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Course présidentielle 2019: Issa Sall mise sur ‘‘son’’ Pur 100
Publié le mardi 11 decembre 2018  |  Enquête Plus
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© Partis Politiques par DR
Le Parti de l`unité et du rassemblement (Pur) a investi son candidat
Dakar, le 8 décembre 2018 - Le Parti de l`unité et du rassemblement (Pur) a officiellement investi son candidat Pr El Hadj Issa Sall pour la présidentielle du 24 février 2019.
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Après une semaine de controverse, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) a démontré qu’il fallait compter avec lui, pour l’élection du 24 février 2019. Le professeur Issa Sall, investi ce samedi, a esquissé un programme dénommé ‘’Pur 100’’.

Séquences et conséquences. Séquences d’une mobilisation exceptionnelle réussie par le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Conséquence de l’empêchement, supposé ou réel, de la tenue du congrès d’investiture de leur candidat au Dakar Arena. Ce samedi, ce n’était pas une invasion des hommes verts de Mars, mais une investiture Xxl du parti, qui a porté son choix sur le professeur Issa Sall. Une marée humaine, tout de vert et blanc vêtue, a assailli les allées du Centenaire et a exposé au grand air la capacité de mobilisation de ce parti arrivé quatrième lors des dernières législatives. ‘‘On voit tous très bien que Diamniadio n’aurait pu contenir cette mobilisation’’, se réjouit le professeur devant une foule acquiesçant avec sifflets, vuvuzela et forte acclamation.

Le report d’une semaine de ce meeting grandeur nature du Pur a visiblement fait du bien au professeur Issa Sall, le cavalier du parti pour la prochaine présidentielle. L’organisation avait à cœur de montrer que les dissensions qui ont fait les choux gras de la presse, depuis la semaine dernière, sont bien derrière. Pour le démontrer, c’est le représentant de Serigne Moustapha Sy, guide spirituel et président du Pur, qui a lu la motion d’investiture du futur candidat.

C’est fait ! Issa Sall et le Pur, révélation des dernières législatives, veulent confirmer les dispositions déjà montrées aux législatives juillet 2017. Ils devront faire beaucoup mieux pour trôner sur l’avenue Léopold Sédar Senghor. Et le candidat à la candidature se dit conscient de la lourde charge que requiert une telle mission.

‘‘La présidence de la République est d’une responsabilité immense que nous mesurons à sa juste valeur. Les attentes sont nombreuses, les défis multiples. Cela dans tous les secteurs. Des corrections, des ruptures, voire des résolutions sont nécessaires’’, dira-t-il en lançant un appel aux Sénégalais en fin de congrès.

PUR 100

Le professeur Issa Sall, dans une tenue traditionnelle verte assortie à la casquette, n’a pas caché une satisfaction béate devant cette mobilisation. Si sa candidature est validée par le Conseil constitutionnel, il va être candidat à la présidence de la République du Sénégal. Le leader des verts-blancs a essentialisé son programme avec le concept ‘’Pur 100’’. ‘‘C’est la centaine de réponses apportées à la centaine des questions posées par les Sénégalais’’, avance le professeur. Cent, c’est également relatif à l’échéance de l’habituelle période de grâce, les cent premiers jours, durant lesquels Issa Sall annonce que de grands changements seront opérés, s’il conquiert la majorité des suffrages des Sénégalais. S’il n’a pas énuméré l’intégralité de ce programme, le professeur prévoit un sacré chantier pour son premier trimestre en tant que président.

Un axe programmatique autour de quatre ordres qui commence par une réforme institutionnelle. Le Pur est catégorique sur les abus du régime présidentiel. ‘‘Vous convenez avec moi qu’il y a un déséquilibre notoire. Tout converge vers l’Exécutif, vers la présidence et vers le président’’, a avancé Issa Sall. Il promet également d’alléger l’attelage gouvernemental pour diminuer le train de vie de l’Etat sous la supervision d’électeurs qu’il prend à témoin. ‘‘Nous allons nous engager et vous allez nous accompagner dans cet engagement pour éviter du ‘wax waxeet’ (reniement). Ils (Ndlr : le pouvoir actuel) ont fait moult engagements pour faire un virage à 360° et revenir là où ils étaient. Pour les 100 premiers jours, il n’y aura pas une pléthore de ministres. Moi, je peine à atteindre les 20. Je vais arrondir, mais je ne dépasserai 20 ministres. Pour des soucis de train de vie, mais de cohérence et d’efficacité’’, projette le Pr. Sall. A titre d’exemple, il promet de réunir dans un seul ministère l’Alphabétisation, l’Education, l’Enseignement supérieur et la Formation professionnelle.

Le ‘‘Puriste’’ en chef promet également de donner un coup de pied dans la fourmilière dans tout le dispositif des agences, les trouvant ‘‘budgétivores et inutiles’’. ‘‘Elles seront des directions ou des directions générales, selon leur importance, sous la houlette d’un ministère technique. La présidence ne va plus abriter des projets techniques. Quand il y a un projet juteux, c’est logé à la présidence. C’est comme l’Apix. On ne sait pas si c’est un supra-ministère (...) Finalement, on se demande à quoi servent les ministères’’, ironise le candidat fraichement investi.

Pour ces 100 premiers jours, Issa Sall promet également une sorte de check-up sans complaisance dont le diagnostic sera soumis au peuple sénégalais.

Malgré le recensement général de la population de 2013, le député du Pur est d’avis qu’il faut connaitre les vrais chiffres, avant d’ajuster les projets et programmes. ‘‘Je promets de tout vous dire sur l’état du pays. Vous n’avez jamais connu l’état du pays. Quantitativement et qualitativement, on ne le sait pas. Nous-mêmes, à l’Assemblée, on ne sait pas ce qu’on fait du budget (...) Nous allons faire l’état des lieux’’.

Les deux autres pouvoirs ne sont pas en reste, car le postulant promet des corrections à l’Assemblée nationale et dans le pouvoir Judiciaire. ‘‘Le véritable pouvoir, dans une démocratie, c’est celui de peuple incarné par l’Assemblée. Mais elle est à la solde de l’Exécutif. Avec moi, l’Assemblée nationale changera et le mode d’élection des députés changera aussi’’, prévient-il. Quant à la justice, le combat pour son autonomie sera une réalité. Issa Sall envisage, au-delà de l’actuel Conseil supérieur de la magistrature (Csm), de mettre en place un conseil supérieur de la justice. La situation actuelle dans laquelle évolue ce pouvoir n’a pas manqué de l’interpeller. ‘‘Même si certains magistrats veulent être indépendants, la justice ne l’est pas. Quand on est contre le pouvoir, on est en prison ou exilé’’, a-t-il presque ironisé.

D’ailleurs, pour ceux qui veulent plus de détails sur cette réforme des institutions, il renvoie, en tant qu’‘‘assisard’’, aux conclusions des assises nationales sur la gouvernance et l’équilibre des institutions. Les trois autres points de l’axe programmatique, disproportionnellement développés, portent sur la croissance économique inclusive et durable, le développement humain, la réduction des inégalités et la construction citoyenne ainsi que les financements et les partenariats.

Enseignement obligatoire jusqu’à 16 ans

Dans un volet plus social, le Pur projette de démocratiser le mieux-être aux Sénégalais. D’ailleurs, Issa Sall avance que le parti met ‘‘l’homme au début, au milieu et à la fin de (leur) programme’’. Une ressource ‘‘qu’il faut capaciter, former, formater pour qu’il vienne au milieu être un outil pour développer les infrastructures, le pays, pour en être bénéficiaire’’. Pour ce faire, le leader investi dit vouloir rendre obligatoire l’enseignement jusqu’à 16 ans. ‘‘Tout Sénégalais à la charge de l’Etat devra suivre une formation jusqu’à 16 ans. Vous pouvez décider d’arrêter après, mais à moins de 16 ans, vous serez sur les bancs’’, a-t-il avancé, promettant également une réforme profonde du cursus scolaire. Dans son programme, il ne devrait plus y avoir de séries de Bac, car tous les élèves suivront un tronc commun de la 6e à la terminale. ‘‘C’est seulement quand vous serez à l’université que vous allez choisir ce que vous allez faire’’, propose Issa Sall. Pour que le cursus soit complet, le candidat avance l’idée d’une université de taille moyenne dans chaque département.

Issa Sall promet également de modifier substantiellement la carte sanitaire, en implantant un hôpital dans tous les 45 départements que compte le Sénégal. ‘‘Je ne parle pas de centre de santé, mais d’un hôpital avec l’ensemble des services. Les communes auront chacune un centre de santé et un lycée dans le domaine de l’éducation. Chaque Sénégalais aura une carte qui pourra identifier l’aspect santé de chaque Sénégalais. Vous allez à l’hôpital, on ne sait pas si vous être diabétique, votre groupe sanguin, etc.’’, prévoit-il. Comment va-t-il s’y prendre ? ‘‘Très simple’’, d’après lui. Il suffira de demander aux conseils départementaux, en collaboration avec les conseils municipaux, de faire une délibération de façon concomitante.

Quant aux constructions, il assure qu’elles se feront de façon parallèle et ne seront pas monopolisées par un seul entrepreneur. Un contre-la-montre qu’Issa Sall veut accomplir en cent jours, ou du moins essayer. ‘‘J’aurai des circonstances atténuantes, même si les trucs ne sont pas finis. Quand vous entrerez dans Google Earth, vous verrez qu’on sera premier au niveau universités, hôpitaux et écoles’’. Issa Sall a ponctué son discours-programme par un appel aux Sénégalais d’ici et de la diaspora, ‘‘afin qu’ensemble nous travaillons ce Sénégal pour offrir à la jeunesse un avenir meilleur’’.
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