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Le Pape François : « L`homme est devenu avide et vorace. Avoir, amasser des choses semble pour beaucoup de personnes le sens de la vie »
Publié le mardi 25 decembre 2018  |  leral.net
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© AFP par FILIPPO MONTEFORTE
Le pape François a choisi la fin du synode sur la famille pour béatifier Paul VI, le pape du concile Vatican II
Dimanche 19 octobre 2014. Rome. Place Saint-Pierre
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Face à « l’avidité » et à « la voracité », le pape François a appelé, à retrouver la « simplicité » de l’enfant de Bethléem qui, dès la mangeoire, se donne en nourriture.

« Dieu sait que nous avons besoin de nourriture pour vivre. Mais il sait aussi que les aliments du monde ne rassasient pas le cœur » : en cette fête de Noël, c’est à Bethléem, la « maison du pain » selon son étymologie hébraïque, que le pape François a consacré son homélie de la messe de la nuit, lundi 24 décembre en la basilique Saint-Pierre de Rome.
« L’homme est devenu avide et vorace. Avoir, amasser des choses semble pour beaucoup de personnes le sens de la vie », a regretté le pape qui, mercredi dernier déjà, à l’audience générale, avait mis en garde contre le consumérisme, exhortant à « ne pas se tromper » de Noël.

Le pape François exhorte à « ne pas se tromper » de Noël

Une fois encore, comme lors de la messe de la Journée mondiale des pauvres, fin novembre, il a mis en garde contre l’« insatiable voracité (qui) traverse l’histoire humaine », jusqu’aux « paradoxes » actuels, quand « quelques-uns se livrent à des banquets tandis que beaucoup d’autres n’ont pas de pain pour vivre ».
« Dieu n’est pas quelqu’un qui prend la vie mais celui qui donne la vie »

Tout l’inverse du Christ né « dans une mangeoire », a remarqué le pape : « comme pour nous dire : me voici tout à vous, comme votre nourriture ».
« Il ne prend pas, il offre à manger : il ne donne pas quelque chose, mais lui-même », a-t-il continué, soulignant la dimension eucharistique du récit de Noël : « À Bethléem, nous découvrons que Dieu n’est pas quelqu’un qui prend la vie mais celui qui donne la vie. À l’homme, habitué depuis les origines à prendre et à manger, Jésus commence à dire : “Prenez, mangez : ceci est mon corps”. »

« Rompre la spirale de l’avidité et de la voracité »

Ainsi, pour François, « le petit corps de l’Enfant de Bethléem lance un nouveau modèle de vie : non pas dévorer ni accaparer, mais partager et donner. Dieu se fait petit pour être notre nourriture. En nous nourrissant de lui, Pain de vie, nous pouvons renaître dans l’amour et rompre la spirale de l’avidité et de la voracité ».

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« Devant la mangeoire, nous comprenons que ce ne sont pas les biens qui entretiennent la vie, mais l’amour ; non pas la voracité, mais la charité ; non pas l’abondance à exhiber, mais la simplicité à préserver », a-t-il insisté.

D’où un certain nombre de questions lancées depuis la nef de la basilique :« Quelle est la nourriture de ma vie, dont je ne peux me passer ? Est-ce le Seigneur ou quelque chose d’autre ? (…) Ai-je vraiment besoin de beaucoup de choses, de recettes compliquées pour vivre ? Est-ce j’arrive à me passer de tant de garnitures superflues, pour mener une vie plus simple ? (…) Est-ce je partage mon pain avec celui qui n’en a pas ? »
« Pain de la route », Jésus, en effet, « n’aime pas des digestions paresseuses, longues et sédentaires, mais il demande qu’on se lève en hâte de table pour servir, comme des pains rompus pour les autres », a insisté François.

« Ne pas glisser dans les ravins de la mondanité et du consumérisme »

Un appel à l’engagement, sans peur, à l’image des bergers de Bethléem qui « s’en vont laissant le troupeau sans surveillance », prenant ainsi « des risques pour Dieu » pour « aller à Bethléem ».
« Nous aussi, Seigneur, nous voulons venir à Bethléem, a reconnu le pape. Aujourd’hui également la route est ascendante : on doit dépasser le sommet de l’égoïsme, il ne faut pas glisser dans les ravins de la mondanité et du consumérisme. »
« Je veux arriver à Bethléem, Seigneur, parce que c’est là que tu m’attends, a-t-il conclu. Et me rendre compte que toi, déposé dans une mangeoire, tu es le pain de ma vie. J’ai besoin du parfum tendre de ton amour pour être, à mon tour, pain rompu pour le monde. »

Nicolas Senèze, à Rome (La-croix.com)
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