la liberté d'expression.
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