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Université des réformateurs du Ldr/Yessal: Me Oumar Youm descend Me Wade devant Fada
Publié le mardi 11 decembre 2018  |  Enquête Plus
Célébration
© aDakar.com par DF
Célébration de la journée de l’Ordre des architectes du Sénégal
Dakar, le 15 Juin 2015 - La journée de l’Ordre des architectes du Sénégal a été célébré ce matin à Dakar. Le thème de cette manifestation porte sur ‘’les architectes au service de la collectivité pour un Sénégal émergent.’’ Photo: Me El Hadj Oumar Youm, ministre de la gouvernance locale
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C’est un Me Oumar Youm offensif qui a fait un carton, samedi, sur Me Abdoulaye Wade et son régime libéral, devant le leader du parti Les démocrates réformateurs/Yessal. Malgré la réprobation des militants, le directeur de cabinet du président Macky Sall n’a fait aucun quartier.

On a assisté, ce samedi, a des scènes étonnantes, voire saisissantes, lorsque le directeur de cabinet du président Macky Sall, le ministre d’Etat Oumar Youm, s’est lancé dans un discours au vitriol contre l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, devant des jeunes militants et leur leader, Modou Diagne Fada, sortis des rangs du Pds. Le moins que l’on puisse dire est que Me Youm n’a pas été tendre avec le secrétaire général du Pds. ‘’En 2012, quand nous sommes venus au pouvoir, tout le monde connaissait la situation économique et politique du Sénégal. Le pays était bloqué. L’éducation était paralysée. Les enseignants étaient en grève. Les élèves étaient en grève. C’est ça la situation qu’on a trouvée ici’’, a lancé le directeur de cabinet du président Sall, très en verve lors de l’université du Yessal de la Fédération des jeunes réformateurs et de la Fédération des élèves et étudiants réformateurs. Oumar Youm s’est montré sourd au malaise créé par ses propos pas bien accueillis par l’assemblée.

Ne tenant pas compte des murmures de désapprobation, il a poursuivi, droit dans ses bottes : ‘’Sur le plan économique, nous avons trouvé, pendant 12 ans, une moyenne de croissance qui ne dépassait pas 3,5 %. Le dernier taux de croissance, c’est 1,5 % en 2011’’. C’est ce pays qu’on a trouvé avec des problèmes d’alimentation énergétique, de santé, de couverture, de protection sociale, avec des disparités territoriales où on avait deux Sénégal : le Sénégal urbanisé des bourgeois qui avaient tout, et le Sénégal des profondeurs, qu’on appelle le monde rural, qui n’avait rien. A ce monde rural, on avait accordé un statut de collectivité territoriale qu’on appelait les communautés rurales, qui ne pouvaient pas faire d’investissements supérieurs à 50 millions de francs Cfa. Et la majorité de la population, presque 52 % de la population, vivait dans ce monde rural qui manquait de tout, qui manquait d’eau, d’électricité, d’équipements sociaux collectifs, d’infrastructures, qui était enclavée’’, énumérait-il aidé en cela par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang assis à ses côtés, qui lui soufflait les pourcentages chaque fois qu’il soulevait un point.

Public indisposé, Fada stoïque

Pendant ce temps, le public, de plus en plus impatient, continuait ses messes basses. D’ailleurs, une partie, lasse d’écouter le procès fait à l’ancien gouvernement dans lequel siégeait leur leader, au lieu de débattre sur le thème de la rencontre ‘’La jeunesse de Yessal face aux enjeux de l’élection présidentielle’’, a préféré sortir de la salle. Pendant ce temps, Modou Diagne Fada avait les yeux rivés sur des documents. Me Oumar Youm a, lui, poursuivi sa diatribe contre les ministres qui louaient des jets privés à 12 milliards et des bateaux-hôtels à 5 milliards, pour trois jours. ‘’C’est ça qu’on a trouvé ici. Sans compter les marchés fictifs, sans compter tout ce qui est corruption, mise en danger des mœurs publiques, facilités dans la vie. Chanter, boire et danser la Goana, ils ne faisaient que ça’’, a asséné le Dircab du président de la République. Qui n’en avait pas fini avec Me Wade.

‘’Sur le plan politique, nous avons hérité d’un pays avec une dictature en bande. On voulait faire passer le président de la République avec 25 % du suffrage exprimé, qui a conduit aux émeutes en juin 2011. Un pays divisé, un pays isolé sur le plan diplomatique’’.

A l’en croire, les Sénégalais étaient chassés de tous les postes de responsabilité au sein des structures régionales et sous-régionales comme l’Uemoa et la Cedeao. De ce fait, le Sénégal était isolé sur le plan politique et international. ‘’Abdoulaye Wade ne sortait plus du Sénégal, depuis 2011. Il n’était plus invité nulle part. A l’intérieur du pays, il était isolé. Il ne pouvait pas faire une seule réunion politique. Ce pays-là, nous l’avons hérité avec des inondations à chaque saison des pluies. Ce pays, nous l’avons hérité avec une cherté de la vie qui était démentielle. Les prix du riz et du sucre augmentaient. L’inflation était là, le déficit budgétaire était à plus de 5 %. Nous avons trouvé dans les caisses du Trésor pas plus de 200 milliards de francs Cfa. Deux cents milliards, c’est pour gérer le pays pendant 4 mois. Nous avons trouvé des bons impayés. Il y a des emprunts à 8,75 % pour financer ce qu’on appelle le Fesman, dans des conditions à ce jour non élucidées’’.

Exit Wade, ‘’nous avons réfléchi sur comment réformer. C’est pour ça que quand les réformateurs viennent à la rencontre de Macky Sall, c’est qu’ils ont compris que le premier réformateur du pays, c’est Macky Sall’’, a poursuivi le ministre.

Lors de cette rencontre des fédérations du Yessal, Ousmane Sonko en a aussi eu pour son grade. Le maire de Thiadiaye a jeté des pierres dans le jardin des solutions du leader de Pastef. ‘’Evitez les solutions faciles, les solutions cosmétiques, les solutions frelatées, les solutions pourries. On ne peut pas avoir une meilleure solution pour le développement du Sénégal que le Pse. Vous ne pouvez pas avoir un meilleur candidat pour concevoir, élaborer, appliquer et mettre en œuvre ce Pse qui est le meilleur plan. N’allons pas à l’aventure. Le Sénégal reste encore un pays à développer’’, a-t-il soutenu.

Fada : ‘’S’il y a autre chose, on aura plus de problèmes’’

A la suite de ce discours offensif et caustique, Modou Diagne Fada n’a pas voulu être en reste. Il a félicité et encouragé la jeunesse de son parti qui dit désormais ‘’Yes Sall’’. ‘’Pour que le Sénégal continue, pour que le Sénégal reste sur la voie que le président Sall a tracée depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême, c’est-à-dire la voie du développement, de la stabilité, la voie de la construction de notre pays’’. Le leader de Ldr/Yessal d’inviter ses partisans à aller à l’intérieur du Sénégal, dans les coins les plus reculés, pour porter le bilan de Macky Sall, pour porter leur candidat, pour le défendre et le faire réélire ‘’sans bavure’’. Selon lui, ‘’il y a des gens qui ne comptent que sur le désordre, la déstabilisation, qui ne cherchent qu’à décrédibiliser éventuellement une victoire éclatante de Macky Sall. Continuons à garder notre sérénité’’, a-t-il lancé.

Fraichement débarqué dans la coalition au pouvoir, l’ex-ministre sous Abdoulaye Wade a invité les jeunes à s’unir autour de l’essentiel. ‘’L’essentiel, c’est que Macky passe, le reste, on verra après. Que personne ne vous mêle dans des querelles de clocher, de tendance. On y est ou on n’y est pas. Nous y sommes et nous y sommes pour la victoire. L’homme de la situation s’appelle Macky Sall. On est avec lui pour des questions de principe. On est avec lui pour continuer à bâtir le Sénégal. On est avec lui parce qu’on ne peut pas laisser le pays tomber entre des mains inexpertes, d’aventuriers. Nous venons de l’opposition, donc, on a intérêt plus que les autres à ce que notre option triomphe. Parce que nous avons attendu jusqu’à ce qu’il reste 6 mois. On a vu et constaté que les gars étaient stagnants. On a eu le courage de dire que Macky Sall doit reprendre le pays. Donc, s’il y a autre chose, on aura plus de problèmes’’, a-t-il prévenu.
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