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Investiture de Macky Sall pas le RES: Le ‘’diabira’’ d’Ousmane Ngom pour Macky
Publié le samedi 29 decembre 2018  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Me Ousmane Ngom, ancien ministre de l`intérieur
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Les frères libéraux Ousmane Ngom, Serigne Mbacké Ndiaye, Modou Diagne Fada et Mahammed Boun Abdallah Dionne étaient en fête, hier, au stadium Marius Ndiaye, à l’occasion de l’investiture du président Macky Sall par le mouvement Rebâtir ensemble le Sénégal, dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur. C’était mi-figue, mi-raisin.

18 h 30. Ousmane Ngom franchit le seuil du stadium Marius Ndiaye. Plastronnant dans un grand boubou bleu, un bonnet de la même couleur sur la tête. Son public, comme un seul homme, se lève. Criant, dansant, saluant leur leader avec grand bruit. Ousmane, visiblement ravi, fait le tour du parquet, les deux mains en l’air, comme pour prédire la victoire de son cheval préféré, Macky Sall. Un tour d'honneur accompagné par des salves d’applaudissements et le bruit assourdissant de la sono. En fond sonore, c'est à tour de rôle : du ‘’diabira’’, du ‘’lathioum ’lathioum’’’’ et, bien sûr, ‘’Macky ame na ndam’’. C'était vraiment une fête très colorée. Devant des militants, pour la plupart vêtus de jaune, venus des coins et recoins du Sénégal profond. Pour une rencontre convoquée à 16 h. Le retard est déjà abyssal. Et il faudra encore attendre plus de 30 minutes. Sans que les choses sérieuses ne démarrent. Maintes fois annoncé, le coup d’envoi sera finalement donné à 19 h. Pile-poil !

C’était sans le Premier ministre, pourtant mainte fois annoncé en grande pompe. Ce dernier ne sera finalement là qu’à 19 h 30 mn précises. L’enceinte mythique de Marius Ndiaye, au début rempli au 2/3, est maintenant presque vide. Le Premier ministre s’excuse et salue la ‘’mobilisation’’. Comme pour remonter le moral de son hôte, il déclare : ‘’Tout à l’heure, quand j’étais avec le président de la République, j’ai reçu, par le biais de la sécurité, les images de Marius Ndiaye plein à craquer. J’ai demandé au chef de l’Etat si je pouvais me libérer pour vous rejoindre, il m’a retenu non sans me dire que c’est la patrie avant le parti.’’ Le Pm a donc vu. Et cela semble être l’essentiel. Ousmane Ngom est tout content. Jamais il ne flanche. Sauf peut-être quand il remercie ses inconditionnels de Malem Hodar. ‘’Pour leur discipline. Malgré l’heure tardive, personne n’a quitté. Je vous réserve une mention spéciale’’, lance-t-il, au grand bonheur du président du conseil départemental de ladite localité qui se lève pour lui rendre sa gentillesse.

Hier, c’était donc un rendez-vous ‘’important’’ pour Libéral ça kanam (Lck) et le mouvement Rebâtir ensemble le Sénégal (Res) et leur leader. Exemple ne saurait être plus éloquent que le déplacement du marabout Ahmed Bachir Kounta. Il a dû simplement écourter son ‘’kheulwa’’ (retraite spirituelle), renseigne l’ancien ministre de l’Intérieur pour s’en féliciter. Et comme il vient de sa communion avec le Tout-Puissant, le marabout, également président du Congrès, n’a pu s’exprimer devant le public. Chose rarissime sous nos cieux. Ousmane Ngom s’arroge donc son propre porte-parole. Il crie haut et fort : ‘’En son nom (au nom du marabout), je déclare le Congrès ouvert. En son nom, je voudrais qu'on fasse de Macky notre candidat pour l’élection présidentielle de 2019. Si vous êtes d'accord, levez-vous et acclamons ensemble la proposition.’’ Presque tout le monde se lève. Presque tout le monde montre son adhésion. Ousmane les en remercie. Et il retourne à sa place. C’est parti pour un concert de louanges, en l’honneur du président Sall.

Le défilé des ex-‘’wadistes’’

Entre le président Macky Sall et certains libéraux, les hostilités sont loin derrière. Hier encore, Serigne Mbacké, Modou Diagne Fada et Ousmane Ngom l’ont encore démontré à souhait. Pour le premier, ancien porte-parole de Wade, toute cette agitation pour 2019 s’explique par les richesses du Sénégal. Selon lui, tant que le pays n’était pas riche, les gens ne manifestaient pas tant d’intérêt. ‘’Mais, ajoute-t-il, les Sénégalais ne sont pas fous. Ils ne vont jamais comparer un candidat qui a déjà fait ses preuves à un aventurier’’. L’ancien bras droit du président Wade se dit très bien placé pour apprécier les réalisations de Macky Sall pour le Sénégal. ‘’Car, avance-t-il, nous avons le même père à qui nous souhaitons d’ailleurs une longue vie et une santé de fer’’. Le candidat malheureux aux dernières législatives termine son speech en priant pour la réunification de la grande famille libérale après 2019.

Les raisons d’un choix

Modou Diagne Fada n’est pas loin de dire la même chose. Lui aussi ne tarit pas d’éloges pour Macky Sall. ‘’La barque du Sénégal, estime-t-il, doit être tenue, et bien tenue. Et l’homme de la situation, c’est bien le président Macky Sall, vu le contexte national et mondial. Notre souhait est qu’il passe au premier tour. Et il peut être tranquille, car les Sénégalais le lui ont déjà manifesté partout où il est passé’’. A l’endroit d’Ousmane Ngom, il dira : ‘’Nous venons de la même école. Et quand le maître (Abdoulaye Wade) n'était pas là, c’est lui qui s’occupait de ma formation, parce qu'il a été dans le parti avant moi.’’ Maitre Ousmane Ngom, lui, dans sa communication, dit à qui veut l’entendre : ‘’La cause est déjà entendue. Je pense qu’on pouvait même se passer de l’élection pour économiser de l’argent. Parce que tout le monde a vu l’engouement des populations pour le président Macky Sall. Mais si nous n’organisons pas d’élection, certains vont traiter le président de tous les noms. L’élection sera donc une simple promenade de santé pour notre candidat.’’

‘’Nous avons choisi Macky Sall pour son bilan élogieux et éloquent, et les belles perspectives qu’il offre au Sénégal. La légitimité de sa réélection est incontestable’’, proclame l’ancien ministre de l’Intérieur qui figurait en bonne place sur la liste des dignitaires du défunt régime poursuivis par la Crei pour enrichissement illicite. Quant aux raisons du choix, il y en a principalement trois. D’abord pour son bilan élogieux et éloquent, ensuite pour sa vision stratégique, enfin grâce à l’adhésion populaire massive. Ousmane ne s’en limite pas. Il exalte : ‘’Avec le président Macky Sall, l'inclusion est devenue une réalité, le développement économique et social est une réalité.’’

MAHAMMED B. ABDALLAH DIONNE

‘’Vous êtes des libéraux sociaux. Il y a des libéraux sauvages’’

‘’Vous avez été le premier, parmi les membres de la famille libérale, à rejoindre le président Macky Sall. Parce que vous vous portez une affection mutuelle, un respect mutuel, l’engagement et l’amour pour le Sénégal. Aujourd’hui, les autres sont venus. Je salue également nos autres frères libéraux : le ministre Modou Diagne Fada et le ministre Serigne Mbacké Ndiaye… Comme l’a dit Modou Diagne Fada, quand il était à l’école, vous étiez son tuteur. Vous l’avez également été pour le président Macky Sall. Nous sommes tous des libéraux. En avant le libéralisme ! Avant-hier, nous étions tous ensemble, lors du Congrès de l’Internationale libérale. Mais nous parlons du libéralisme. Pas du libéralisme sauvage. Parce qu’il y a des libéraux sauvages, mais vous, vous n’en faites pas partie. Vous êtes des libéraux sociaux. Nous sommes des libéraux sociaux. Vous êtes pour une économie de marché, mais contre la jungle économique, la jungle politique…

Ce que le président est en train de faire sur le plan social, si les autres le pouvaient, ils l’auraient fait. Donc, peut-être ils sont des libéraux, mais des libéraux sauvages. Le libéralisme social est la voie idéale, pour un pays en développement comme le nôtre. Nous sommes aujourd’hui confiants quand on voit les frères libéraux du président à ses côtés. Nous allons juste rééditer les victoires du référendum de 2016 et des législatives de 2017. Je salue la venue du responsable du Grand parti. Il a raison parce qu’à la présidentielle, il n’y aura pas de plus fort reste. Certains, je crois, pensent qu’on peut devenir président de la République grâce au plus fort reste.’’
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