L’élection présidentielle de 2019 approche et les Sénégalais ne sont toujours pas édifiés sur la participation ou non de Karim Wade. Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, insistait sur la mention «N’est pas inscrit sur les listes électorales» que porte la Carte nationale d’identité (Cni) du candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds). Mais selon la majeure partie des praticiens du droit interrogés, cette inscription spéciale n’écarte pas de facto Karim.
«Il y a tout un débat. Certains pensent qu’électeur ne signifie pas obligation d’inscription. Etre électeur est une potentialité. On dit que tout Sénégalais qui a tel âge et qui a la nationalité peut voter, donc c’est une faculté qui est ouverte. Mais le fait de s’inscrire est l’exercice d’un droit ; c’est-à-dire, on s’inscrit parce qu’on sait que si on ne le fait pas, on ne vote pas», assure Me Assane Dioma Ndiaye, avocat à la cour.
L’avocat rappelle également la fameuse contribution du juge Yaya Amadou Dia qui avait, en substance, expliqué qu’on peut ne pas être inscrit et être éligible à la candidature, parce que la Constitution dit «tout électeur», mais pas «tout électeur inscrit».
A en croire un juge expérimenté, qui emboîte le pas à Me Assane Dioma Ndiaye, «on est électeur si l’on a l’âge requis et si l’on n’est pas privé de ses droits civiques».
Toutefois, pour un avocat de l’Etat, interrogé par nos confrères de Senegal7 et qui a voulu garder l’anonymat,«Karim Wade n’est ni électeur, ni éligible».
Cependant, ils s’accordent tous à dire que la décision d’accepter ou pas la candidature de Karim Wade ne revient qu’au Conseil Constitutionnel.